La poésie doit-elle nécessairement embellir le monde réel?

La poésie doit-elle nécessairement embellir le monde réel?

Les fonctions de la poésie sont propres à chacun. Certains vont s’en servir comme un échappatoire du monde réel, d’autres vont au contraire décrire chaque détail de notre monde. Pour certains, elle doit rendre chaque chose merveilleuse et pour d’autres, elle doit montrer la vérité.

Selon le dictionnaire Robert, embellir est défini par «rendre beau ou plus beau». La beauté est très subjective. Chacun a sa propre définition du beau. Par exemple Charles Baudelaire a sa propre conception de la beauté. Il la rattache au malheur, comme nous pouvons le voir comme dans les poèmes «La Beauté» et «Hymne à la Beauté» dans son recueil Les Fleurs du mal écrit en 1861. La poésie signifie créer en grec. Elle a pour fonction de nous emporter dans le monde du poète, qu’il soit réaliste, imaginaire, beau ou laid. C’est pourquoi nous allons nous interroger sur les fonctions de la poésie avec Les Fleurs du Mal de Baudelaire et le parcours associé «L’Alchimie poétique: la boue et l’or».

La beauté fait-elle parti des enjeux de la poésie que l’on attend?

Nous allons dans un premier temps montrer que la poésie sert à mettre en valeur le monde vivant qui nous entoure. Ensuite nous allons affirmer que la poésie possède d’autres fonctions que l’embellissement du monde. Et pour finir nous allons voir que la poésie comporte différentes fonctions qui se complètent et qui ne s’opposent pas.

Nous allons tout d’abord commencer par monter que la poésie sert à embellir le monde et que la beauté a une place importante dans chaque poème.

La poésie s’inspire de notre monde vivant qui est composé de bonnes et mauvaises choses. Le poète a le devoir d’exprimer ce qui ne se voit pas et de trouver des mots qui embellissent la nature, les objets,… La poésie est comme un échappatoire, on doit pouvoir se réfugier dans un monde beau et harmonieux pour échapper à la dure réalité qui nous entoure. La poésie signifie créer (poiêsis, du verbe poiein). Le poète est donc considéré comme un créateur, un artiste. Pour Platon, la poésie est rattachée à l’enthousiasme et à la joie. La poésie permet de transformer la réalité et s’évader dans un rêve comme par exemple Charles Baudelaire le fait dans ses poèmes «Paysage» et «A une mendiante rousse» dans son recueil Les Fleurs du Mal. Il transforme ce que tout le monde connaît pour en faire quelque chose de merveilleux. La poésie adopte souvent une forme condensée, dense, et choisi donc de ne faire ressortir que les côtés positifs d’une expérience ou du vécu. On le voit encore une fois dans «Paysages» de Baudelaire. Le poète ne parle que de l’inspiration qui vient aisément, sans évoquer les doutes et les tâtonnements du créateur. Il dit: «Je veux, pour composer chastement mes églogues,/Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,/Et, voisin des clochers écouter en rêvant/ Leurs hymnes solennels emportés par le vent.». Baudelaire utilise notamment ses «paradis artificiels» qui sont constitués d’alcools, de drogues et de femmes pour nous entraîner plus facilement dans un monde irréel. Il se laisse guider par ses rêveries et son imagination. Il a d’ailleurs dit dans une lettre au notaire Ancelle, son conseiller judiciaire en 1866: «Faut-il vous dire, à vous qui ne l’avez pas plus deviné que les autres, que dans ce livre atroce, j’ai

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