Discours sur "le voyage".

Chère Madame Gobert, chers élèves,

Haïr les voyages et les explorateurs. Haïr, quel mot péjoratif ! Détester, ne pas aimer, leur en vouloir de quelque chose peut-être ? Mais de quoi ? En tant qu’anthropologue, Claude Lévi-Strauss avait sûrement de bonnes raisons d’exécrer les voyages et les explorateurs.

Mais au fond, qu’est-ce que les voyages et les explorateurs ?

Ce sont des êtres humains partent à la découverte d’un pays lointain, d’une contrée qui leur est inconnue. Ils se déplacent hors de leur habitat, de leur région, leur pays. Mais ne sommes-nous pas tous des explorateurs ? lointain est un terme assez vague. A peine quelques pas peuvent représenter une très grande distance pour un enfant en bas âge. Etant petit, qui ne s’est jamais aventuré pour découvrir l’environnement qu’il côtoie ? Qui d’entre vous, étant jeune, ne s’est jamais enfui de chez soi, pour découvrir ce qui se cache dans sa commune ? Qui en vacances, n’a jamais eu cette soif de découvrir la région où il se trouve ? Etant plus grand, qui n’as jamais eu cette soif de découvrir la région où il se trouve ?

J’aimerais revenir sur cette soif de connaissance. Qui d’entre vous a voyagé n’a rien découvert, tiré quelque chose de positif de cette expérience ? (Le voyage est une source d’inspiration pour un grand nombre d’auteurs.) Il permet à chacun de grandir intérieurement. Evidemment, je ne parle pas des voyages où l’on se pose sur un transat au bord d’une piscine et on sirote notre soda. Mais de celui où on vit une expérience, où nous partons à la découverte d’une contrée qui nous est inconnue.

Lorsque l’on revient de ce type de voyages, nous avons évolué, grandi. Notre vision du monde, les relations que nous entretenons avec les personnes sont remises en cause. Nous grandissons intérieurement et nous évoluons mentalement, nous tirons de ce voyages des bénéfices.

Quand nous partons à la recherche de l’inconnu, que nous voyageons, que nous explorons un milieu différent de celui auquel nous sommes généralement habitués, nous sommes dépaysés. Nous sommes sûrement perdus au départ, car nous n’avons aucun point de repère auquel nous attacher. Nous avons peut-être laissé notre famille, nos proches à la maison. Nous nous retrouvons seuls face à l’inconnu. Nous allons devoir tenter de nous intégrer à cette nouvelle société. Nous allons devoir nous débrouiller.

Durant ces moments de solitude, notre inconscient se met à réfléchir sur notre passé. Les relations que nous entretenons avec nos proches sont remises en cause. Pourquoi ? Car nous avons pris du recul.

Cette remise en cause de tous les éléments avec lesquels nous interagissons au quotidien nous permet de nous remettre nous-même en cause. Celle-ci provoquera en nous une évolution dans notre manière de voir la vie, notre façon de penser. Cela permet aussi d’apprendre à mieux nous connaître. Nous prenons conscience de nos qualités, nos défauts, nos limites. Mieux se connaître signifie être plus mature, se sentir mieux dans sa peau.

D’un autre côté, le fait de partir en voyage et de s’ouvrir au monde qui nous entoure prouve que nous avons une certaine ouverture d’esprit. Cela prouve que nous sommes motivés et impliqués dans nos projets personnels.

En plus, grâce à ce voyage que nous avons entamé en dehors de nos frontières, nous découvrons une nouvelle facette du monde. Notre Terre est constituée de sept milliards d’individus et d’une multitude de cultures différents. En découvrir un nous enrichi. Nous devenons également plus tolérants face aux autres.

Tous les éléments que je viens de citer, c’est-à-dire la tolérance, l’ouverture d’esprit, une meilleure connaissance de sa personne et le fait d’être motivé sont des caractéristiques que nous pouvons (uniquement) acquérir lors d’un voyage. Tout cela fait que nous nous sentions mieux dans notre peau. Nous avons des idées plus claires sur notre avenir et sur qui nous sommes. Nous aurons plus de confiance en nous, nous aurons grandi, évolué.

Le voyage chers élèves et cher Madame Van Den Noortgate, c’est l’école de la vie ! Il nous permet d’évoluer, de grandir. L’école, elle, nous apprend à réaliser des intégrales, des synthèses. Le cours de religion nous apprend la tolérance, certes. Mais le voyage, lui, nous apporte ce que l’école ne fait pas ! La confiance en soi et la maturité

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