Histoire de la langue et de l'orthographe
TD : Histoire de la langue et de l'orthographe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jamal Azamat • 28 Février 2024 • TD • 1 561 Mots (7 Pages) • 142 Vues
I. FORMATION DU LEXIQUE FRANÇAIS
1) De quelles langues est constitué le fonds primitif du français ? (1 point)
On appelle « fonds primitif » du français les langues anciennes à partir desquelles celui-ci s’est
constitué. Ce sont celles qui ont été présentes sur le territoire « francophone » avant la
constitution d’une langue proprement « française » (le « roman », dont on considère que l’acte
de naissance est en 842 avec les Serments de Strasbourg).
Ces langues sont au nombre de trois : le fonds celtique (gaulois), le fonds latin, le fonds
germanique.
2) Classez les mots suivants en fonction de leur mode de formation : héritage d’une
langue ancienne, dérivation, composition. (2 pts)
tournesol – sang – régional – saupoudrer – achat – chatière – contretemps – habile
• Mots composés = formés par l’association de deux bases existantes en français : tournesol
(tourner + sol = soleil), contretemps (contre + temps), saupoudrer (cf. infra).
• Mots dérivés = formés par l’adjonction d’un affixe (préfixe ou suffixe) à une base française :
régional (base « région »), chatière (base « chat »).
• Mots hérités = mots directement issus d’une autre langue, qui ont subi les évolutions
phonétiques normales du français : sang (du latin sanguis), achat (déverbal de l’ancien français
achapter), habile (du latin habilis).
Remarques : -
Achat : ce nom est un déverbal, un nom formé à partir d’un verbe auquel on a retiré son
suffixe flexionnel. Au niveau de l’analyse, puisqu’il n’est pas segmentable en
morphèmes, il ne peut pas être analysé autrement que comme un mot simple. -
Saupoudrer : on reconnaît aujourd’hui encore la base « poudre », et le suffixe -er
marque de l’infinitif ; le verbe « poudrer » existe également (p. ex. l’expression « se
poudrer le visage »). Mais attention, sau- n’est pas un préfixe : il ne sert pas à former
d’autres mots. C’est en fait un allomorphe (= une forme différente) de « sel » :
« saupoudrer » signifie, initialement, « mettre du sel en poudre ». Mais on dit
aujourd’hui « saupoudrer de sucre » : le terme a vu son sens premier s’élargir, et n’est
plus que difficilement analysable comme un composé.
3) Qu’est-ce que la valeur de position d’un graphème ? (1 pt)
On appelle « valeur de position » la valeur phonologique d’un graphème dont la réalisation
sonore dépend des graphèmes qui l’entourent : ainsi, certains graphèmes peuvent noter
plusieurs sons, et c’est leur position dans le mot qui détermine le choix entre ces sons.
Les graphèmes à valeur de position sont au nombre de cinq : <e>, <o>, <c>, <g>, <s>.
4) Faites l’analyse des valeurs phonologiques de la séquence <on> dans les mots
suivants. Que remarquez-vous ? (3 pts)
rond – rondeur – savon – savonnette – marathon – tonner – songer – songe
Pour rappel, il existe trois types de valeurs phonologiques : de base, de position, auxiliaire et
zéro.
Pour rappel bis, la séquence <on> peut, selon le mot, soit recouvrir deux graphèmes distincts,
soit former un digramme. Un digramme = deux graphèmes qui ne notent qu’un seul son. Ici, on
a : - -
Un digramme : rond, rondeur, savon, marathon, songer
Deux graphèmes, le <o> dans une valeur de position, le <n> dans sa valeur de base :
savonnette, tonner
ATTENTION : dans ce cas, la séquence <on> n’est pas un digramme : on entend
distinctement le o et le n dans leurs valeurs phonologiques de base.
On remarque trois choses. D’une part, la réalisation de la séquence <on> en deux graphèmes
ou en un digramme ne dépend pas de sa place dans le mot : on trouve le son [ɔ] aussi bien en
fin qu’en milieu de mot. D’autre part, notons que lorsque la séquence <on> forme le son [on],
ce fait est signalé par la présence d’une consonne dite géminée, c’est-à-dire une double
consonne : le second <n> indique la dénasalisation de [ɔ] en [on]. Enfin, la valeur de position
de <o> est déterminée par sa place dans la syllabe : dans savonnette comme dans tonner, <o>
est en syllabe dite ouverte (elle est terminée par une voyelle et non par une consonne), ce qui
cause la réalisation de l’option la plus fermée ([o] vs [ɔ], comme dans « pomme »).
5) Repérez et classez les graphèmes à valeur idéographique dans les mots suivants (2
pts) :
philosophie – remise – chaux – remords – motiver - troncs
ATTENTION : chaux et remords sont des mots au singulier…
• Morphogrammes (indications sur la morphologie et la syntaxe) : <e> dans remise (féminin
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