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Wajdi Mouawad, Incendies

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Par   •  12 Juin 2023  •  Analyse sectorielle  •  981 Mots (4 Pages)  •  229 Vues

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1e G

GT du parcours « Crise personnelle, crise familiale »

Texte à présenter à l'oral (n°5/5)

Extrait d'Incendies de Wajdi Mouawad : « Lettre aux jumeaux », scène 38.

Problématique : 

Dans quelle mesure peut-on parler d'un scène de réconciliation familiale ?

Pistes pour la lecture linéaire :

  • Premier mouvement : lignes 1 à 17 (« Bercer chaque image »)

- Nawal nomme son fils : elle l'appelle par son prénom (adresse directe) et c'est comme un tête à tête qui s’installe ; une intimité se crée.

- Elle lui pose une question directe : une voix d'outre-tombe qui s'adresse à lui pour la 1ere fois et s'inquiète de ses émotions (« Est-ce que tu pleures ? »)

- Parallélisme entre les l. 3 et 4 : à nouveau, idée de rapprochement entre la mère et le fils grâce à la similitude « ne sèche pas tes larmes car je ne sèche pas les miennes » et au jeu des pronoms personnels ; ils partagent les mêmes émotions.

- la métaphore l.5 renvoie au destin brisé des enfants de Nawal, destin marqué par la guerre, la violence, l’inceste mais celle-ci est reprise (métaphore filée) l. 6 : Simon a agi (il a « retiré » la lame), elle le félicite (la conjonction de coordination, placée en amorce de vers, renchérit sur l’exploit) et par le passé composé, Nawal indique la fin de cette sorte de malédiction.

- L'ancrage par le déictique « À présent » vient renforcer cette idée que le passé est derrière eux et qu'il va désormais falloir penser à la reconstruction, comme l'indiquent les deux verbes au préfixe re- (il s'agit d'un retour à un état initial et deux verbes « positifs » : « apprendre » l. 7 et « construire » l. 9) et l'injonctif « Il faut » l. 10 : Nawal incite Simon à mener sa vie et à se remettre de la découverte douloureuse qu'il vient de faire.
- Métaphore filée des l. 11 à 17 : l'histoire est comme un enfant traumatisé qu'il faut consoler. La répétition de «chaque» et l’anaphore de «doucement » créent une alternance rythmique et une musicalité apaisante : la violence doit céder la place à la douceur.

→ Ce premier mouvement est un message d'espoir

  • Deuxième mouvement : lignes 18 (« Jeanne ») à 28 (« ma mère fut en colère contre sa mère »)

- Cette fois, Nawal s'adresse à sa fille mais on retrouve la même construction qu'aux lignes 1 à 3 : adresse directe, parallélisme... La différence réside dans le choix du verbe : Simon pleurait, Jeanne sourit. Elle partage entièrement les émotions de ses enfants, les larmes, le rire, parce qu’ils sont deux parties, deux facettes d’elle-même et qu’elle les reconnaît enfin comme tels.
- Jeanne sourit et ce sourire traduit la révolte. Nawal s’identifie à cette figure de révoltée. Elle fait de Jeanne son alter ego et voit en elle une femme avec qui elle aurait pu marcher « côte à côte » En effet, l
a sororité est mise en avant l. 22-23 par l'emploi du verbe d'action (« marchant ») au participe présent et la locution adverbiale « côte à côte » : les femmes agissent.
- L'emploi du déterminant et du pronom de 1e personne du pluriel (l. 25-26) désigne une lignée, un héritage. Les femmes sont liées par leur histoire, leur colère.

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