La princesse de Clèves-lecture linéaire : les dangers de la cour
Analyse sectorielle : La princesse de Clèves-lecture linéaire : les dangers de la cour. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar osmose • 18 Décembre 2023 • Analyse sectorielle • 1 383 Mots (6 Pages) • 164 Vues
Lecture linéaire 1 LES DANGERS DE LA COUR
Mme de Lafayette publie anonymement La princesse de Clèves en 1678. Ce roman qui se déroule à la cour du roi Henri2, pose la question de l’amour et sa compatibilité avec la morale de l’époque et la Vertu.
Nous découvrons la destinée d’une princesse Mlle de Chartres au sein de cette cour. Lors de sa présentation au roi, elle suscite l’admiration de tous . La reine dauphine en fait sa favorite. Le Prince de Clèves devient amoureux d’elle ainsi que le chevalier de Guise.
Ce passage se situe donc dans la première partie du roman. Mme de Chartres prévient sa fille des dangers de la cour afin de la protéger. Ce lieu où règne ambition et « galanterie « est décrit avec précision.
Lecture expressive
Projet de lecture ou problématique :
Mme de la Fayette met en relief l’entrecroisement entre politique, recherche de faveurs auprès du roi par les courtisans..etc et la représentation de la passion amoureuse. Ainsi, cet élan corrompu par les mœurs pose la question : y-a-t-il encore une place pour « l’inclination naturelle » ?
Mouvements ou composition du passage :
Ce passage se présente comme encadré par le point de vue de Mme De Chartres ( craintes et résolutions prises au sujet de sa fille) et avec au centre la description générale de cette cour.
Analyse linéaire
I
Dans le passage relatif à Mme de Chartres, l’imparfait « avait « a valeur ici d’action habituelle, d’usage. La mère de Melle de Chartres donne en effet une éducation rigoureuse à sa fille.
La subordonnée relative commençant par « où » insiste sur ce lieu, la cour, où cette dernière sera exposé à des dangers qui mettent en péril sa vertu: « un lieu où ils étaient si nécessaires et où il y avait tant d’exemples dangereux ».
Les deux adverbes d’intensité « si » ainsi que « tant » insistent de même sur le caractère dangereux de ce lieu.
II La critique de la cour et sa description
L ‘ambition et la galanterie (passion ) sont un moyen de parvenir, de se placer et sont « l’âme de la cour ». L’âme est ainsi corrompue , elle devient un principe actif, tendue vers un but, instrumentalisée. Cette occupation touche tous les sujets (« également les hommes et les femmes »), est un véritable métier, un principe manipulateur.
La raison de cette occupation est développée à la ligne suivante (ligne 4) La répétition des adverbes d’intensité « tant d’intérêts », « tant de cabales », « tant de part » montre l’obligation pour chacun-e de participer à cette forme de guerre offensive mais aussi défensive à cause des « cabales »( groupes qui complotent ensemble).
Les galanteries sont donc étroitement liées au pouvoir et aux rivalités. C’est ce que révèle le chiasme : « l’amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l’amour » et l’utilisation de l’adverbe toujours.
La conséquence de cette attitude est une pression sociale constante, une agitation perpétuelle. On relève à la ligne 6 l’emploi de tournures négatives « ni tranquille » « ni indifférent », «personne n’était », « ni l’ennui ni l’oisiveté ». On peut penser à une sorte de dynamique négative collective. « et on était toujours occupé ».
Cette analyse de la cour s’inscrit dans une tradition de la littérature de cour et de la littérature moraliste. On pense à La Bruyère et ses Caractères.
A ligne 6, le pronom indéfini « on » renforce l’énumération d’occupations. Il n’y a pas de répit possible pour les membres de la cour. Les verbes peuvent se rapprocher : s’élever c’est donc plaire et avoir des faveurs, servir l’un c’est nuire à l’autre.
Ligne 7 dans l’expression « des plaisirs ou des intrigues », ou marque une équivalence . Le mot intrigue a ici un double sens affectif et politique. Il faut sans cesse être sur ses gardes pour conserver sa place.
A la ligne 8, Les grandes figures féminines sont présentées dans une logique clanique autour des reines. La répétition de « pour » met en relief les divisions innombrables au sein de la cour et les jeux de stratégie.Ces femmes sont énumérées en fonction de leur titre, dans un ordre hiérarchique. On remarque la place à part de Mme de Valentinois qui clôt la liste ( maîtresse du roi..).
Est-elle un contre-modèle affirmant hautement ses opinions ?
C’est une cour divisée. La cour des Valois à l’époque de Henri 2 renvoie à la cour de Louis14. Les lecteurs de Mdlf l’ont bien sûr compris. C’est un témoignage des coulisses de Versailles plutôt qu’une vision historique, une alternance de favoritisme et de disgrâce. Mme de Chartres est la voix morale.
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