La Poésie doit-elle nécessairement embellir le réel ?

Dissertation :

Sujet : La Poésie doit-elle nécessairement embellir le réel ?

Introduction :

La poésie est un genre littéraire qui a traversé les âges et les civilisations. Elle est en somme le moyen d’exprimer des émotions et des sensations, de transporter vers d’autres mondes et de critiquer les déficiences sociales et politiques. Mais elle peut aussi avoir une simple fonction esthétique et ludique. C’est d’ailleurs, au courant du XIXème Siècle, que la réalité sera très souvent agrémentée de détails ajoutés, plus ou moins exacts, par les auteurs. Lors de la 2nde parution des Fleurs du Mal en 1861, Baudelaire, figurant parmi les plus grands auteurs du romantisme, invite le lecteur à redéfinir avec lui la poésie. Il œuvre à transformer le monde qui l’entoure, quitte à l’embellir. Cet embellissement renvoie au fait de rendre plus beau, de faire paraître quelqu’un ou quelque chose à un aspect plus reluisant. Dans cette dissertation, nous allons essayer de savoir si la poésie doit nécessairement embellir le réel. Dans un premier temps, nous allons démontrer que la poésie peut embellir ; dans un second temps, que la poésie peut remplir néanmoins d’autres fonctions et enfin, en conclusion, trancher sur cette problématique.

Thèse :

Tout d’abord, nous allons donc étudier dans quelle mesure la poésie embellit le réel. Un des principaux rôles de la poésie est d’embellir la réalité. Le poète, à travers sa poésie, a le pouvoir de nous montrer de la beauté dans le réel, et nous dévoile une beauté parfois inattendue. En effet, elle peut transformer esthétiquement un objet, un aspect, originellement laid. Dans le recueil « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire, le poème « Une Charogne » en est la parfaite illustration. Dans cette œuvre, l’auteur décrit la promenade d’un couple, interrompu par une vision d’horreur, le cadavre en décomposition d’une charogne.         Pourtant, le lecteur va avoir une vision d’une charogne féminine, mise donc en comparaison avec la femme. Baudelaire crée alors une situation, qui permet au lecteur de percevoir la beauté dans la laideur. Autre exemple de ce même recueil, dans le poème « Soleil », Baudelaire décrit la ville sous le soleil, en sous-entendant que ce beau temps lui facilite l’écriture et embellit la ville. Alors, qu’à l’époque, un grand nombre de poètes voyaient toujours la ville comme un lieu triste et négatif. On peut donc observer que la poésie, par l’intermédiaire de l’embellissement du réel, peut permettre à la beauté d’être visible dans la laideur, au rayonnant d’être visible dans la tristesse. Le natif de Paris nous montre alors l’importance de ne pas s’arrêter au premier regard et de développer son jugement.

Par ailleurs, ce genre littéraire permet aux poètes d’ouvrir l’esprit du lecteur et de s’évader dans le rêve, d’envisager un monde encore plus beau. Ceux-ci peuvent donc construire un art par des sentiments négatifs, tristes. Dans l’exemple du poème « L’Automne » de Alphonse de Lamartine (par ailleurs, un ancien ministre français) en 1821, on comprend que l’auteur a perdu sa femme bien-aimée et qu’il réalise son deuil par la poésie et même son admiration par la nature : « Terre, soleil, vallons, belle et douce nature » (vers 17 du poème). Encore une fois, le poète crée donc un contraste, à la fois saisissant et magnifique : entre la mort et l’espoir. Comme autre exemple, il y a le poème de Paul Verlaine, en 1866, « Chanson d’Automne », où l’amant « interdit » d’Arthur Rimbaud transforme sa déprime saisonnière en un texte poétique, tout en instaurant un rythme musical.

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