''Venus anadyomène',' Rimbaud, les Cahiers de Douai
Commentaire de texte : ''Venus anadyomène',' Rimbaud, les Cahiers de Douai. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 24 Avril 2025 • Commentaire de texte • 881 Mots (4 Pages) • 11 Vues
Venus Anadyomène
Introduction : Arthur Rimbaud, poète symboliste né en 1854, écrit à l'âge de 16 ans les Cahiers de Douai qui seront publiés intégralement à titre posthume en 1893.
Dans ce poème, Rimbaud, comme avant lui Baudelaire dans les Fleurs du Mal, remet en question les modèles esthétiques hérités de la mythologie gréco-romaine. Vénus est le mot romain désignant Aphrodite, la déesse de l'Amour ; en grec, ''anadyomène'' signifie ''sortie de l'eau''. La naissance de Vénus émergeant des flots est en effet un thème artistique fréquent de la peinture occidentale louant sa beauté ; Prenant son exact contrepied, le poète la remplace ici par une vieille femme à l'aspect repoussant sortant d'une baignoire..Problématique : pourquoi peut-on dire que Rimbaud, dans ce poème, annonce aussi une poésie nouvelle ?
1er quatrain : Une apparition répulsive
Dans ce premier quatrain aux rimes croisées, le 1er vers, en associant ''un cercueil'' à ''une tête'', placée en contre-rejet, comme séparée du corps, évoque dès son apparition, la mort de la Venus mythique. Seuls les cheveux, malgré les termes dépréciatifs qui suggèrent la vulgarité de la coiffure ( fortement pommadés) permettent d'identifier une femme. L'état de la baignoire, comparée à un cercueil, vieille, en fer blanc, dépeint aussi le milieu social. Le rythme des 2 premiers vers est continu, lent, grâce à une allitération en ''m'' , qui en accentue la lenteur de mouvement puisque le verbe d'action, ''émerge'' , n'est situé qu'au 3ème vers, de même que les caractérisations péjoratives ''lente et bête''. Lenteur due à la vieillesse, dont le dernier vers décrit les signes visibles cachés par la vulgarité du maquillage: ''avec des déficits assez mal ravaudés''...Vulgarité physique mais aussi intellectuelle (bête)
2ème quatrain et 1er tercet : une déesse de la Laideur
Dans ce 2ème quatrain aux rimes embrassées, l'adverbe ''puis' répété au 1er et 3ème vers, suggère la continuité du mouvement lent, progressif, du corps qui se révèle peu à peu, de haut en bas : d'abord la tête, le cou ( gras et gris), les omoplates( larges), le dos( court), les reins (ronds), la peau (grasse) . Chaque partie du corps étant caractérisée par des adjectifs dépréciatifs . Les allitérations en 'r''( gras, gris, rentrent, ressort, rondeurs, reins, prendre, graisse,paraît ) et en ''s'' ( saillent, ressort,semblent , essor,graisse, sous,) suggèrent à la fois l'aspect rapeux de la peau et le frottement, le glissement dans un pénible effort ascendant du corps ( dos court qui rentre et qui ressort) qui dévoile peu à peu tous ses défauts ( métaphore de la graisse sous la peau en feuilles plates ….
Le premier tercet renforce et mélange les sensations : visuelles( rouge, on remarque, à la loupe)), olfactives et gustatives ( sent un goût), toutes désagréables ( horrible étrangement , mis en évidence par le rejet et la place de l'adverbe)), produites par certaines parties du corps criblées de défauts : ''on remarque surtout des singularités'' dont l'ensemble, indéfinissable, voire innommable : ''et le tout'' , ne correspond pas du tout à celles de l'idéal poétique féminin.
2ème tercet La chute d'un mythe
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