Pourquoi Molière fait-il référence à la querelle des Anciens et des Modernes dans cette joute argumentative qui oppose Angélique à Argan puis au ridicule Thomas Diafoirus, autour de la question du mariage ?

Exemple de problématique : pourquoi Molière fait-il référence à la querelle des Anciens et des Modernes dans cette joute argumentative qui oppose Angélique à Argan puis au ridicule Thomas Diafoirus, autour de la question du mariage ?

Acte II, scène 6

Joute argumentative (affrontement)

Valeurs : Mariage d’inclination contre le mariage forcé

Les Anciens contre les Modernes

Diafoirus, un personnage « frais émoulu du collège » (comique)

Plan du texte :

lignes 1 à 15 : l’affrontement entre Angélique et son père.

lignes 16 à 30 : la joute entre Angélique et Thomas

Iere partie : l’échange d’Angélique avec son père.

Argan : impératifs (imposer sa volonté : le mariage). Geste : « toucher de la main »

Angélique n’accomplit pas le geste. Répond par une prière, un appel aux sentiments paternels censés vouloir le bonheur de sa fille. (contre-ordre) « Mon père »

Argan : refuse de comprendre (cf. interjection + interrogation) = Mauvaise volonté.

Angélique est plus explicite : elle développe sa motivation en faisant appel aux valeurs galantes qui sont les valeurs modernes des salons.

Interruption grossière de Thomas Diafoirus qui s’invite dans le dialogue. Son égocentrisme (quant à moi… en moi… je) : pas de prise en compte des sentiments d’Angélique. Manque d’éducation.

Angélique : riposte et met en avant son désir dans un langage galant (impression dans mon âme), obligée à l’aveu, à la forme assertive. On entre dans une argumentation contradictoire. (cf. les négations)

Argan se montre aussi grossier que Thomas par son impatience et son manque d’égards pour les sentiments d’Angélique (cf. encore une interjection)

Cf. champ lexical du temps et de l’impatience : Angélique veut gagner du temps. Argan démonte cet argument.

Angélique avance un argument sur les valeurs et la définition du mariage, selon l’idéal galant du mariage d’amour. (Cf. la carte du tendre dans la Clélie de Mlle de Scudéry) (l. 13) Edicte des règles à la P3 dans des formules générales.

Cela provoque la joute oratoire avec Thomas Diafoirus dans la deuxième partie du texte. Diafoirus par son attitude montre que le portrait qu'avait fait de lui son père juste avant était juste : c'est une mécanique programmée pour la joute oratoire au service de son égoisme. Il est une figure de satire également, qui dissimule à peine sa concupiscence. Il enfreint donc toutes les règles de la bienséance en usage dans les salons et apparaît comme une sorte de barbare, ce que sont les Anciens, selon Molière.

...