Les Cahiers de Douai, Rimbaud: dissertation sur "le poète voyant"
Dissertation : Les Cahiers de Douai, Rimbaud: dissertation sur "le poète voyant". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar prod.neyli • 8 Mars 2024 • Dissertation • 2 199 Mots (9 Pages) • 542 Vues
Rédigés lors de sa jeunesse tumultueuse, les Cahiers de Douai d'Arthur Rimbaud sont l’objet d’une œuvre poétique emblématique du XIXe siècle. Les poèmes de ce recueil reflètent la création d'un esprit rebelle, cherchant à transcender les normes littéraires de son époque. À travers ceux-ci, Rimbaud écrit un pont entre la réalité et l'imaginaire, offrant une entrée dans son propre univers si complexe. Ma dissertation s'attardera sur les moyens déployés par Rimbaud dans ce recueil, révélant la richesse et la profondeur de ses mots transfigurant la réalité.
Nous verrons ainsi en quoi peut-on nous dire que Rimbaud se fait voyant dans le recueil Les Cahiers de Douai
Pour cela nous analyserons la façon dont il image les sensibilités, nous verrons ensuite comment il donne à voir les problèmes du Monde puis en quoi il se fait visionnaire.
I. L’ivresse de la sensibilité
Dans son recueil, Rimbaud rend en effet compte d’une expérience sensible du monde faisant de lui un poète voyant.
I.A) Les sensations (les sens)
A.R exprime une perception hypersensible du monde à partir de sensations exacerbées et déréglées.
En effet, Rimbaud fait tout d’abord récurrence aux sens dans « Sensation » grâce à l’énumération de verbes de bien-être : « Picoté, fouler, sentir, baigner ».
Il met ensuite ces mots en communion avec la nature,provoquant comme une sensualité avec le paysage : les propositions : « fraîcheur à mes pieds » et « le vent baignait dans ma tête nue » par exemple intensifient cette expérience sensorielle qu’il fait durant la fuite imaginaire qu’il décrit dans « Sensation ».
Ces dernières permettent la suite de cette communion entre lui et la nature par l’évocation des parties de son corps mêlées à l’eau et le vent.
Il poursuit son rapport à la nature par des champs lexicaux de celle-ci tels que : « été, blé, herbe, vent » pour compléter son tableau puis finit par appuyer cette saveur de bonheur par la comparaison « comme un bohémien » en référence au poème Ma Bohème
Dernier poème du recueil évoquant l’envie d’errance par encore une fois des fugues, « Ma Bohème » est ainsi, l’exemple type des sensations déréglées de part l’évocation concrète des sens: Dans le poème, Rimbaud se réfère en effet, à la vue (« étoiles »), à l’ouïe (« j’écoutais »), au toucher (« frou-frou », « mon front ») et au goût (« vin »).
On remarque Comme pour « Sensation », que l’auteur énumère une seconde fois les verbes à sensation : « j’étais, j’écoutais, je sentais, je tirais, je rêvais, j’égrenais » avec pour même but
de donner vie à ces sentiments.
A.R révèle ensuite,une hypersensibilité à la beauté du monde en accordant à la Nature un statut bienveillant et sensationnel : « Mon auberge était à la grande-ours », « mes étoiles avaient... », « vin de vigueur ». Il la considère comme nourricière de part les dons qu’elle lui fait. Cette métaphore surnaturelle renforce ainsi l’idée que Rimbaud cherche la reconnaissance d’un poète voyant.
Pour finir, Le poème "Le Cabaret-Vert" d'Arthur Rimbaud incarne une exaltation des sens à travers une atmosphère riche en images sensorielles.
Rimbaud peint le Cabaret-Vert comme un lieu de débauche où les sens sont en ébullition, décrivant une scène de couleurs, d'odeurs et de mouvements.
Par le plat qui le lui est servis, on constate en effet, que ces sens du goût et de l’odorat sont comblés : par l’adjectif« parfumé » mais aussi par la description du plat sans complexe de la répétition : « jambon, beurre, tartine de beurre, jambon tiède, jambon rose, gousse d’ail » et par le champ lexical des couleurs « rose, blanc ».
I.B) L’amour, l’érotisme
Cette expérience sensible du monde, Arthur Rimbaud continue à l’exprimer par l’éveil de sa
sexualité.
1er poème du recueil des Cahiers de Douai, « Première soirée » est pour moi le poème de l’œuvre le plus ouvert au sujet de sa sexualité.
On reconnaît en effet dans celui-ci, de part le titre avec « Première » que Rimbaud nous livre un chant de sa première découverte sexuelle.
On constate la description de l’émoi sensuel que Rimbaud vit dans ce poème par d’abord la nudité de sa partenaire.
Ce dénuement est énoncé explicitement par : « déshabillée, mi-nue » puis implicitement par « leur feuillée » mais aussi par les parties du corps de la femme qu’il énonce : « pieds, sein, chevilles, yeux ».
Il poursuit après ça, l’évocation de son émoi sensuel en écrivant le jeu de séduction qu’il entretient avec la jeune-femme : « malignement tout près » qui exprime une certaine tension, ou un désir puis avec la citation de leurs égaiements tels que : « papillonner, la fit rire ».
A.R fait ainsi dans un autre poème, le récit des sensations qu’il vit à la compagnie d’une autre femme. Ce poème, c’est « Rêvé pour l’hiver », œuvre dans laquelle il fait comme dit avant, le conte d’un émoi sensuel heureux avec quelqu’un. On donne une particularité à ce poème car il n’énonce en fait qu’un rêve, un idéal.
Dans « Rêvé pour l’hiver », on constate par l’auteur, l’énonciation d’une sensation le tout dans un réconfort agréable pour le lecteur.
Ce confort on peut le ressentir tout d’abord de part les couleurs qu’il énumère : « Rose, bleu » qui sont les couleurs qu’on associe à la femme et l’homme. On ressent ensuite ce confort par un vocabulaire simple mais doux comme : « coussins des baisers, moelleux » nous donnant une idée de rêve comme le titre nous le chuchoterait.
Grâce aux énonciations, on découvre un plaisir partagé entre lui et sa compagne ; Rimbaud utilise ainsi les pronoms à la deuxième personne quelques fois mêlées à -je : « Tu me diras, nous... »
On note enfin par la description du lieu, une
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