La Buyère, Les Caractères, "Gnathon"
Commentaire de texte : La Buyère, Les Caractères, "Gnathon". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maxime1123 • 19 Juin 2023 • Commentaire de texte • 1 107 Mots (5 Pages) • 164 Vues
EXPLICATION LINÉAIRE : LES CARACTÈRES, LA BRUYÈRE, « CHAPITRE XI, « DE L’HOMME », « GNATHON »
Intro :
Au XVIIème siècle, Jean de la Bruyère veut faire réfléchir avec Les Caractères, publiés entre 1688 et 1696 c’est à dire durant le classicisme, sur le comportement des Grands, de la Cour, de l’Homme de son époque. Le chapitre intitulé « De l’Homme » est une nouvelle occasion pour le moraliste de proposer le portrait inversé de l’honnête-homme à travers l’écriture d’un texte intitulé « Gnathon ». Dans cette peinture, la Bruyère nous décrit un homme dégoutant, véritable allégorie de l’égocentrisme et de l’égoïsme.
Ainsi nous allons nous demander en quoi l’auteur des Caractères esquisse la satire d’un mondain.
Nous verrons dans une première partie la présentation rapide du caractère du personnage (l 1 à 2), dans une deuxième partie son comportement à table ( de la ligne 2 à 12 : « à manger ») et dans une troisième partie son comportement en société (ligne 12 « Il se fait » à ligne 22)
I/ La présentation rapide du caractère du personnage (l 1 à 2)
Immédiatement, le moraliste souligne l’égoïsme de son personnage grâce à la négation restrictive : « ne vit que pour soi ». Dans la suite de la phrase, il va généraliser cette remarque à tous les êtres humains grâce au GN : « tous les hommes ». Le présent de vérité générale : « sont à son égard » montre que ce défaut touche tous les hommes. (l 1)
II/ Son comportement à table (l 2 à 12)
Le champ lexical de l’égoïsme : « il occupe lui seul » (l 2), « il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie » (l 3) indique qu’il se rend maître du repas » (l 4). Cette phrase extrêmement longue est à l’image du personnage et prend de la place dans le texte. Elle témoigne du manque d’éducation de Gnathon. De plus, la négation partielle : « il ne s’attache à aucun des mets » (l 4) met en évidence le fait qu’il ne profite de rien. Il voudrait savourer les choses mais finalement passe à côté de tout. Nous pouvons noter la répétition du pronom « il » mettant en évidence son égocentrisme, du fait que tout tourne autour de lui. Il y a une dimension animale du personnage par le biais de la gradation : « il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire » L‘allitération en r insiste sur son agressivité, sur sa bestialité. On constate que le personnage s’accapare le repas et en prive les autres convives. Son côté bestial semble contaminer les autres convives qui sont réduits à manger « ses restes » (l 7)L’hyperbole : « ces malpropretés dégoûtantes » (l 8) indique que Gnathon est un personnage repoussant. Il s’oppose au modèle social du XVIIème siècle qui est l’honnête homme. La satire de l’auteur est alors extrêmement visible. Le jeu sur la polysémie (mot qui a plusieurs sens) du verbe « dégoutter » permet une double interprétation : couler goutte à goutter mais également écoeurer : « le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe » (l 9). Jean de La Bruyère s’amuse de ces différentes significations pour mettre en évidence le comportement inapproprié de son personnage. Le côté bestial de Gnathon réapparaît dans la suite de la phrase grâce à la proposition subordonnée circonstancielle de condition : « s’il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat » Le lecteur a l’impression de voir un animal avec da proie. Il est sans doute intéressant de souligner que Gnathon vient du grec qui signifie mâchoire témoignant de sa gloutonnerie. Relevons le trait d’humour avec l’expression suivre à la trace : « on le suit à la trace » (l 10) puisque l’on apprend que Gnathon tâche la nappe sur laquelle se trouve le repas. Enfin, l‘énumération qui clôt cette deuxième partie fait appel au sens de la vue mais également au sens de l’ouïe : « mange haut et avec grand bruit » (l 11). Le personnage éveille notre dégoût également pour ses manières rustres : « il écure ses dents et continue à manger » (l 12)
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