Quels sont les éléments montrant que Les Fleurs du Mal de Baudelaire sont source d’une parfaite alchimie poétique ?
Dissertation : Quels sont les éléments montrant que Les Fleurs du Mal de Baudelaire sont source d’une parfaite alchimie poétique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar RoKyoStudio • 27 Avril 2023 • Dissertation • 2 043 Mots (9 Pages) • 206 Vues
La magie est souvent reliée à l’apparition d’un pouvoir surnaturel : rare et divin. En effet, le terme de « magie » est beaucoup énoncé dans des contes pour enfant. Mais en réalité, le pouvoir magique correspond surtout à la réalisation d’une action qui semble impossible au premier abord. Baudelaire rapportait que Théophile Gautier était un « parfait magicien », mais on peut se demander si Baudelaire lui-même n’était pas un magicien. En effet, cette magie peut être prenante dans de nombreuses œuvres pour enfant comme dans la « Princesse et la Grenouille » où l’homme se transformait en grenouille et disait « Ta beauté provient de ton étrange ». Dans son recueil Les Fleurs du Mal, l’auteur nous annonce grâce au titre, une très grande contraste entre Les « Fleurs » qui correspondent au bien, à l’idéal et entre le « Mal » qui correspond à tout ce qui est mauvais. Ainsi, l’utilisation du complément du nom « du Mal » peut nous faire penser à une extraction de l’auteur des Fleurs par rapport au Mal. De surcroît, Baudelaire va nous montrer tout au long de son recueil que tout élément qu’il soit laid, ou banal peut devenir beauté. Il va en fait utiliser le procédé d’alchimie poétique où il va extraire l’or de la laideur. Cela est tout simplement qualifiable de pure magie. Quels sont les éléments montrant que Les Fleurs du Mal de Baudelaire sont source d’une parfaite alchimie poétique ?
En premier lieu, nous verrons un auteur qui puise son inspiration dans « la boue » et le prosaïsme. Ensuite, nous verrons un poète qui s’efforce de réussir une quête : l’idéal. Mais nous finirons par voir que cet auteur ne cherche pas toujours à faire de la magie et qu’il veut également évoquer d’autres thèmes.
Tout d’abord, il est possible de remarquer que durant tout le recueil, l’auteur s’engage à parler d’éléments qui sont très ordinaires et qui sont de base sans intérêt dans la poésie. Ce procédé très spécial a un nom très particulier : c’est le prosaïsme. Le prosaïsme est le contraire du poétique : cela parle donc de différents sujets qui ne sont pas réellement beaux à la base, ne donnent pas envie et sont parfois dégoûtants. Par exemple, dans le poème « Une charogne », l’auteur nous énonce des termes très originaux. En effet, il va parler tout au long de ce texte, d’un cadavre en décomposition et il va s’amuser à la décrire avec des termes qui ne sont pas réellement poétiques « carcasse » « pourriture ». Le prosaïsme correspond aussi à la description poussée et à l’intérêt important du « banal » comme on peut le voir dans cette citation « Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride d’où sortaient de noirs bataillons de larves ». On voit ici que par le vocabulaire et la description, il est difficile de cerner en quoi Baudelaire incarnerait la magie. Par ailleurs, cet idée de s’inspirer du quotidien n’est pas limité à Baudelaire. Il existe d’autres auteurs : comme Francis Ponge. Francis Ponge a dans son recueil « Le parti pris des choses » été encore plus loin que Baudelaire et a enregistré un sorte de dictionnaire des choses quotidiennes. Par exemple, dans son poème intitulé « L’huître », le poète décrit l’huître. De son intérieur à son extérieur, Ponge ne se prive pas de la décrire, au risque de ne pas respecter les codes poétiques comme le surréalisme pour son époque…
Mais le poète ne limite pas son inspiration à l’ordinaire, il va au-delà de ça. En effet, on voit que dans de nombreux poèmes des Fleurs du Mal, Baudelaire s’attaque à ce qu’il a déjà qualifié de la « boue ». En effet, la « boue » selon Baudelaire peut certes se rallier au prosaïsme, mais elle peut aussi se rallier à la misère, l’immoralité et le pêché. Ainsi, on peut y étudier dans son poème « Le masque » un auteur qui évoque l’immoralité des femmes envers le poète qui se sont vraisemblablement caché derrière une fausse identité, et une fausse beauté morale. Mais il va aller au-delà de cela, et va dans son poème liminaire, qualifié le lecteur « D’Hypocrite lecteur » montrant que l’immoralité est partout. Il semble que le mal est l’une des principales notions que l’auteur exprime tout au long du poème, le qualifiant d’être constamment là et le confrontant avec le bien.
Ainsi, après avoir trouvé son inspiration dans la « boue », l’auteur évoque l’une de ses principales quêtes qui va être de trouver l’idéal. Il va donc en premier lieu, montrer son intérêt à l’élévation qu’elle soit sociale ou encore morale. Par exemple, Baudelaire a déclaré dans son poème « L’Elévation » : « Envole-toi, bien loin de ces miasmes morbides ». Le poète se considère en effet en quelque sorte, « supérieur » à la société qu’il va de nombreuses fois affirmé de mauvaise. Son idéal se retrouvera aussi par la quête de l’ailleurs appelé plus communément : L’exotisme, visible particulièrement dans ses poèmes « Parfum Exotique » ou encore « L’Invitation au voyage ». Dans ce dernier, Baudelaire évoque son hyper-sensibilité à l’environnement exotique avec une femme qui lui fait rappeler son voyage à la réunion. Mais, il nous montre surtout son envie imprenable d’aller séjourner dans ces territoires tropicaux. Il va d’ailleurs qualifier ce rêve de « Luxe, calme et volupté » montrant que son principe de l’idéal se défini par une vie ordonnée « calme », belle « luxe » et pleine de bonheur « volupté ».
Baudelaire va aussi de nombreuses fois, faire des références à l’amour. Prenant une grande place dans la section « Spleen et Idéal » de son recueil, les femmes seront une grande « mine d’idées » pour évoquer l’hypersensibilité de l’auteur. Effectivement, le poète aura de nombreuses romances avec différentes femmes. Jeanne Duval fût l’une de ses principales amantes. Ainsi, de nombreux poèmes leurs sont consacrées, et des vers que l’on peut trouver de beaux et puissants sont implantés comme dans cette citation « Ô beauté ! Ton regard infernal et divin ». Ici, on observe une forte contraste par une antithèse entre infernal et divin qui montre et dénonce l’idée d’une femme qui prend possession du poète, sans qu’il puisse sans détacher. Mais la femme reste tout de même quelque chose de merveilleux pour l’auteur dans son cadre idéal avec l’utilisation du nom commun « beauté ».
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