Le portrait de Périandre dans les Caractères de la Bruyère
Analyse sectorielle : Le portrait de Périandre dans les Caractères de la Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Moon -S- • 26 Avril 2024 • Analyse sectorielle • 1 218 Mots (5 Pages) • 194 Vues
Portrait de Périandre
Les Caractères, livre VI, remarque 21, La Bruyère
Introduction :
La seconde moitié du XVIIème siècle est considéré comme l'âge d'or du théâtre classique. Le Classicisme est un mouvement puisant son inspiration dans les œuvres de l'Antiquité, considérées comme parfaites, et qui prône la doctrine « plaire et instruire ». La Bruyère publie les Caractères en 1687, un recueil de portraits et de maximes afin de faire réfléchir et de critiquer les mœurs de la société de son temps.
Dans le chapitre VI de son livre Les Caractères ou les Mœurs de ce Siècle, intitulé « Des Biens de Fortune », le moraliste La Bruyère dresse des portraits souvent satiriques de ces bourgeois parvenus, comme Crésus ou Dorus qui exhibent leurs nouvelles richesses et tentent d'éblouir ceux qu'ils côtoient.
Le personnage de Périandre, dont le portrait est développé dans la remarque 21 du livre VI, est l'un de ces « nouveaux riches » qui tente de mettre en scène une réussite sociale dont il s'enorgueillit pour mieux dissimuler des origines roturières qui lui font honte désormais.
Problématique :
Quels enseignements le moraliste cherche-t-il à donner à son lecteur en démasquant Périandre ?
Plan :
- La Bruyère délivre tout d'abord un enseignement sur la société du XVIIe siècle en faisant la satire du pouvoir de l'argent à travers celle d'un bourgeois parvenu
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- Le moraliste délivre aussi un enseignement à son lecteur sur la nature humaine en condamnant le vice humain de l'orgueil
et
- L'argumentation implicite de l'auteur qui valorise l'idéal humain de l'honnête homme par opposition au personnage ridicule qu'il décrédibilise
Partie 1 - enseignement sur la société du XVIIe siècle en faisant satire du pouvoir de l'argent à travers celle d'un bourgeois parvenu
LB présente un bourgeois parvenu qui a acheté une charge lui conférant un titre de noblesse.
GERE
- « on ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre » litote/antiphrase : suggère que le personnage met à profit toute ses ressources financières pour conforter son statut et impressionner toujours plus. Ce n'est plus la naissance qui procure des privilèges mais l'argent qui permet de les monnayer. La litote se double d'une antiphrase puisqu'elle fait entendre l'ironie du moraliste à l'égard de Périandre.
- « du rang, du crédit, de l'autorité » gradation : son influence est croissante.
- « prier, implorer » voc. religieux : L.B insiste sur la considération dont Périandre bénéficie de son entourage laissant penser qu'il est presque considéré comme une divinité, tant son pouvoir est grand
- « on » pronom personnel : suggère l'unanimité des réactions qu'il suscite : chacun se soumet volontairement car chacun trouve son compte
et
- « un homme de ma qualité » discours direct/périphrase/italique : il s'enorgueillit de son nouveau titre pensant cacher ses origines roturières. L'italique révèle distance critique de LB face à la prétention du personnage
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- « il se donne pour tel » modalisateur : suggère que Périandre croit faire illusion, ce que dément l'ironie du narrateur
Partie 2 - enseignement sur la nature humaine en condamnant le vice humain de l'orgueil
LB invite à observer l'ostentation dont fait preuve Périandre. Il exhibe différents signes de richesse
=> hospitalité, prodigalité (ne pas compter ses dépenses) imitant les mœurs des Grands
ses
- « table (...) qui est délicate » métonymie : suggère que Périandre recherche un certain raffinement culinaire pour impressionner ses invités
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=> Périandre possède également une maison, symbole ostentatoire.
- « superbe » adjectif : (vient du latin qui signifie orgueilleux), est polysémique : maison impressionnante et orgueilleuse
- « c'est un portique » emphase : souligne l'aspect démesuré du bâtiment qui est à l'image de la vanité de son propriétaire
- « est-ce la maison d'un particulier ? est-ce un temple ? » questions rhétoriques : LB rapporte, au discours direct, les interrogations que suscitent la maison de Périandre dans le voisinage, ces questions mettent en relief la surcharge ornementale.
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- « le peuple s'y trompe » implicite : L'implicite suggère que la noblesse ne s'y trompe pas. L'imposture de Périandre ne fait illusion qu'auprès de ses pairs.
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- « le seigneur dominant de tout le quartier » périphrase : La périphrase burlesque ridiculise les prétentions de Périandre. Et dévoile son périmètre d'influence limité à son quartier - contraste avec son ambition sociale.
- « cette grandeur qu'il a acquise, dont il ne doit rien, qu'il a payée » discours indirect libre : LB fait entendre la voix de Périandre qui cherche à se persuader lui-même qu'il est légitime dans son nouveau statut. On perçoit la distance ironique du moraliste qui ne cautionne pas cette tentative désespérée d'auto-persuasion
Partie 3 - argumentation implicite de l'auteur qui valorise l'idéal humain de l'honnête homme par opposition au personnage ridicule qu'il décrédibilise
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