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La vie de Marianne, Marivaux

Commentaire de texte : La vie de Marianne, Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 685 Mots (7 Pages)  •  665 Vues

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La Vie de Marianne de Marivaux est considérée comme un roman d’aventures. Ce terme mérite d’être expliqué : le mot aventure renvoie à ce qui va arriver mais c’est aussi l’aventure depuis le moyen âge : c’est l’un des ingrédients fondamentaux du roman, qui se dit une vie dans laquelle il y’a des aventures, qui veut dire une vie pas comme les autres, extraordinaire, miraculeuse, le personnage est susceptible de devenir une héroïne. Et pour atteindre un stade héroïque, il faut subir des moments assez lourds comme Marianne avec ses nombreux obstacles. Mais elle n’abandonne pas c’est pour cela qu’il y a le mot aventure. Ce qui se confirme donc avec ce roman-là : à de nombreuses reprise Marianne est confrontée à des obstacles tels que son enlèvement pour la mettre ou couvent ou encore l’infidélité de Valville. Notre extrait se situe après le Procès de Marianne par le ministre : nous assistons à la décision du ministre mais surtout aux réactions de Marianne face à cette décision prise. Comment l’extrait permet-il de mettre en valeur les qualités de Marianne mais également de la mettre en scène ?

  1. Un ministre désorienté

Nous voyons que notre extrait commence par la prise de parole du Ministre qui est rapportée par le discours indirect « leurs dit-il ». Ce dernier semble assez confus par ce qu’il vient d’entendre ; en effet, Marianne fit un long plaidoyer sur sa situation. De plus, elle s’est mise en scène : elle s’est vulnérable et très tragique par l’hyperbole « un torrent de pleurs termina mon discours » Nous pouvons donc comprendre cette confusion par les nombreuses questions présentes dans ce passage ; dont une seule possède une réponse qui est négative « je n’en sais point ». De plus, les autres questions sont toutes des rhétoriques : elles n’amènent pas à avoir une réponse car même le ministre ne saurait y répondre. De plus, l’anaphore du terme « à l’estime » permet d’appuyer sur ce caractère assez compliqué pour pouvoir trancher un jugement de valeur mais également jugement d’autorité, ce qu’il confirme avec la négation « l’autorité n’a que faire ici. » ; une loi ne peut juger de la vertu d’une personne. Ce qui est essentiel ici est la vertu, le Ministre affirme que tout le monde possède cette qualité mais que l’on ne peut rien faire envers celle-ci par la rhétorique « empêcherons nous la vertu de plaire ? » c’est pour cela que le juge décide de ne pas trancher et d’abandonner : la vertu est comme un don : on ne peut résister à ce charme naturel.

  1. Une prise de conscience des valeurs de Marianne.

Nous remarquons que le récit est construit « et puis », il donne des indications sur le déroulement du temps. Il est important de souligner le complément du nom « de lait » qui peut porter à confusion. En effet, Villot n’est pas le frère de madame de Miran. A l’époque, un frère de lait était une personne qui était nourrie par la même nourrice. Cela arrivait souvent chez les nobles. Il écarte volontairement Villot de la scène. Le ministre ne manque pas de rappeler que Madame de Miran est la mère adoptive de Marianne « vous lui avez tenu lieu de mère ». Lorsqu’il s’adresse à Marianne, il ne la nomme pas par son prénom « mademoiselle. » les impératifs utilisés ici sont assez explicites : le procès n’a mené a rien, ce qui se comprend par la comparaison « comme nul ». De plus, le fait de ne pas connaitre sa réelle identité n’est pas un mal pour Marianne, au contraire ; « consolez-vous d’ignorer qui vous êtes ». On ne sait toujours pas si elle est noble « incertaine » mais sa vertu témoigne de sa noblesse « incontestable » : Marianne a de belles valeurs, dignes d’une femme noble. Ici le Ministre semble donner une leçon de morale par le conditionnel ; on préfèrera les valeurs d’une femme plutôt qu’à son titre de noblesse. Le ministre a donc posé un jugement très favorable à propos de Marianne qui ne manquera pas de réagir en conséquence.

  1. Une Marianne actrice de ses émotions.

En effet, nous remarquons qu’elle se met en scène : nous remarquons une série de gestes qui témoignent d’une grande émotion. Mais cette émotion semble être mise en scène. En effet Marianne « abuse » de ses émotions, on ne réagirait pas comme cela normalement. Le passé simple qui est un temps ponctuel permet de transcrire la rapidité de ses actions. Le verbe choisit témoigne également d’une mise en scène « jetai ». Marianne se met en position de soumission « à ses genoux ». Le complément de manière appuie ici encore le fait que Marianne surjoue de ses émotions. Mais cependant, elle souhaite remercier le Ministre de son jugement humain et ne se met pas en pitié. Nous voyons cela par les hyperboles « plein de bonté et de vertu » elle met en avant le côté humain du ministre.

  1. Un ministre étonné.

Le fait que Marianne se mette ainsi en spectacle peut surprendre. Ce qui est le cas ici avec le Ministre. Par l’hyperbole « sur le champ » mais l’action de Marianne n’a pas été mal interprétée, au contraire, le ministre « apprécia » sa réaction. Comme en témoigne l’adjectif « agréablement » mais également le verbe « l’attendrissait ». Nous pouvons remarquer que nous sommes passés du passé simple à l’imparfait. On peut noter ce changement de temps lorsqu’elle évoque les réactions des personnages présent sur place. Probablement pour marquer le fait que cela n’a pas duré qu’un temps bref. Mais le ministre ne fut pas le seul à avoir réagi à ses gestes, le public y ressenti également quelque chose.

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