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Analyse des Fleurs du Mal

Commentaire d'oeuvre : Analyse des Fleurs du Mal. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2025  •  Commentaire d'oeuvre  •  15 300 Mots (62 Pages)  •  14 Vues

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’Les fleurs du mal’’

recueil de poèmes de Charles BAUDELAIRE

[pic 1]

On suit :

  • la longue édification du recueil (page 2)
  • la première édition en 1857 (page 6)

  • le scandale et le procès (page 15)
  • la deuxième édition en 1861(page 21)

  • la troisième édition en 1868 (page 24).

La longue édification du recueil

L’histoire des ‘’Fleurs du mal’’ se confond avec l’histoire de la vie de Baudelaire qui allait, dans une lettre à Poulet-Malassis du 7 mars 1857, indiquer avoir été «toujours préoccupé de I'horreur de la plaquette». Il ne voulut publier qu’un recueil volumineux, ce qui indiquait que, s’il restreignait la poésie en étendue, il accroissait la puissance de sa fonction. Il eut de longues hésitations avant de le livrer au public, c'est-à-dire de lui proposer une image de lui-même qui I'engagerait définitivement. Or l’œuvre est bien imprégnée de sa dualité, de ses ambivalences.

On peut essayer de relever différentes occasions où des poèmes du recueil furent composés :

Au cours du voyage qu’il fit dans les mers du Sud en 1841-1842, il vit un albatros être malmené par les membres de l’équipage du bateau ; cet incident le marqua si fortement qu'il allait y consacrer un de ses plus beaux poèmes des ''Fleurs du mal'' : ''L'albatros'' (voir, dans le site, BAUDELAIRE, ‘’L’albatros’’).[pic 2]

Son séjour à l'Île de France (île Maurice) lui fit découvrir la luxuriance, les éblouissantes couleurs, «les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d’une religion inconnues» (dans le poème en prose ‘’Les bienfaits de la lune’’), leurs lourds parfums capiteux qui enivrent et troublent la volonté, les corps félins, sculptés et luisants, des jeunes femmes noires, toutes choses qui allaient lui faire écrire des poèmes marqués par cet exotisme, dotés donc d’une originalité authentique.

Ayant été reçu par M. Autard de Bragard, et par sa belle et aimable épouse, Emmeline de Carcénac, en remerciement, il composa un sonnet intitulé ‘’À une dame créole’’, tandis que leur jeune servante malabaraise, fille d’une Indienne de Bénarès, nommée Dorothée et qu’il voyait comme «l’idéal de la beauté noire», lui inspira ‘’À une Malabaraise’’ et ‘’La belle Dorothée’’.

Sa liaison avec Jeanne Duval, une Haïtienne à la peau sombre, à l'œil effronté, à la démarche féline, lui fit célébrer en de nombreux poèmes (qui allaient constituer «le cycle de la Vénus noire») le «beau corps poli comme le cuivre», la «gorge aiguë» de «ce tigre adoré» (dans son poème ‘’Le Léthé’’), la beauté de cette «bizarre déité brune comme les nuits» (dans ‘’Sed non satiata’’ - voir, dans le site, BAUDELAIRE, ‘’Sed non satiata’). Elle éveilla en lui un monde de sensations et d'images ensoleillées (en particulier dans ‘’Parfum exotique’’ [voir, dans le site, BAUDELAIRE, ‘’Parfum exotique’’]).

En 1842, il avait déjà composé une vingtaine des futurs poèmes des ‘’Fleurs du mal’’. Mais, quand, en 1843, parut le recueil collectif simplement intitulé "Vers" auquel il devait participer avec Prarond, Le Vavasseur et Dozon, il ne comportait pas ses poèmes, car, au dernier moment, il retira sa collaboration. Il s'était avisé que, en se commettant dans ce genre d'ouvrages, il gâcherait ses meilleures chances.   Déjà, les couleurs exotiques rapportées de son voyage dans les mers du Sud, les émotions que sa passion lui faisaient connaître, la résonance spirituelle de ses poèmes les plus agressifs, les accords singuliers de sa langue poétique, donnaient à son œuvre naissante un caractère irréductible à toute doctrine collective. D’ailleurs, s’il n’a pas publié le recueil des ‘’Fleurs du mal’’ plus tôt, ce fut en raison même de I'importance qu’il y attachait.

En octobre 1845, on annonça : «Pour paraître incessamment : ‘’Les lesbiennes’’, par Baudelaire- Dufaÿs», qui devait être son recueil de poèmes. Il ne songeait certainement pas à traiter uniquement un sujet aussi scabreux (les tribunaux de Louis-Philippe y auraient mis bon ordre !). Mais ce titre agressif et en majeure partie inexact puisque, dans toute son œuvre connue, trois poèmes seulement exaltent «la mâle Sapho» (dans le poème ‘’Lesbos’’) et ses dévotes, avait été choisi dans la seule intention de scandaliser le public.[pic 3]

Au dos du ‘’Salon de 1846’’ furent de nouveau annoncées à paraître ‘’Les lesbiennes’’.

Le 6 septembre, sous le pseudonyme de Charles Dufaÿs, Baudelaire publia, dans ''L'artiste'', le poème ‘’L’impénitent’’ (qui allait devenir ‘’Don Juan aux enfers’’). Malgré sa beauté fuligineuse, il passa tout à fait inaperçu.

Ce poème fut présenté comme devant faire partie d'un recueil à paraître sous peu qui serait intitulé

''Les limbes''. Le titre ‘’Les lesbiennes’’ était donc abandonné, comme trop voyant peut-être. Le mot

«limbes» était alors à la mode ; il définissait, selon Littré, «un lieu retiré, chétif, par opposition à un lieu comparé au paradis» ; pour Fourier, il désignait les époques «de début social et de malheur industriel» ; il suggérait aussi la procrastination dont était coutumier celui qui faisait plus ou moins figure d’écrivain qui n’écrit pas, dont la production était presque entièrement dispersée dans des revues et des journaux, et non sans mal.

Ainsi, le 13 décembre, il publia, dans ''L'artiste'', le poème né à l'Île Maurice, et intitulé ‘’À une Indienne’’ (qui allait devenir ‘’À une Malabaraise’’).

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