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Explication de texte sur Lettre des foins, 22 juillet 1671

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Par   •  1 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 910 Mots (8 Pages)  •  147 Vues

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Explication de texte sur Lettre des foins, 22 juillet 1671

Marie de Rabutin-Chantal, connue comme la marquise ou, plus simplement, Madame de Sévigné, est une épistolière française. Cette lettre est extraite de la Correspondance de Madame de Sévigné (1626-1696). Il s’agit d’une des plus célèbres missives de l’épistolière., Au sein de cette lettre, Madame de Sévigné écrit de son domaine des Rochers à son cousin M. de Coulanges et lui raconte comment elle a envoyé tous ses gens faire les foins à la place des paysans. Ce qui pour les uns relève du dur travail des champs devient un amusement dépaysant pour les autres.

Comment, grâce à sa maîtrise du style épistolaire, Mme de Sévigné réussit-elle à partager son admiration pour l’entretien des jardins et l’importance qu’elle y accorde ?

Cette lettre est découpée en trois parties distinctes : du début jusqu’à la ligne 18 « nous arriverons au but », Mme de Sévigné expose le contexte de sa lettre. Ensuite, de la ligne 18 : « Comme je suis donc » à la ligne 36 : « la colère me monte à la tête. » l’épistolière montre l’importance de l’entretien des jardins. Finalement, de la ligne 37 : « Je songeai » à la fin, l’autrice établit un « procès » sur l’un de ses serviteurs.

Mme de Sévigné commence sa lettre en utilisant une expression française : « par-dessus le marché » (l.1).  L'expression induit l'idée d'un pas en plus, cette lettre est en plus de celle qu’elle envoie « seulement tous les quinze jours » (l.2). L’adverbe « seulement » marque la restriction de la correspondance des deux cousins. Elle dit à M. de Coulanges qu’elle le prévient de la venue d’un de ses membres : « pour vous donner avis, mon cher cousin, que vous aurez bientôt l’honneur de voir Picard » (l.3-4). L’expression « vous donner avis » signifie l’annonce de quelque chose d’important. Elle les termes « mon cher cousin » pour souligner l’affection qu’elle a pour M. de Coulanges. Il va recevoir Picard, dans très peu de temps, comme le mentionne l’adverbe et le déictique de temps « bientôt ». L’ironie est présente dans la suite de la phrase : « l’honneur de voir Picard ». En effet, si nous lisons la suite de la lettre, l’honneur n’est pas tout à fait à prendre au premier degré. Ensuite, « et comme il est frère du laquais de Mme de Coulanges, je suis bien aise de vous rendre compte de mon procédé. » est un allongement par insertion d’une narratio oratoire. La phrase suivante apporte des informations supplémentaires à M. de Coulanges, puisque, comme le mentionne Mme de Sévigné, il est au courant de la venue d’une duchesse : « Vous savez que Mme la duchesse de Chaulnes est à Vitré ; » le verbe savoir renforce la connaissance de M. de Coulanges, mais l’épistolière lui rappelle, car elle veut lui en dire davantage : « elle y attend le duc, son mari, dans dix ou douze jours, avec tous les Etats ; et en attendant, elle est à Vitré toute seule, mourant d’ennui. » Comme à son habitude, Mme de Sévigné est dans l’exagération. Sous prétexte que Madame la duchesse est toute seule, elle s’ennuie forcément, et pas qu’un peu, puisqu’elle utilise le verbe mourir, qui est un peu fort. Elle questionne son cousin, lui demande s’il voit le rapport avec Picard, qu’elle a mentionné plus haut : « Vous ne comprenez pas que cela puisse jamais revenir à Picard ? » L’utilisation du subjonctif renforce l’étonnement que pourra avoir M. de Coulanges lorsqu’il lira la lettre. Pour bien faire comprendre à son cousin que la duchesse s’ennuie, elle le répète : « Elle meurt donc d’ennui », en faisant mine de conclure avec l’utilisation de la conjonction de coordination « donc ». « je suis sa seule consolation, et vous croyez bien que je l’emporte d’une grande hauteur sur Mlles de Kerbogne et de Kerqueoison. » Elle se vante d’être l’unique réconfort de la duchesse « la seule » et est fière de passer avant ses contemporaines « Mlles de Kerbogne et de Kerqueoison ».  Elle « l’emporte d’une grande hauteur », ce pléonasme renforce la fierté, voire le narcissisme de Mme de Sévigné. Elle finit son « introduction » par la préposition « voici » pour désigner ce qui va arriver : « Voici un grand circuit, mais pourtant nous arriverons au but. », son sujet principal.

Mme de Sévigné accorde une grande importance à l’entretien de ses jardins, c’est pourquoi elle veut que ceux-ci soient en parfait états lors de la venue de Mme la duchesse de Chaulnes. Elle déduit : « Comme je suis donc sa seule consolation, après l’avoir été voir, elle viendra ici » Elle utilise deux adverbes anaphoriques « comme » et « donc » pour établir un lien avec ce qui précède. On dirait que l’épistolière raconte une histoire à son cousin, avec toutes les péripéties qu’elle contient, tout en peaufinant chaque détail pour que l’histoire soit bien comprise. « elle viendra ici, et je veux qu’elle trouve mon parterre net et mes allées nettes » : Mme de Sévigné exige des conditions « je veux ».  Elle réclame quelque chose en se montrant exigeante, exigence qui se renforce avec l’utilisation du subjonctif « qu’elle trouve ». La répétition du mot « net » montre là aussi l’importance qu’elle y accorde. Il y a une assonance en « é » dans « ces grandes allées que vous aimez » qui crée un effet insistance. L’épistolière pose une question rhétorique à M. de Coulanges, de façon à mener à bien son récit qui a la forme d’une histoire : « Vous ne comprenez pas encore où cela peut aller ? », ce qui permet d’éveiller la curiosité. La phrase suivante ouvre sur le sujet principal qu’est la saison des foins : « Voici une autre petite proposition incidente : vous savez qu’on fait les foins. » Elle change alors littéralement de sujet, et réutilise la préposition « voici » pour l’introduire. La phrase suivante oscille entre imparfait et présent de narration : « Je n’avais pas d’ouvriers ; j’envoie dans cette prairie, que les poètes ont célébrée, prendre tous ceux qui travaillaient pour venir nettoyer ici ». L’utilisation du point-virgule module le ton de l’épistolière et évite de rompre l’unité de la pensée. La prairie a une signification particulière pour Mme de Sévigné car ce sont les poètes (on ne sait pas lesquels) qui l’ont célébrée, ce pour quoi elle le précise, afin d’intensifier son importance. « Vous n’y voyez encore goutte », en utilisant cette expression qui signifie « ne même pas y voir une petite quantité », Mme de Sévigné taquine et fait attendre son cousin. « Et, en leur place, j’envoie tous mes gens faner » : à la place des paysans, elle envoie tous ses domestiques aller faner. Ensuite, elle pose encore une fois une question rhétorique : « Savez-vous ce que c’est que de faner ? », puisque la réponse est dans la suite de sa plume : « Il faut que je vous l’explique » l’utilisation du verbe introducteur « il faut » marque la nécessité, l’obligation personnelle de cette explication. « Faner est la plus jolie chose du monde, c’est retourner du foin en batifolant dans une prairie ; dès qu’on en sait tant, on sait faner. » : cette phrase est formulée comme une maxime, elle montre l’admiration de Mme de Sévigné pour la fenaison : « la plus jolie chose du monde ». on dirait qu’elle essaye de convaincre son cousin que c’est la meilleure chose, pour qu’il renie le serviteur Picard. « Tous mes gens y allèrent gaiement ; le seul Picard me vint dire qu’il n’irait pas, qu’il n’était pas entré à mon service pour cela, que ce n’était pas son métier, et qu’il aimait mieux aller à Paris. »  La répétition du pronom relatif souligne son importance. Mme de Sévigné veut être claire et précise dans ce qu’elle énonce : Picard est un capricieux qui ne veut pas obéir aux ordres et qui préfère le confort de la capitale. « Ma foi ! la colère me monte à la tête. » : l’épistolière veut que son destinataire la croit, en utilisant l’expression « ma foi ! » et en faisant part de sa colère.

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