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La solitude dans la foule

Commentaire de texte : La solitude dans la foule. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  1 413 Mots (6 Pages)  •  1 350 Vues

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I/ La solitude dans la foule

Un contraste rend plus douloureuse la solitude du pauvre saltimbanque.

1/ D'une part, la fête et sa foule

L'impression de grand nombre, de cohue est donnée par :

· les mots à sens collectif (« tout » « partout »),

· l'emploi des pluriels (« les uns et les autres », « les enfants », « leurs mères », « leurs pères »).

2/ D'autre part, celui qui est tout seul : un pauvre saltimbanque

Aux yeux du poète, la pire des solitudes est celle que l'on ressent dans la foule des grandes villes.

3/ L'utilisation de l'espace

· Elle renforce cette solitude d'une impression d'exclusion.

· D'une part, l'espace occupé par la fête dont l'évocation est scandée par une rime intérieure en « tout » (renforcée par l'anaphore « partout » de la troisième strophe).

· Et puis, une sorte de marche-frontière, un lieu dont la marginalisation est fortement soulignée (« au bout, à l'extrême bout ») par la reprise qui se résout en deux syllabes d'une sécheresse saisissante « ici ».

· Le pauvre saltimbanque – qui a été probablement lui aussi, « un escamoteur éblouissant comme un dieu », est désormais déchu, inutilisable, et de ce fait, exclu.

II/ Fête et détresse

L'univers de la fête est fait de bruits, de lumière, de mouvement, d'abondance.

1/ Le tumulte de la joie

· Il est exprimé par le vocabulaire, bien entendu (« cris », « explosion frénétique de vitalité ») ;

· Mais aussi, de façon plus subtile et plus suggestive par le rythme : par exemple par les pauses de la première phrase qui lui confèrent un rythme presque bondissant et endiablé (« Tout n'était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte ») ou par la cadence quasi-musicale des deux séquences parallèles : « les uns dépensaient, les autres gagnaient » : 5 syllabes chacune ; des vers blancs, grâce à la rime.

2/ La lumière

· La fête est associée à la lumière.

· Cette lumière si vive abolit les couleurs : « tout n'était que lumière » ou encore « un escamoteur éblouissant »).

3/ L'animation

Elle est évoquée par :

· Le rythme,

· Le vocabulaire

· Et en particulier par l'accumulation des verbes de mouvement (« dépensaient » « gagnaient » « se suspendaient », « montaient », « partout circulait »).

4/ L'abondance

· Outre la « certitude du pain pour le lendemain », on devine la ripaille facilitée par « le gain » avec les évocations gustatives des « bâtons de sucre » et de « l'odeur de friture ».

· Dans l'espace de la fête, tous les sens sont sollicités et comblés, ce sont les « splendeurs » d'une grande ripaille populaire.

· L'opposition est frappante avec le refuge du pauvre hère : « une cahute » mot expressif, sémantiquement mais aussi phonétiquement (l'hiatus résultant de la juxtaposition de deux voyelles créant une impression de pénibilité, de souffrance) que Baudelaire utilise deux fois et étoffe d'une comparaison particulièrement expressive presque hyperbolique « plus misérable que celle du sauvage le plus abruti ».

· Opposition entre, en regard des lampions de la fête, que ces « deux bouts de chandelles, coulants

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