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Ethique et travail social

Fiche de lecture : Ethique et travail social. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2023  •  Fiche de lecture  •  2 341 Mots (10 Pages)  •  440 Vues

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Assistante sociale de formation et actuellement professeure titulaire de la Chaire travail social au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), Brigitte Bouquet est aussi l’ancienne directrice du CEDIAS (Centre d’Études, de Documentation, d’Information et d’Action Sociales). Après avoir été vice-présidente du Conseil Supérieur de Travail Social (CSTS), elle est désormais chargée d’un rapport par la ministre de la Solidarité et de la cohésion sociale.

À la suite de plusieurs ouvrages qu’elle a écrit ou co-écrit en direction des champs social et médico-social, Brigitte Bouquet publie en 2017 le livre « éthique et travail social, une recherche de sens ». Contenant 282 pages au total, cet ouvrage s’inscrit dans la collection « santé sociale » et fait partie d’un cycle dont il est la troisième édition.

Pour me procurer cet ouvrage qui m’a été imposé dans le cadre de ma formation, j’ai dû passer commande sur internet du fait de son indisponibilité immédiate dans les librairies de proximité. Si l’on se réfère aux premières lignes de son introduction, il semblerait que la parution de ce livre ait suscité quelques inquiétudes et réticences. Pour autant, il peut être envisagé comme un soutien pour les professions sociales en quête d’une meilleure compréhension de l’éthique.

En effet, face à l’évolution des pratiques et des problématiques sociales, les travailleurs sociaux sont confrontés à des conflits, parfois même à des dilemmes éthiques. C’est pourquoi dans ce livre, Brigitte Bouquet parle principalement de la place primordiale de l’éthique dans le travail social, ainsi que du sens qu’elle lui donne. L’objectif est d’aider les travailleurs sociaux dans leur réflexion autour de l’éthique professionnelle, mais aussi de clarifier les enjeux du travail social.

Cet ouvrage est structuré en trois parties, découpées par plusieurs chapitres. La première s’intitule « soubassements et valeurs de l’éthique du travail social ». Dès les premières lignes, une distinction entre éthique et morale est établie. Longtemps définies de la même façon, aujourd’hui la morale véhicule davantage un sentiment d’obligation, de devoir, là où l’éthique se réfère plutôt à une volonté, une réflexion. L’éthique n’a pas de conception universelle, elle n’est pas régie par des principes mais par des questionnements et des remises en question permanent(e)s, propres à chaque situation. De plus, elle est étroitement liée à la philosophie. L’éthique est aussi associée aux valeurs. Celles-ci définissent ce qui est bien ou mal, ce qui est juste ou non. Elles sont, dans le cadre du travail social, des références pour les travailleurs sociaux qui ont chacun des valeurs propres à leur profession. Dans la période d’entre-deux-guerres, la morale professionnelle des assistantes sociales renvoyait vers un idéal de justice et de solidarité. L’éducation spécialisée apparaît à la fin de la seconde guerre mondiale avec des pratiques induites par la neuropsychiatrie infanto-juvénile et le droit des mineurs. L’éthique, qui à ce moment-là était centrée sur la personne, va s’ouvrir au collectif et prendre en compte l’environnement social comme étant lié à l’individu

seulement dans les années 1960. L’expression « travail social » n’apparaît que dans les années 1970, et sa mise en relation avec d’autres domaines professionnels dans les années 1980 va bouleverser les techniques et l’éthique existantes. Des questionnements sur les valeurs et sur le besoin d’éthique feront surface dans les années 1990, provoquant une évolution positive des méthodes du travail social. Indissociables de celles de la société, les valeurs sur lesquelles repose le travail social sont des valeurs humanistes, fondées sur le droit, démocratiques et républicaines. Des valeurs liées à la qualité de la position professionnelle sont également nécessaires. L’actuelle crise sociale est étroitement liée à la crise éthique, qui est sans doute l’une de ses conséquences. Le mouvement individualiste croît et conduit à une fragilisation du lien social. De ce fait, une perte de solidarité affectant l’éthique est observée, durant une période où les problématiques sociales augmentent et touchent de plus en plus de personnes. Les notions de droit et d’éthique sont en tension permanente du fait que l’une et l’autre ne se rejoignent pas nécessairement. Ainsi, les travailleurs sociaux peuvent, dans certains cas, se questionner sur le fait de favoriser le droit ou leur éthique professionnelle, qui peuvent être opposés. Les politiques sociales se dirigent de plus en plus vers la volonté d’une société équitable plutôt qu’égale. Les structures sociales tendent à favoriser la demande de rentabilité des missions plutôt que la demande de qualité du service. De ce fait, l’application de l’éthique devient plus délicate. De plus, le recrutement des travailleurs sociaux est questionnant : les institutions sont partagées entre privilégier les qualifications ou se contenter de compétences en lien avec la fiche de poste.

La deuxième partie s’intitule « éthique et situations de travail ». Elle analyse l’éthique dans la pratique professionnelle et son fondement dans le travail social. L’éthique et la technique sont associées puisque l’une guide l’autre. Dans la pratique du travail social, la réflexion éthique est complexe. Ainsi, la démarche et le processus éthique comportent plusieurs aspects: l’information, le discernement, la délibération intime, la prise de décision et les effets de la décision. Le jugement éthique de chaque travailleur social est différent du fait de sa dépendance à plusieurs facteurs, tels que les appartenances professionnelles et personnelles, les valeurs, les diverses contraintes... Aussi, le statut et la position du professionnel social, qui se situe entre l’usager et la loi, l’entraînent souvent vers des conflits de valeurs et de priorité éthique. Pour autant, la notion de « consentement éclairé », qui témoigne de l’importance de recueillir le consentement d’une personne seulement après l’avoir éclairé, repositionne la place du travailleur social aux côtés de l’usager. Les problèmes et dilemmes éthiques impliquent un conflit de valeurs avec lequel les travailleurs sociaux se doivent de composer dans le cadre de leurs missions.

Dans l’exercice de son rôle, le travailleur social est quotidiennement exposé à des informations et des confidences. Il est de sa responsabilité de les recevoir et de les protéger. Le principe de protection du secret des familles et de la vie privée est reconnu comme un droit par plusieurs textes officiels, il n’y a cependant aucune définition

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