Nouvelle fantastique

Emile Zola est né à Paris en 1840, il a un père ingénieur. Il se retrouve orphelin de père très tôt, et fréquente souvent le peintre Paul Cézanne. Il retourne à Paris après avoir grandi à Aix-en-Provence, et est recalé deux fois au baccalauréat. Il collabore avec des journaux comme critique littéraire, il critique Napoléon III et le second empire. En 1867 il publie son premier succès : Thérèse Raquin. Ensuite il élabore le Naturalisme : c'est la suite logique du réalisme qui entendait d'écrire ou de peindre la réalité de la manière la plus précise possible, y compris dans ses aspects immoraux ou vulgaires. Le naturalisme poursuit dans cette voie, mais en ajoutant un contexte physiologique et en montrant que le milieu où vit le protagoniste est l'une des raisons de son comportement. Émile Zola est le principal représentant de cette école littéraire en France. Le mouvement s'étend ensuite dans toute l'Europe et jusqu'en Amérique. En 1871 il lance une série de livre qui s’intitule les Rougon Macquart. C’est un auteur engagé qui a eu une place importante dans l’affaire Dreyfus, qui la conduit en prison en 1898. Puis il meurt assassiné en 1902.Le roman Thérèse Raquin parle d'une femme, Thérèse qui est marié à Camille. Un jour Thérèse rencontre Laurent, un ami de son mari, et tout deux tombent amoureux. Mais pour profiter de leur amour, ils décident de se débarrasser de Camille, qui est un obstacle à leur relation. Mais plus le temps passe et plus ils sont hantés par le meurt qu'ils ont commis. Leur relation se dégrade petit à petit, et ils commencent à se détester l'un et l'autre.  Comment Zola construit-il ce dénouement dramatique comme une scène de tragédie ? Un dénouement dramatique est une scène que se termine mal. Une tragédie est une scène où les personnages sont confrontés à un destin face auquel ils sont impuissants. Tout d'abord, dans une première partie, nous allons étudier la mise en scène dramatique de la tension, puis dans une seconde partie, le dénouement tragique propre au théâtre.

Dans cet extrait nous pouvons voir une mise en scène dramatique de la tension. Tout d'abord, nous pouvons observer une réciprocité de la violence chez Thérèse et Laurent, "Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent et Laurent aperçut l'éclair blanc du couteau". Chacun des personnages à l'intention de tuer l'autre. Ensuite, la scène est présentée comme un duel. En effet, Zola met en place des jeux de regards entre les deux personnages. "Ils s’examinèrent ainsi pendant quelques secondes, muets et froids". Les deux amants s'observent, se fixent, comme dans les Westerns, lors des duels, où les deux personnages s'examinent avant de se battre. Cela montre que les deux personnages sont en opposition et sont prêt à se battre. Ils créent de l'action dans une scène dramatique, ils monopolisent et captivent l'attention du lecteur.

Mais cette confrontation se transforme en une union des deux personnages. En effet, les deux personnages finissent par se suicider ensemble : "Ils échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement". Zola joue une nouvelle fois sur les regards des deux personnages : au début de la scène ces regard étaient agressifs, les deux amants étaient en colère l'un contre l'autre, alors qu'à la fin de la scène c'est un regard doux, un regard qui les rassemblent dans la mort. L’emploi des pronoms personnels insiste également sur cette union ultime : « ils », « eux-mêmes », « eux ». Nous assistons aussi à un double retournement de situation, les deux personnages s'opposent, se réconcilient puis décident de mourir ensemble après la misérable vie qu'ils ont endurés ensemble.

Cette scène est une scène plutôt pathétique car tout d'abord les deux personnages commencent à se rendre compte de ce qu'ils ont l'intention de faire : "Ils s’examinèrent ainsi pendant quelques secondes, muets et froids", ensuite chacun va chercher du réconfort chez l'autre : "Et brusquement Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots". Puis ils repensent à la misérable vie qu'ils ont endurée depuis la mort de Camille : "songeant à la vie de boue qu’ils avaient menée et qu’ils mèneraient encore". "La vie de boue" montre bien le déroulement et la tournure que leur vie prend depuis que Laurent a tué Camille, en plus l'auteur montre bien que leur vie n'était qu’un supplice en disant qu’ils trouveront la "consolation dans la mort". Et ils décident de mourir ensemble pour se libérer de cette vie lamentable qu'ils ont vécus : "Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l’acheva d’un trait". Nous pouvons également observer la présence de Mme Raquin, qui se réjouie et se rassasie de cette scène : "Madame Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus". Elle n'éprouve aucune pitié, elle laisse les corps dans la pièce toute la nuit et le matin en les fixant satisfaite que Camille ait été vengé : "madame Raquin, raide et muette, les contempla à ses pieds, ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds."

...