Analyse linéaire nocturne vulgaire
Commentaire de texte : Analyse linéaire nocturne vulgaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lou.25j8 • 24 Juin 2023 • Commentaire de texte • 554 Mots (3 Pages) • 200 Vues
Nocturne vulgaire
- Un vert et un bleu très foncé envahissent l'image. Dételage aux environs d'une tache de gravier.
- Ici, va-t-on siffler pour l'orage, et les Sodomes, - et les Solymes - et les bêtes féroces et les armées,
- (Postillon et bêtes de songe reprendront-ils sous les plus suffocantes futaies, pour m'enfoncer jusqu'aux yeux dans la source de soie).
- Et nous envoyer, fouettés à travers les eaux clapotantes et les boissons répandues, rouler sur l'aboi des dogues...
- Un souffle disperse les limites du foyer.
Rimbaud - Illuminations
-« Un vert et un bleu très foncé envahissent l'image. » : personnification des couleurs + hyperbole avec l’adverbe « très » qui donne un aspect sombre 🡺 si l’image décrite avait l’aspect d’un rêve, on passe plutôt au cauchemar avec la description des couleurs + renforcé avec le verbe « envahissent »
- « dételage aux environs d'une tache de gravier » : le voyage est un échec, on ne sait si les « bêtes de songe » - bêtes de somme - voudront reprendre leur chemin + le mot « tache » reprend le thème des couleurs et de la peinture
- « va-t-on siffler pour l'orage » : le verbe « siffler » et le nom « orage » montrent une discordance entre les bruits exprimée par le texte et la musicalité du texte avec les allitérations et les assonances : « Postillon et bêtes de songe reprendront-ils sous les plus suffocantes futaies, pour m'enfoncer jusqu'aux yeux dans la source de soie » : La phrase est dominée par les allitérations en [p] et [b], en [f] et [s] + variations autour du [o].
- les virgules et les « et » : juxtaposition + coordination , il y a une accumulation de termes péjoratifs « orage », « Sodomes », « bêtes féroces », « armées » + usage du pluriel 🡺 renforce le décor de cauchemar décrit
- « fouettés à travers les eaux clapotantes et les boissons répandues, rouler sur l’aboi des dogues » : une nouvelle fois mention d’un bruit + d’une sensation avec « rouler », « fouettés » et « clapotantes » + de la vue avec les couleurs + du gout avec les « boissons » 🡺 il y a une synesthésie, l’entrée dans le voyage, dans un autre monde est complète + les « dogues » rappellent une nouvelle fois les bêtes féroces / bêtes de somme (effet de dangerosité amplifié par le terme « aboi »)
-« Un souffle ouvre des brèches opératiques » devient « Un souffle disperse les limites du foyer. »: la structure du texte est circulaire : le poème s’ouvre et se ferme avec le « souffle » qui est à la fois créateur (« ouvre ») et destructeur (« disperse »).
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