Dissertation français: "Juste la fin du monde"

Dissertation Français : « Juste la fin du monde »

Le silence contagieux de Louis sur scène ravive la crise.

Pour commencer, Louis est comme un fantôme dans sa propre famille. Tout d’abord, il est

présent dans la plus grande partie des scènes mais ne parle pourtant que très peu. En effet, durant

les scènes de dialogue, où Louis est présent, les autres personnages prononcent des tirades

tandis que lui ne dit rien ou presque. Par exemple, dans la scène 8 de la Première Partie de la

pièce, nous assistons à un dialogue de deux cents lignes entre Louis et sa mère. Sur ces deux

cents lignes, seulement cinq seront prononcées par Louis. De la même façon, lors de la scène 3 de

la Première Partie de la pièce, Louis est présent mais n’énonce pas une seule phrase et ce qui était

censé être un dialogue entre lui et Suzanne devient un monologue de la part de sa sœur. La phrase

« Juste le petit sourire. J’écoutais. » dite à sa mère, dans la scène 8 de la première partie, prouve

que Louis ne parle pas mais qu’il écoute simplement, comme si la parole était inutile dans sa

situation, ou comme si parler n’arrangerait rien. Son comportement ne fait que refléter sa mort

prochaine : les morts, effectivement, ne parlent pas, tout comme Louis. De plus, aucune

information personnelle sur lui n’est dévoilée. Les deux citations suivantes nous informent que plus

que le lecteur encore, sa famille n’a aucune information le concernant : « Nous ne savons pas où tu

habites » ; « Je pensais que ton métier » ( Scène 3 -Première Partie). Louis fait en sorte que les

gens ne s’attachent pas à lui. Sa belle-sœur, Catherine, le lui laisse entendre dans les exemples

suivants : « Ils ne vous imaginent pas », dit-elle dans la scène 2 de la première partie, en parlant de

ses enfants. « La plus grande a huit ans », ajoute-t-elle, ce qui suggère qu’en plus de huit ans

Louis n’est pas allé voir sa famille une seule fois. Ses propres neveux et nièces n’ont aucune image

de lui et seraient incapables de le reconnaître, même sur une photo. Louis semble dresser des

barrières entre lui et les autres pour ne pas les peiner quand il devra partir.

Ensuite, tout le monde se terre dans l’écho du silence de Louis. Tout d’abord, la famille se

perd de vue, au sens figuré comme au au sens propre. « Où est-ce que tu es ? », « On est là »,

« Où est-ce qu’ils sont ? », « Jamais définitivement perdu », « J’étais là », lit-on dans les

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