« Peut-on rester soi-même ? »

« Peut-on rester soi-même ? »

1)Présenter le sujet :

« Soi » désigne la capacité à prendre conscience d’une intériorité. La conscience permet de prendre du recul sur le monde, d’être à distance de ce dernier : c’est un savoir inné. Il ne faut pas la confondre avec la connaissance qui est un savoir acquis. « Rester » signifie demeurer stable. « Peut-on » revient à se questionner sur le fait de savoir s’il est possible (est-ce réalisable ?), si l’on en a la capacité (en a-t-on les moyens en acte ?) ou si c’est permis/moral (est-ce légal ? ou légitime ?) de rester soi-même. « Même » désigne ce qui reste identique.

2)Problématique :

Il semblerait que l’on puisse rester soi-même, car on a une identité stable. Ainsi, dès la naissance nous serions nés avec une identité qui nous servirait à nous distinguer du reste du monde. Mais, on ne peut peut-être pas rester soi-même, car dans un environnement instable notre identité peut être altérée. On peut penser au cas des crises identitaires. Alors peut-on demeurer identiques ?

3)Annonce de plan :

I/On peut rester soi-même

1)c’est possible et on en est capable car nous pouvons nous fier à ce savoir inné qu’est la conscience de soi : si je pense, c’est que j’existe comme une chose pensante. (Descartes « je pense, donc je suis »)

2)c’est permis/moral de rester soi-même, car dans le cas contraire, cela reviendrait à se travestir, à ne pas assumer l’identité qui est la notre : ce serait un mensonge. (Descartes : il faut apprendre à connaître les personnes pour ce qu’elles sont et non pour des préjugés, des apparences. Cf. Lettre à Chanut).

II/On ne peut pas rester soi-même

1)ce n’est pas possible, on est incapable de rester soi-même car le soi n’est une substance stable, identique. (Sartre : nous sommes un néant d’être).

2)ce n’est pas permis/moral de rester soi-même car cela reviendrait à se trouver des excuse : « c’est dans mon identité, dans ma nature de faire telle ou telle chose ». En réalité, il faut assumer le fait d’être un néant d’être en assumant que ce sont nos actes, nos choix qui font ce que l’on devient à chaque instant (Sartre : ne pas être de « mauvaise foi »).

III/Même si l’on ne peut pas rester soi-même, il ne faut pas renoncer à développer une connaissance authentique de soi

1)Cette connaissance ne saurait être durable puisque le soi est un flux en mouvement continuel (Merleau-Ponty)

2)Se connaître authentiquement signifie agir pour savoir ponctuellement ce que l’on est effectivement afin d’orienter au mieux son devenir. (Merleau-Ponty)

...