Les Caractères, La Bruyère
Commentaire de texte : Les Caractères, La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar STRZ_Gamma • 5 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 685 Mots (3 Pages) • 174 Vues
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Intro :
Dans les "Caractères", ouvrage publié en 1688, La Bruyère s'attache à dépeindre avec ironie et finesse les travers et les ridicules des différents personnages qu'il croise dans la société de son temps. En s'appuyant sur des exemples précis et concrets, l'auteur parvient à dresser un portrait précis et vivant de ses contemporains, mettant en lumière leurs défauts, leurs qualités, leurs passions et leurs vices.
C'est donc à travers cette galerie de personnages hauts en couleur que La Bruyère nous offre une réflexion profonde sur la nature humaine, sur les valeurs et les comportements qui structurent la vie en société.
1°Partie :
Vue de l'extérieur, la Cour de Versailles apparaît comme une image de la félicité terrestre, une sorte de perfection inaccessible, digne d'un conte de fées. Elle semble n'exister que pour combler le regard des provinciaux: s'y succèdent « les spectacles [.] les éclats et les applaudissements aux théâtres de Molière et d'Arlequin, les repas, la chasse, les ballets, les carrousels » (VIII, 63). C'est, selon les apparences, un lieu où tout n'est qu'enchantements, divertissements et représentations permanentes. Or. en réalité, la Cour n'est qu'un spectacle trompeur joué par des figurants, un luxueux cache-misère. Dans ce milieu hostile pullulent les vices : derrière un décor édénique se dissimule un monde de perdition : « La Cour est un pays où les joies sont visibles, mais fausses, et les chagrins cachés, mais réels » (VIII, 63).
En croyant s'y divertir, on s'y pervertit : « La Cour est comme un édifice bâti de marbre: je veux dire qu'elle est composée d'hommes fort durs, mais fort polis » (VIII, 10).
2°Partie :
En effet, comme Molière dans ses comédies, La Bruyère recourt au registre comique pour faire rire le lecteur. En dressant une galerie de portraits de personnages ridicules par leurs comportements caricaturaux, La Bruyère entend divertir ses contemporains Par exemple, dans le Livre VIII, « De la Cour », il propose le tableau satirique d'un homme d'Église qui n'est pas sans rappeler le Tartuffe de Molière : Théonas, abbé opportuniste dépourvu d'une foi sincère profite de son statut ecclésiastique pour satisfaire ses ambitions sociales. En reprenant le type farcesque du prêtre roué occupant sa fonction par devoir social et non par conviction religieuse, La Bruyère met en scène un comique de situation voué à amuser le public. Un plaisir de reconnaissance est ainsi créé à travers cette satire où les portraits rappellent aux lecteurs certains comportements risibles de leurs contemporains.
3°Partie :
Quand il s'emploie à décrire les nobles versaillais, La Bruyère brosse peu à peu le portrait de l'archétype du courtisan, qui se rapproche d'un comédien professionnel par son savoir-faire. entre dissimulation et hypocrisie. Tel un acteur de théâtre, le courtisan dépend de son succès auprès du public. En outre, à la ressemblance d'un comédien, les courtisans se griment, usent de costumes. de masques, de maquillage et de perruques, comme Ménophile qui « emprunte ses mœurs d'une profession, et d'une autre son habit » et «paraît à la cour, à la ville, ailleurs, toujours sous un certain nom et sous le même déguisement » (VIII, 48).
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