Premier paragraphe de la lettre à ménécée épicure

Rédaction philo : lettre à Ménécée.

Tandis que les sophistes pensaient que seuls les jeunes devaient philosopher et qu'il était ridicule de continuer à un âge mûr, et qu'Aristote considérait qu'au contraire on ne peut philosopher qu'à partir d'une cinquantaine d'années, Epicure lui se place dans le juste milieu : il faut selon lui philosopher à tout âge, qui que l'on soit.

Dans ce premier paragraphe de la "lettre à Ménécée", Épicure s'adresse à son disciple et présente sa vision de la philosophie : une pratique qui nous aide à vivre et qui est essentielle au sein de notre existence, puisqu'elle mène au bonheur. Or, cela va à l'encontre de ce que l'on pense couramment. La philosophie résonne comme une activité cognitive, facultative, une quête de connaissance, de savoir absolu, qui pourrait bien même négliger cette dimension de bonheur.

Nous pouvons alors nous poser la question suivante : la philosophie est-elle une activité indispensable au sein de notre existence ?

Tout d'abord, Épicure établit dans le texte, un lien entre la philosophie et l'existence, puis il montre en quoi la philosophie apporte le bonheur à tous ceux qui la pratique, pour enfin, énoncer le sens que possède l'activité philosophique à ses yeux.  

Epicure, dans sa lettre, met en évidence le lien entre la philosophie et notre existence.  

La philosophie est incontestablement liée au savoir, à la connaissance. La réflexion philosophique à un impact sur notre existence. Sans elle, nous pouvons difficilement l’accomplir pleinement. C’est pour cela que pour Épicure, il faut philosopher à tout âge. Si l’on considère que le jeune ne s'intéresse qu'à la vie et aux plaisirs, il n'est donc pas encore mature et il manque d'expérience. Il ne se rend pas compte de ce que peut lui procurer la philosophie au sein de son existence présente et en vient alors à considérer cet exercice comme inutile. Epicure invite donc le jeune à philosopher, car celui-ci se questionne et fait des choix tous les jours. En menant des réflexions sur son existence, il peut alors mieux la comprendre et mieux se comprendre lui-même. La philosophie permet donc au jeune de gagner en maturité et de maitriser sa vie au mieux.

Le vieux lui, pourrait considérer qu'il a acquis assez d'expérience et de connaissance pour ne plus se fatiguer de l'exercice philosophique. Or, la quête de savoir, d'expérience et de connaissance, ne s'arrête que lorsque nous ne sommes plus. Le vieux a donc encore des choses à apprendre, des sujets surs lesquelles réfléchir. En se privant de philosophie, le vieux condamne son existence et s'emprisonne dans ses craintes. La philosophie est donc comme un remède, permettant l'assainissement de l'âme. Elle permet de purifier et d'ordonner son esprit, de pardonner, de murir et d'acquérir de l'expérience.

De plus, Épicure démontre que le facteur temporel ne joue pas de rôle dans l'activité philosophique, la réflexion est immédiate et essentielle pour exister. En effet, la dimension dévastatrice du temps ne nous empêche pas d'avoir envie de réfléchir, d'apprendre, de savoir. Justement la réflexion nous permet d'échapper à cette dissociation temporelle car elle nous ramène dans le présent de notre existence.

Ainsi, la philosophie doit se pratiquer constamment, car elle englobe la connaissance, la liberté de penser et la sagesse. Ces éléments fondamentaux à notre existence font donc de la philosophie quelque chose d’essentielle.

C'est alors que se noue un lien entre la philosophie et le bonheur, car le bonheur se définit par l'accomplissement de notre existence. On ne peut accomplir son existence qu'en réfléchissant, en se questionnant, en prenant des décisions. On ne peut être heureux sans la philosophie, elle nous permet d’acquérir des connaissances et du savoir, et cette quête du savoir vient se mettre au service de l'acquisition du bonheur.

Pour Épicure, la philosophie permet d'être heureux. L'homme a vocation à philosopher, cela lui permet d'exister.

La philosophie apporte au vieux le bonheur car elle lui permet d'ouvrir les yeux sur son existence : le passé n'est pas un point mort ou une négation de notre vie mais une dimension propre à notre existence. Avoir des regrets pour le vieux est la pire des choses car le rapport que l'on entretient avec le passé à un impact sur notre vie présente. Chaque action ou erreur commise par le passé nous permettent d'apprendre, d'acquérir de l’expérience : la philosophie permet au vieux de prendre tous cela en considération et donc d'être reconnaissant de son chemin parcourut. Cela lui permet de rester "jeune", Épicure sous-entend ici que si le vieux n’a aucuns regrets, alors il n'est pas rongé par la négativité qu’ils entrainent : son âme peut donc être apaisée, purifiée et il peut retrouver en un sens, une jeunesse.

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