Quel impact le massacre de Chios a-t-il eu sur l'Europe ?

La guerre d'indépendance grecque contre l'Empire Ottoman, qui s'étend de 1821 à 1832, est marquée par de nombreux événements tragiques, dont le massacre de Chios en 1822. Cet épisode dramatique, où 23 000 Grecs sont tués et 50 000 vendus comme esclaves par les forces turques, choque et suscite de vives réactions de la part d'artistes et d'intellectuels européens. Parmi eux, Eugène Delacroix et Victor Hugo, figures emblématiques du mouvement romantique, apportent leur soutien à la cause grecque à travers leurs œuvres sur le massacre de Chios.

Le poème, extrait du recueil "Les Orientales" de Victor Hugo, est intitulé "L'enfant", et est publié en 1829. Ce poème met en lumière l'engagement de Victor Hugo pour la cause grecque, en symbolisant la lutte des Grecs à travers l'image d'un enfant, assis au milieu des ruines de l’île de Chios.

De son côté, Eugène Delacroix avec son tableau "Scènes des massacres de Scio", en 1824, conservée au Musée du Louvre à Paris, a capturé les visages désespérés des familles grecques où les victimes sont dispersées dans un chaos apparent. Ceux-ci évoquent une profonde empathie et dénonçent ainsi la violence du massacre de manière subtile. Cette peinture à l'huile sur toile, finit même par devenir un symbole puissant du fameux « mouvement romantique ».

En outre, le mouvement romantique est un courant artistique et littéraire du début du XIXe siècle, qui valorise l'expression des émotions, l'individualisme, et souvent une réaction contre les injustices sociales et politiques.

Ces deux documents, semblables par leur idée, nous invitent à analyser quel impact le massacre de Chios a-t-il eu sur l'Europe.

Nous débuterons par l'évocation de la destruction, suivie par l'analyse de la symbolique de l'enfant grec, afin de démontrer l'impact émotionnel et politique que le massacre de Chios a eu sur l'Europe.

Tout d’abord, dans le poème "L'enfant" de Victor Hugo et le tableau "Scènes des massacres de Scio" d'Eugène Delacroix, l'idée de la destruction de Chios est importante, voir centrale.

Hugo décrit les conséquences du massacre en utilisant des descriptions assez mélancoliques. Les vers tels que « Les Turcs sont passé là. Tout est ruine et deuil. Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil » (document 3, vers 1) illustrent une scène de destruction totale. Et la métaphore de l'« écueil » ajoute une couche de tristesse à cela. En effet, un écueil est un obstacle dangereux, souvent caché, prêt à faire naufrager les navires. Et chio, autrefois l'une des îles les plus riches de la mer Égée, située entre les actuels Europe et Grèce à l’ouest, et l’Asie et la Turquie à l’est, est maintenant un symbole de danger et de deuil. Hugo prouve que cette île a changé du tout au tout. Cette transformation paraît donc imprégnée de mélancolie. Delacroix, quant à lui, illustre cette désolation dans sa peinture en utilisant des couleurs sombres comme le marron pour les terres brûlées et le noir pour une partie de la mer, ainsi que des contrastes dramatiques comme le jaune et le bleu dans le ciel. Les visages des personnages contrastent avec leurs tenues vives pour représenter visuellement la souffrance et la destruction. Les expressions désespérées des familles grecques et les corps affaissés ajoutent à l'impression de catastrophe totale, renforçant l'effet de désolation justement.

Victor Hugo, plus précis, montre la perte complète et la destruction non seulement physique, mais aussi « morale » de l'île. L'île, tout comme ses habitants, est détruite. L'île peut donc être vue comme une métonymie représentant les Grecs de Chios. En contrastant le passé florissant de Chios avec son présent dévasté, il met en lumière la destruction mentale des habitants. Les descriptions de Chios comme « l'île des vins » devenue « un sombre écueil » (document 3, vers 1) soulignent non seulement la perte des infrastructures et des vies humaines, mais aussi l'effondrement des espoirs et des rêves des habitants, brisés par la violence et l'oppression. Delacroix capte cette même essence de perte morale dans sa toile, où la souffrance et la résignation des personnages reflètent un peuple accablé mais résilient. On le voit bien, tous les personnages de son tableau arborent un regard vide. Ensemble, les œuvres de Hugo et Delacroix mettent en avant l'ampleur de la destruction de Chios, tant sur le plan matériel qu'émotionnel.

Ensuite, la symbolique de l'enfant grec est également poignante. Elle a pour but d’émouvoir son lecteur. Hugo, dans son poème "L'enfant", utilise la figure d'un enfant assis au milieu des ruines pour symboliser l'innocence brisée et l'avenir, probablement incertain. Les vers « Ce petit être à l'œil sombre, Qui songe, tout pensif, À l'horizon lointain » (document 3, vers 6-8) capturent à la fois la fragilité et la résilience de ce jeune survivant. De plus, celui-ci au lieu de demander de simples cadeaux comme une « fleur », un « beau fruit », ou encore un « oiseau merveilleux » (document 3, vers 17), l'enfant demande des munitions. Enfin l'usage de phrases courtes et directes renforce

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