Dissertation découverte du nouveau monde

1) Le corpus se compose de trois textes. Le premier texte est un extrait de l'ouvrage intitulé "Les états et empires du soleil", écrit en 1662 par Cyrano de Bergerac, qui dresse, sous la forme d'une fable, le procès par les animaux de l'homme dominateur. Plus d'un siècle plus tard, Denis Diderot "utilise" un vieillard pour dénoncer l'aspect colonialiste, conquérant et esclavagiste des hommes, dans son ouvrage "Supplément au voyage de Bougainville". Le troisième auteur présenté dans ce corpus nous est beaucoup plus contemporain, car ce fut en 1992 qu'il écrivit "La controverse de Valladolid", qui dénonce l'aspect le plus terrible du colonialisme, l'esclavagisme, qui sévissait en 1550, l'époque à laquelle se situe le récit.

Ainsi, ces trois textes apportent une critique commune, sous des aspects et des formes différentes, celle de l'homme voulant dominer et réprimer la liberté des autres; qui désigne ici l'étranger, l'inconnu;

Cette critique est certes commune aux trois textes, mais la nuance est dans son objectif; en effet, dans " Les états et empires du soleil", Cyrano dénonce la volonté de domination de l'homme sur l'animal, tandis que Diderot et Jean-Claude Carrière ont eux, voulu exposer cette volonté de l'homme de dominer son semblable.

Ainsi, Cyrano de Bergerac, dépeint un portrait très dévalorisant de l'homme, et ce via le regard d'animaux. Ainsi, dans ce "Parlement des oiseaux", tout être accusé des torts et défauts les plus vils est alors "accusé d'être homme", et pour cela, "il mérite la mort". Dans ce réquisitoire, il est ainsi exposé que les hommes sont "enclins à la servitude", et que "de peur de manquer à servir, ils se vendent les uns aux autres". L'homme est alors montré comme -au contraire de toutes les autres créatures de la terre- voulant rompre la société, se ruant sur les animaux pour les manger et n'ayant pour seul et unique but la possession et l'agrandissement de son "empire" dont "il se flatte".

C'est sous une autre forme et grâce à un autre regard que Diderot exprime son avis sur la rouerie et l'ambition féroce de l'homme.

C'est en effet ici un vieillard, aux attitudes de prophète, qui met en garde les Otaïtiens contre l'arrivée des colons français. Ce dernier les prévient de leur ambition, en leur expliquant qu'un jour ils devront se soumettre, devenant ainsi "aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux". La solution qu'ils exposent tacitement est alors le suicide, mais il retire son conseil aussitôt.

L'objectif principal de l'homme est alors de dominer, de posséder, de conquérir de nouveaux territoires. Dans sa tirade adressée à Bougainville, le veillard expose sa répugnance et son dégout face à la violence de l'occidental, à son aveuglement face à la nature et au vent de discorde et de perverssion qu'il répend derrière lui. Ainsi "ce pays est aux habitants d'Otaïti", et son peuple n'est pas un peuple d'esclaves; lui qui sait "le pur instinct de la nature" et qui peux "défendre son territoire et mourir.

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