L'évolution de Néron en monstre tyrannique

Dissertation de français:

Les écrivains du classicisme souhaitent analyser et peindre la nature humaine en s’inspirant de l’antiquité et des auteurs grecs et latins. La doctrine de ce mouvement est de plaire et instruire, aussi appelée “placere et docere”. Jean Racine, un auteur de ce mouvement littéraire, connu pour ses tragédies classiques, a notamment écrit Britannicus en 1669. Né en 1633 et mort en 1699, Jean Racine était un grand dramaturge français qui a joué devant le roi Louis XIV. Britannicus, une de ses œuvres les plus connues, est une tragédie en cinq actes qui met en scène le personnage de Néron au début de son règne puis qui commet son premier crime. Cette pièce classique nous expose également le personnage d’Agrippine en tant que mère possessive et manipulatrice. Racine nous dévoile un conflit amoureux et une lutte de pouvoir entre les personnages à travers des thèmes récurrents tels que la jalousie, la trahison, l’amour et la perversité. Nous pouvons ainsi nous demander en quoi Néron, un personnage de la tragédie Britannicus, nous révèle sa vraie nature en évoluant vers la folie et la tyrannie. Dans un premier temps, nous verrons l’évolution d’un jeune empereur en monstre puis nous analyserons la psychologie de ce dernier.

Premièrement, Néron évolue entre un jeune empereur vertueux à un monstre prêt à tout pour affirmer son pouvoir auprès de son peuple et des ses proches.

Tout d’abord, Néron va commettre le premier crime de son existence. Dans la scène d’exposition de la pièce, Agrippine informe le lecteur de ses craintes et de ses doutes par rapport au caractère impétueux de Néron. Elle affirme également que la tyrannie a d’heureuses prémices, ce qui veut dire que le règne de Néron en tant que tyran ne fait que commencer et que sa fureur va aller plus loin que l’enlèvement de Junie. Cela nous montre aussi que Néron n’a pas encore commis de crimes donc celui-ci est son premier. De plus, Agrippine expose sa peur que Néron fasse du mal à Britannicus en soulignant que Britannicus commence à le gêner. Ceci est important car cela nous indique prématurément le crime que va commettre Néron. De plus, après son entrevue avec Agrippine, Néron lui affirme qu’il va se réconcilier avec Britannicus pour ensuite se retourner contre elle et souhaiter la mort de son frère. En effet, il dit vouloir l’étouffer en feignant de l’étreindre pour se délivrer d’Agrippine et ne jamais pouvoir vivre complètement tant que celui-ci reste en vie. Ceci nous montre que Néron est prêt à tuer son demi-frère pour ne plus être sous le contrôle de sa mère, chose qu’il n’avait pas souhaitée auparavant. Enfin, après avoir tué Britannicus, dans la scène de fin, Agrippine lui fait des reproches, en disant notamment qu’il a commencé ses crimes par son frère, ce qui met en valeur sa cruauté. En effet, si le premier crime qu’il commet est de tuer son frère alors ceci prédit un avenir sombre pour Rome. De plus, la dernière phrase de la pièce prononcée par Burrhus est une phrase d’espoir dans laquelle il espère avoir assisté au dernier crime de Néron. Ceci ne sera pas cependant pas son dernier crime car cela est son premier.

Deuxièmement, Néron et Agrippine ont une relation compliquée qui pousse Néron à commettre le crime. Dans la scène d’exposition, les premières paroles d’Agrippine réfèrent à son sentiment de devenir importune pour Néron. Elle affirme être la prochaine personne contre laquelle Néron va se déclarer et exprime déjà son mécontentement face aux actions de Néron envers elle. En effet, lors de sa longue tirade, Agrippine dit à Albine que Néron essaye de l’écarter du pouvoir et de l’empêcher de maintenir ses activités politiques. Elle dit avoir été trahie par son fils qui s’est assis sur son trône et qui a entretenu des conversations sans elle à propos de l’état. Ceci montre que Néron veut se défaire du pouvoir et du contrôle d’Agrippine en la forçant à rester non impliquée dans les affaires de l'État. De plus, Néron veut se détacher d’elle par tous les moyens, tel que tuer Britannicus. En effet, il dit que tuer Britannicus va le délivrer des fureurs d’Agrippine. Ceci nous montre le désir de Néron de se détacher de sa mère et qu’il est prêt à assassiner son propre frère pour ne plus être sous l’emprise de sa mère. Enfin, dans la dernière scène de la tragédie, Agrippine dit qu’elle sent que les coups de Néron vont venir jusqu’à elle, ce qui nous indique qu’elle est consciente qu’il veut se libérer de son contrôle. Enfin, nous pouvons voir la relation tendue entre Agrippine et Néron à travers leurs échanges et la non volonté de Néron à voir Agrippine. En effet, dès le début de la pièce, Néron refuse de parler à sa mère et la fait attendre devant sa chambre puis lorsqu’il lui parle plus tard dans la pièce, il lui ment et feint d’être d’accord avec elle. Nous pouvons donc en conclure que Néron et Agrippine ont des relations tendues et que Néron veut s’éloigner de sa mère.

De surcroît, la structure de la pièce joue un rôle important dans l’évolution du personnage de Néron. La tragédie est une pièce en cinq actes dans laquelle nous pouvons observer un personnage partagé entre être un empereur vertueux ou être un monstre cruel et sadique. Premièrement, Néron nous est présenté au travers de sa mère et d’Albine comme un homme impatient, qui veut se faire craindre par la violence. Le fait qu’il ne soit pas présent dans les premières scènes nous pousse à être curieux sur son personnage et à être craintif de lui. De plus, Agrippine décrit Néron par le contraste entre son caractère avant et après l’enlèvement, qu’elle représente comme un homme naturellement bon et vertueux qui sombre dans la fureur en commettant des actions immorales. Dans le deuxième acte, Néron ordonne l’exil de Pallas, qu’il juge d’être trop influençable envers sa mère et Britannicus. Il utilise le pouvoir qui appartenait auparavant à Agrippine contre elle et exile son amant secret. Néron met également en place un stratagème pour incriminer Britannicus, dans la scène du témoin caché. Dans cette scène, Néron observe Britannicus et Junie se parler et réalise que Britannicus est amoureux d’elle. Il se résout donc à éliminer Britannicus, son rival. Cependant, Néron n’est pas encore décidé à tuer son beau-frère mais le considère comme son ennemi. Dans l’acte 3, Néron extériorise son désir d’être craint et veut se faire obéir. En effet, celui-ci pense que tuer Britannicus va renforcer son pouvoir et affirmer sa supériorité et son autorité. En outre, il cherche à isoler Agrippine en l’enfermant dans son palais

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