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La foule

Dissertation : La foule. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 687 Mots (7 Pages)  •  638 Vues

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        « La preuve du pire, c'est la foule », nous dit Sénèque, un célèbre dramaturge et philosophe. Les actions collectives, les rassemblements sont souvent moteurs et permettent à un ensemble d’individus de se réunir et d’agir pour une cause commune ; mais cette cause n’est pas toujours juste, justifiée et peut conduire à une certaine violence, puissance de groupe, en lien avec le caractère inconscient de chacun. Pour étayer ce propos, nous allons nous appuyer sur différents documents. Le premier est un article nommé « Lynchage des Roms » et date de mai 2019. Suivit du document 2, qui est aussi en rapport avec un lynchage puisqu’il s’intitule « Le lynchage de Waco ». C’est un récit qu’il retrace la mort tragique de Jesse Washington en 1916. Nous allons également nous appuyer sur la chanson d’Edite Piaf, « Les foules », ainsi que si deux exemples plus anciens : un extrait du livre « Le Quart Livre », écrit par F. Rabelais en 1552 et un extrait du livre « psychologie des foules » de Gustave Le Bond (1895). Le corpus nous amène à nous poser la question suivante : Quelle image de la foule les 5 documents nous propose-t-il ? Tout d’abord, nous verrons que la foule est capable de violence et peut être dangereuse. Puis dans un second temps, qu’elle insiste sur le caractère inconscient de chacun et enfin, qu’elle est in-arretable.

        Quand de nombreux individus se regroupent au même endroit avec une motivation commune : ils forment une foule. Tout d’abord, notre corpus prouve que les foules offrent une image de violence. Selon l’article « Le lynchage des Roms », un groupe de six hommes, s’en sont pris à un campement de Roms à la suite de la propagation de rumeur d’enlèvement d’enfants : « Ce soir, c’est la guerre », « Les condés ne font rien donc on va les en¨**ler». On passe d’une accusation au lynchage, à travers la violence d’un groupe de personne. On parle uniquement de 6 personnes, mais l’article nous invoque que c’est comme si toute la société française était jugée.  Ensuite, Gustave Le Bond, met en avant dans la « Psychologie des foules », que de cette violence, il n’en perçoit que le côté sauvage, primitif ou encore féroce. Dès que les hommes se réunissent, ils deviennent un véritable « troupeau d’animaux ». Cette idée de bestialité est très présente dans le récit « Un lynchage à Waco ».  Plus de 1500 personnes se sont regroupées à l’occasion du procès de Jesse Washington, pour le tuer d’en d’affreuses conditions : « La foule lui sauta dessus, « arracha les vêtements », « découpa même le jeune homme lui-même », « lui trancha le sexe ». A ce moment, la fin justifie les moyens. Cet ensemble d’individus, regroupé autour d’une même croyance ou idée, qu’est ce racisme ou la vengeance, sont satisfait d’eux, puisque plus de 10 000 personnes ont assisté à la scène avec beaucoup de joie.  Prenons maintenant, un exemple plus ancien, celui de Rabelais, dans son roman « Le Quart Livre ». Panurge, fit noyer en mer, les moutons et le marchand. Jusque-là, on parlait de violence volontaire, l’idée était de blesser une personne ou un groupe de personne physiquement ou moralement. Néanmoins, ici, les moutons ne sont pas conscients qu’en se débattant avec le marchand et ses camarades, qu’ils conduiraient à leur mort. Au lieu de tuer quelques moutons, Panurge a conduit la mort de plusieurs êtres humains. Dans la chanson Edite Piaf, « La Foule », la violence n’est pas volontaire, c’est plutôt l’effet que celle-ci peut avoir. La foule, emmène la jeune femme dans les bras d'un inconnu. Tous deux impuissants, ils se laissent emporter par la magie de cet instant : « Entraînés par la foule qui s'élance et qui danse. Une folle farandole, nos deux mains restent soudées ». Il y a certainement quelque chose qui se passe entre les deux individus, peut-être le début d'un amour naissant. Cependant, ils se retrouveront, quelques instants plus tard, par un autre mouvement de foule, séparés et loin l’un de l’autre : « Je suis emportée au loin. Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole. L'homme qu'elle m'avait donné ». Il y a une certaine violence dans leur séparation. Leurs mains étaient soudées l’une à l’autre et en l’espace d’une seconde, la puissance de la foule les a séparés brusquement.

        Après avoir vu que la foule est capable de violence, voyons maintenant que celle-ci forme une seule et même entité, qui réfléchit à l’unisson.

La foule, c’est-à-dire un groupe d’individus, poursuivant une direction commune, est violente car elle laisse place à l’inconscient. C’est-à-dire, qu’elle ne réfléchit pas. Dans le « Quart livre », on peut voir que les moutons sont une métaphore. En effet, Rabelais, s’appuie sur cette image des moutons qui se suivent aveuglement, pour critiquer les idées que les hommes suivent sans réfléchir. « Tous les autres moutons commencèrent à se jeter et sauter en mer à sa suite ». Il n’était pas possible de les en empêcher. La nature du mouton est de toujours suivre le premier, quel que soit le lieu où il va. Cette notion, de suivre le groupe sans réfléchir, est également mis en avant dans « Psychologie des Foules » de G. Le Bond. Il est vrai que pour le sociologue, la psychologie collective prend le pas sur la raison et privilégie l’action, parfois même sous l’influence d’une seule et même personne, que l’on nomme le meneur de foule. Il définit également la foule comme servile. Cela implique donc, que les individus, ne s’écarte rarement du modèle qui les représente, et le suit aveuglément. « Je lutte et je me débats. Mais le son de sa voix. S'étouffe dans les rires des autres. Et je crie de douleur, de fureur et de rage. Et je pleure... ». Voilà ce que chante Edith Piaf dans sa chanson « La foule ». Les individus en groupe, s’enivre dans la joie, et les chants et ne prête même pas attention à cette jeune femme, qui crie d’arrêter le mouvement car elle a perdu le jeune homme, qu’elle a rencontré. Cependant, le comportement d’individus réunis en groupe, diffère grandement de l’attitude de chacun de ces individus lorsqu’il est isolé. C’est pourquoi, tout le monde ignore la jeune femme de la chanson et continu de marcher, chanter, rigoler, sans prêter attention à ses cris et pleures.  Lors de la lecture du « lynchage de Waco », l’idée que la foule ne réfléchisse pas, mais agit, prend tout son sens quand on se rend compte de toutes les affreusetés qui ont été infligé à J.W. A aucun moment, la foule s’est dit qu’il était temps d’arrêter la torture. Le comportement des foules est fortement influencé par la perte de responsabilité de l'individu, et l'impression de l'universalité du comportement. Ces deux facteurs augmentent en fonction de la taille de la foule. Ici, on parle de plus de 10 000 personnes qui ont assisté à la scène. Enfin, dans le dernier document, « le Lynchage de Roms », on comprend que cette inconscience se trouve également dans les petites foules. Les individus étaient uniquement six, mais ils ont quand même tenté de s’en prendre à un campement roms. Il savait certainement qu’ils étaient en infériorité numérique, mais leurs idées et convictions ont pris le dessus sur leur conscience et bon sens : ils ont agi « sans réfléchir »

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