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Pamphile, Les Caractères, La Bruyère

Fiche de lecture : Pamphile, Les Caractères, La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Juin 2024  •  Fiche de lecture  •  1 730 Mots (7 Pages)  •  84 Vues

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Pamphile, Les Caractères, La bruyère

Portrait de Pamphile, Les Caractères, introduction

[pic 1]

Les Caractères, publiés entre 1688 et 1696 par Jean de La Bruyère , s'inscrivent dans le mouvement du classicisme .

Le moraliste se donne pour fonction de dépouiller les vices de chacun afin d'améliorer la société.

Dans Les Caractères, La Bruyère dénonce ainsi les défauts et passions à travers des « remarques » d'une grande variété, allant de la maxime au portrait animé .

La Bruyère, qui fréquenta l'aristocratie, notamment en tant que précepteur, crée ainsi une œuvre où fusionnent la légère conversation mondaine et l'austère gravité du théologien.

(Voir la fiche de lecture sur Les caractères de La Bruyère ).

 

 

« Pamphile », issue de la neuvième partie « Les Grands » (IX, 50) qui critique l'aristocratie, dresse le portrait d'un aristocrate orgueilleux.

Problématique

[pic 2]

En quoi Pamphile, aristocrate orgueilleux et hypocrite , permet-il à La Bruyère de dénoncer une aristocratie qui n'a de grand que sa richesse ?

Annonce de plan linéaire

[pic 3]

Dans le premier paragraphe, La Bruyère dénonce l' orgueil ridicule de Pamphile, qui ne sait converser .

Puis, dans un deuxième mouvement, de « Un Pamphile » à « d'après un grand », Pamphile est dépeint comme un vil imitateur des grands.

Enfin, dans un troisième et dernier mouvement, de « Si quelquefois » à « des Mondoris. », La Bruyère dépeint Pamphile comme un comédien hypocrite et opportuniste.

  1. – L'orgueil de Pamphile, qui ne sait converser

[pic 4]

(Premier paragraphe)

[pic 5]

Le portrait de Pamphile s'ouvre sur une négation totale  : «  “Pamphile ne s'entretient pas avec les gens qu'il rencontre dans les salles ou dans les cours ” ».

Cette négation inaugurale annonce le portrait d'une figure négative .

D'emblée, Pamphile contredit en effet les bonnes mœurs de l'honnête homme du XVIIème siècle , dont l'une des pratiques sociales essentielles est l'art de la bonne conversation.

L' onomastique (=choix des noms) est ainsi d'une ironie comique, Pamphile étant « celui

qui aime » (-phile) tout (« pam- » ), ce que contredit pourtant ce portrait.

 

 

Pamphile donc ne converse pas avec les autres. Plutôt, « “si l'on en croit sa gravité et l'élévation de sa voix, il les reçoit, leur donne audience, les congédie”  ». La parataxe (juxtaposition de propositions, sans mots de liaison) restitue le traitement expéditif qu'il accorde à ses interlocuteurs, qui semblent réifiés.

La hauteur de son rang social l'amène à traiter quiconque comme un subalterne .

 

 

Pamphile tente cependant d'incarner une «  “honnêteté impérieuse  », mais «  qu'il emploie sans discernement”  ». Cette litote laisse entendre que cet aristocrate incarne très mal les vertus sociales qu'il est censé représenter.

C'est ce que évoquent les antithèses qui mettent en relief l' écart entre le rang social et la médiocrité de Pamphile : «  “des termes tout à la fois civils et hautains” » ; «  “honnêteté impérieuse », «  fausse grandeur qui l' abaisse ” ».

Les proches mêmes de Pamphile le désapprouvent, lui « “qui embarrasse fort ceux qui sont ses amis, et qui ne veulent pas le mépriser. ”» Pamphile apparaît donc entouré d' hypocrites .

  1. – Pamphile, vil imitateur des grands

[pic 6]

(De « “Un Pamphile » à « d'après un grand” »)

[pic 7]

Le deuxième paragraphe fait glisser le mot « Pamphile » du nom propre au nom commun grâce à l'article indéfini « un » (=c'est une figure de style que l'on appelle l' antonomase ) :

«  “Un Pamphile est plein de lui-même”  » .

Cette antonomase universalise le blâme de Pamphile. Pamphile n'est en effet qu'un représentant d'une catégorie d'individus qui manifeste les mêmes défauts universels.

 

 

« Un Pamphile » donc « “ est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de

l'idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité”  ».

 

 

L' énumération et la parataxe restituent l' orgueil de l'aristocrate convaincu de sa

supériorité sur les autres.

 

 

Afin de mieux convaincre de la hauteur de son rang, Pamphile s'enveloppe de «  toutes ses pièces  ». Cette hyperbole désigne les médailles et emblèmes qui attestent de son appartenance à la haute aristocratie.

Pamphile déclare ainsi « “Mon ordre, mon cordon bleu” ». (Le cordon bleu était la marque des chevaliers du Saint-Esprit, ordre le plus prestigieux de l'Ancien Régime). Ce court passage au discours direct donne encore davantage de vivacité au portrait.

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