Claude Gueux de Victor Hugo
Dissertation : Claude Gueux de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Angele Velien Seurre • 22 Avril 2023 • Dissertation • 1 207 Mots (5 Pages) • 403 Vues
Après lecture du livre Claude Gueux de Victor Hugo, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur cette histoire inspirée de faits réels. Être confronté à un tel discours narratif sur la peine de mort suscite en nous un réel dilemme moral. Ce Claude Gueux est-il victime ou bien coupable ? Difficile d’avoir un avis tranché sur la question. Il a été reconnu coupable puisqu’il a enfreint la loi et volé, en cela il se nomme criminel. Cependant, si l’on prend la peine de songer aux raisons nobles qui l’ont conduites à ce crime, à savoir nourrir sa femme et son enfant dans la misère, et que l’on se réfère au portrait bon et droit qu’en dresse Victor Hugo, il est alors difficile de ne pas le considérer comme victime. D’autant plus qu’on lui oppose le portrait d’un directeur de prison dur, sévère, sans amour, sans conscience. Tout cela dans le but de mettre en lumière et dénoncer l’injustice sociale de l’époque. Selon Hugo et son plaidoyer final contre la peine de mort, si ce Gueux a volé puis tué c’est entièrement la responsabilité de la société qui devrait ici revêtir le costume de « circonstances atténuantes. »
Claude Gueux est présenté comme un homme bon, droit. Victor Hugo en dresse un portrait valorisant, admiratif. Gueux est un homme de valeur. « l’ouvrier était capable, habile, intelligent, fort maltraité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne sachant pas lire et sachant penser » Dès ces premières phrases, l’auteur laisse germer l’idée chez le lecteur que l’absence d’éducation et notamment l’illettrisme qui en découle auront un rôle certain dans le déroulement de l’histoire.
« il avait le front haut…l’œil doux et fort…C’était une belle bête. On va voir ce que la société en a fait. …la parole rare, le geste plus fréquent, quelque chose d’impérieux dans toute sa personne et qui se faisait obéir, l’air pensif, sérieux plutôt que souffrant. Il avait pourtant bien souffert» Le roman commence à peine et déjà Claude Gueux est dépeint comme ayant souffert, n’ayant pas été épargné par la vie mais restant malgré tout droit, fort, doux, respectueux ; Impérieux. Un homme qui s’apparente bien plus à un héros.
Tout au long du récit, le personnage apparait charismatique, respecté et respectueux, posé, censé, réfléchi, bienveillant et digne. « Claude était aimant …aimé des prisonniers ».
Il est également présenté comme protecteur, patriarcal avec son ami et presque fils Albin. « Une étroite amitié se noua entre ces deux hommes, amitié de père et fils plutôt que de frère à frère. ». Tout ceci contribue à nous faire aimer, nous lecteur, ce Claude qui au fil du récit devient attachant. Comment un être aussi courageux, droit, gentil et bienveillant pourrait-il être à la fois malfaisant, voleur ou tueur autrement que sous la contrainte d’une pression morale, psychologique et sociale.
Peu à peu le doute s’installe en nous et le récit nous impose sympathie et pitié vis-à-vis de ce « Pauvre lion en cage à qui l’on ôtait son chien ». Claude souffre. Claude est malmené par la prison par le directeur qui ne lui accorde aucune considération, « car un homme n’est plus un homme-là, c’est un chien, on le tutoie. ».
Ce directeur qui incarne l’autorité, la méchanceté, la provocation incessante et pervers d’un homme a qui on a donné le pouvoir. « Un homme bref, tyrannique, obéissant à ses idées, toujours à courte bride sur son autorité…dur plutôt que ferme…pas méchant, mauvais ». Un homme au pouvoir de malmener légitimement les autres, les prisonniers sous son contrôle. « Voilà donc ce qu’était le directeur des ateliers de la prison centrale de Clairvaux ? Voila de quoi était fait le briquet avec lequel la société frappait chaque jour sur les prisonniers pour en tirer des étincelles. L’étincelle que de pareils briquets arrachent à de pareils cailloux allume souvent des incendies. ». On se rend bien compte par ses mots que le comportement injuste, inhumain et pervers du directeur déclenchera le drame. Il est l’allumette qui allumera le feu, le déclencheur de sa perte. Par ses mauvais traitements il poussera Claude à passer à l’acte irrémédiable.
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