Compte-tenu du contexte politique et littéraire, les écrivains de littérature d’idées du XVIIe siècle sont-ils des spectateurs engagés de la comédie sociale ?
Dissertation : Compte-tenu du contexte politique et littéraire, les écrivains de littérature d’idées du XVIIe siècle sont-ils des spectateurs engagés de la comédie sociale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lilymen • 3 Novembre 2023 • Dissertation • 3 071 Mots (13 Pages) • 146 Vues
Le XVIIe siècle, est une période fortement marquée la monarchie de Louis XIV engendrant la formation du mouvement littéraire du classicisme, caractérisé par une recherche d’ordre, de clarté, de mesure et de retenue. Autour du roi soleil, une cour ressemblant fort à une société se forme, dont les écrivains et philosophes, observent, critiquent, et tirent des conclusions des nombreuses observation sociétales auxquelles ils se livrent sur la Cour aux moyens de la littérature d’idées. Cela permet la formation de la comédie sociale, c’est à dire la transformation du monde en scène de théâtre où chacun se doit de jouer de son paraître et de son être dans la cour du roi pour réussir socialement. Ainsi les grands auteurs de l’époque dépeignent dans leurs nombreuses œuvres cette nouvelle société, mais compte-tenu du contexte politique et littéraire, les écrivains de littérature d’idées du XVIIe siècle sont-ils des spectateurs engagés de la comédie sociale ?
Nous y répondrons en s’intéressant premièrement au portrait de la société dépeint par les auteurs sans morale ni tentative de changement puis à la façon dont certains tentent d’informer et de changer les esprits par le biais de leurs œuvres et enfin à l’engagement modéré qu’ils abordent.
Effectivement la Cour et ses extensions sont représentées dans la grande majorité des œuvres du 17e siècle d’une manière transparente par la plupart des auteurs du classicisme. Pourtant ces auteurs paraissent réaliser un éloge plus qu’un blâme de la comédie sociale en la dépeignant en général sous personnages comme La Bruyère avec Les Caractères. Dans ses livres, il représente différents profils sociaux sous forme de personnages comme le courtisan, le jeune bourgeois, les Grands ou encore le Pamphile. Il montre de ce fait comment chacun arrive, des manières détestables à atteindre son but. Au travers de son œuvre, La Bruyère représente notamment les riches et leurs vices. Il montre comment la richesse permet à ses personnages de faire ce qu’ils veulent. Il adopte une position d’observateur muet en montrant comment les riches sont les plus vils de tous, moralement, s’ils sont marchands, ils mentent sur leurs produits et arnaquent leurs clients, s’ils sont vieux, ils n’hésitent pas à marier de très jeunes filles pour leurs dots, s’ils commettent beaucoup de péchés, ils se déclarent religieux, s’ils sont abbés, ils gagne leur fortune sur l’argent de l’église sans le redistribuer aux pauvres et ils sont constamment hypocrites auprès du roi et des Grands et obtiennent malgré tout, tout ce qu’ils désirent sans jamais subir de conséquences. Pourtant La Bruyère, sans condamner les riches, continue de dépeindre les hommes riches en explorant ce qui est enviable à leur situation. Ainsi les riches, en plus de leurs vices impunis, sont bien vus par la société, personne dans la cour ne possède de mauvaise opinion des plus riches quelles que soient leurs actions et leur richesse malhonnêtement acquise leur permet de faire partie de l’aristocratie des courtisans du rois et en obtiennent souvent des mariages. De cette façon l’auteur met en scène une partie de la société du XVIIe siècle et ses vices mais qui atteint malgré tous ses objectifs grâce à sa richesse et rend les lecteurs envieux au lieu de les raisonner.
Aux côtés de La Bruyère et des Caractères, d’autres auteurs montrent comment divers profils sociaux arrivent à atteindre n’importe quel but en usant de leurs aptitudes, qu’elles soient moralement acceptables ou non. En effet, dans la fable, Les Obsèques de la Lionne, La Fontaine organise une représentation de la société où le personnage protagoniste du Cerf, certes, montré comme honnête face au roi Lion et ses autres courtisans, arrive à se tirer de tout problème par son éloquence. Premièrement, le Lion lui-même est montré comme un menteur, notamment lorsqu’il accentue et joue sa douleur pour inciter les courtisans à le plaindre et faire de même et n’hésite pas à user des pouvoirs qu’il détient lors de sa colère contre le Cerf qu’il condamne à la mort. Cela montre que c’est un mauvais roi, qui au lieu d’être sage, prôner la paix et guider le peuple, use de ses pouvoirs pour être cruel et faire ce qu’il lui plait selon son humeur et qui pourtant reste impuni. De même les courtisans représentés comme des animaux, ne font que faire semblant, et comme leur roi de jouer et fausser une tristesse inexistante, surtout lorsque que l’auteur montre que la reine pleurée était une mauvaise reine, car elle a tué certains de ses sujets, la famille du Cerf. Pourtant le peuple décrit comme « singe » ou « caméléon » par LF, de par son aptitude à changer à volonté et son manque de réflexion, ment constamment pour obtenir ce qu’il désire et en reste impunis. Enfin, le Cerf, condamné à mort pour son honnêteté, n’hésite pas à trahir cette volonté et mentir pour se sauver, en racontant ainsi une fausse vision au roi et à sa cour, mettant en scène une bonne reine et faussant des sentiments pour cette dernière alors que le Cerf en pense tout le contraire. Ainsi, La Fontaine comme La Bruyère adopte une position d’observateur et montre comment, le Cerf, en renonçant à ses qualités morales et devenant malhonnête, se tire de ses problèmes et comme tous les autres personnages de la fable, obtient ce qu’il veut injustement et sans être punis.
Effectivement, les écrivains de la littérature d’idées, semblant n’être que des spectateurs de la comédie sociale, qui certes décrivent la société et chacun de ses acteurs, aux côtés de ses bonnes et mauvaises actions, mais qui, en aucun cas, ne subissent les conséquences de leurs vices. Ainsi, les riches de La Bruyère, restent riches et le deviennent même encore plus et, le Lion et sa Cour de La Fontaine, restent dans leur jeu et forcent même les personnages considérés comme honnêtes, tels que le Cerf, à renoncer à leurs qualités morales et devenir à leurs tours, des acteurs pour survivre. Pour comparer et se rendre compte de ce que pourrait être considéré comme, s’engager et prendre action au lieu de n’être que spectateur, nous pourrions prendre l’exemple de d’un autre auteur français, qui décris la société et ses vices mais qui prend réellement action. Presque un siècle après La Bruyère et La Fontaine, l’écrivain Victor Hugo, critique fortement le manque d’action prises pour éliminer la misère par le gouvernement. Dans un de ses discours, il décrit un déplacement qu’il a fait pour aller voir des Français vivant dans la misère dans des caves. Dans sa description, il montre précisément l’atrocité du sort de pauvres et demande clairement et directement au gouvernement de prendre action, et ainsi ne reste pas spectateur mais devient acteur et tentent d’apporter un changement à la société dont il fait partie. Jfjzb
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