Le traité de Westphalie

« Il faut fonder les États-Unis d’Europe ». C’est ainsi que Victor Hugo traduit le besoin unanime de paix après de trop nombreuses guerres. Un conflit en particulier changea l’histoire et les relations entre les pays. Éclatant en 1648, la Guerre de Trente ans affecta toute l’Europe. Connue pour son extrême violence ainsi que sa durée, elle est caractérisée par des pillages systématiques, des prises d’otages, des armées colossales ainsi que des massacres. Suite à trois décennies meurtrières, la sortie de guerre est annoncée en 1640 et officiellement faite en 1648 avec le Traité de Westphalie. Ce traité bilatéral, réunissant le Royaume de France et l’Empire Romain-Germanique est une prémisse des relations internationales d’aujourd’hui. Dans un extrait de son livre L’Ordre du monde paru en 2014, le célèbre diplomate américain Henry Kissinger aborde le thème de la paix de Westphalie et des changements qu’elle apporte. En effet, cette paix introduit une nouvelle norme, celle de la paix internationale. Norme qui est encore d’actualité aujourd’hui. Bien que le traité de Münster ne dispose plus de la même influence qu’il y a trois-cent ans, dans quelles mesures permet-il d’appréhender les relations internationales modernes ? Il convient tout d’abord d’évoquer les principes fondamentaux qui structurent encore notre société, ensuite la complexité des relations mondiales d’aujourd’hui sera développée.

De nos jours, le traité de Westphalie reste un pilier fondateur des relations internationales du XXIème siècle. Kissinger souligne dès sa première phrase que « la paix de Westphalie a marqué un tournant dans l’histoire des nations » (l.1). Très justement dit, cet évènement historique constitue aujourd’hui l’armature de la paix mondiale. Grâce à lui, l’appréhension des relations entre les pays a totalement changée et de nouveaux outils sont apparus pour l’encadrer correctement et la maintenir. L’auteur rappelle notamment la création de la « souveraineté étatique » (l.3). En effet, cette innovation permet de préserver le droit que possède chaque État de créer et mettre en vigueur ses propres règles sans qu’un autre s’immisce dans ses choix. Le but de la création de cette notion est d’éviter des guerres comme la Guerre de Trente ans, dans lesquelles plusieurs États interviennent dans un conflit interne ne les concernant pas directement. De plus l’État devient l’élément principal de « l’ordre européen » (l.3). Il crée un équilibre entre les puissances car il repose sur la reconnaissance des États qui sont supérieurs à des idéologies tel que l’Empire ou la religion. Par conséquent ils deviennent les seuls acteurs sur la scène internationale. S’ajoutant à cela, la paix est devenue un idéal mondial, ainsi des mesures ont été prises afin de l’instaurer et de la faire durer le plus longtemps possible. Le diplomate américain le démontre lorsqu’il explique la mise en place d’un « système de relations internationales » (l.7). Effectivement, pour avoir une paix durable les États doivent pouvoir communiquer, négocier, donner leur avis ainsi que prendre des décisions ensemble. C’est donc à ce moment que la diplomatie et les ambassadeurs mais aussi les conférences, les consultations et les échanges ont été créés. Dans la géopolitique du XXIème siècle, toutes ces innovations sont encore d’actualité et sont mêmes nécessaires au bon fonctionnement des relations internationales. Par exemple, les ambassadeurs de l’époque ont aujourd’hui un lieu où résider dans les États étrangers appelé « ambassade ». En plus de toutes ces nouveautés, une règle s’élabore pour régir les rapports entre les pays, c’est la création du « droit international » (l.11). Ce droit a été minutieusement conçu par le philosophe Hugo de Groot qui s’est tout d’abord inspiré du droit de la mer. Il a pour but de permettre de nouer des relations pacifiques entre États mais aussi de les encadrer. Ce but a été comme encore plus officialisé en 1919 avec l’introduction de la SDN puis avec la création de l’ONU le 25 juin 1945. Ces deux organisations avaient le même objectif, maintenir la paix et garantir la sécurité pour tous. De nos jours, le maintien de la paix et de la sécurité est toujours d’actualité, mais l’objectif de l’ONU et par extension, des relations mondiales a bien évolué.

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