Humanisme, Renaissance et réformes religieuses : les mutations de l’Europe
Dissertation : Humanisme, Renaissance et réformes religieuses : les mutations de l’Europe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar z.020414 • 23 Mars 2023 • Dissertation • 2 824 Mots (12 Pages) • 477 Vues
Chapitre 7 Humanisme, Renaissance et réformes religieuses : les mutations de l’Europe
Amorcés en Italie dès le XIVe s., la Renaissance artistique et son versant intellectuel, l'humanisme, se répandent à travers l'Europe.
En allant plus loin que les traditions médiévales, ces mouvements amènent à une nouvelle vision de l’homme et du monde
Ils contribuent aussi aux réformes religieuses, protestante et catholique du XVIe siècle.
Comment les XVe et XVIe s sont-ils marqués par un renouveau culturel et religieux ?
I / L’humanisme, un nouveau rapport au savoir et à l’Homme
Comment la « rupture » (plutôt évolution) avec le Moyen-Âge conduit-elle l’humanisme à une vision renouvelée de l’homme ?
A) L’Antiquité pour modèle
L’humanisme est un mouvement culturel européen des XIVe – XVIe s. qui se fonde sur l’étude des humanités (langues et cultures de l’Antiquité) et redonne une place centrale à l’homme, mesure de toutes choses.
L’humanisme glorifie l’Homme et sa capacité à progresser par la connaissance.
Il se définit d’abord en rupture avec l’époque précédente, qualifiée de barbare, et plus tard au XIXe s. de « Moyen-Age », séparant Antiquité et Temps modernes.
Les humanistes dénoncent la connaissance imparfaite des textes antiques, en raison d'erreurs de copies.
Ils dénoncent aussi l'utilisation d'un latin médiéval éloigné du latin classique.
Les Italiens Pétrarque (1304-1374) ou Boccace (1313-1375) dès le XIVe siècle corrigent des textes anciens et découvrent des manuscrits d’œuvres ignorées ou négligées comme ceux du philosophe Platon (427 à 347 av J-C) ou les discours de Cicéron (106 à 43 av J-C).
Avec la chute de Constantinople en 1453, les savants grecs byzantins fuient Constantinople et trouvent refuge en Italie, ils y apportent de manuscrits inconnus de Platon (ignoré d’un Moyen Âge plutôt tourné vers Aristote), Euclide et Archimède.
Pour pouvoir « boire à la source » de l’Antiquité, les humanistes recueillent, copient les manuscrits antiques et cherchent à les adapter à leur époque.
La philologie (= étude des textes anciens, qui cherche à établir les versions les plus proches possible des textes d’origine, par confrontation des différentes sources) apparaît.
Elle nécessite l’apprentissage des langues anciennes : hébreu, araméen, grec ancien et latin classique.
Érasme (vers 1467 -1536) fait une nouvelle traduction plus exacte du Nouveau Testament en latin en 1516.
Il est appelé le « prince des humanistes ».
Les humanistes utilisent aussi les langues vernaculaires (= langues couramment parlées par un peuple) et les font progresser.
Rabelais et Montaigne en France ou Machiavel en Italie écrivent de grandes œuvres littéraires dans la langue de leur pays et non plus en latin.
B) Une nouvelle manière de penser l’homme dans le monde
Au Moyen Âge, on s’intéressait surtout à Dieu et à l’au-delà.
L’esprit humaniste se caractérise par la conviction que l'Homme a été placé par Dieu au centre de la Création pour la comprendre et la transformer.
Il doit avoir un désir de connaissance totale, être curieux de tout, afin de se rapprocher de la perfection.
Cette ambition explique la place essentielle donnée à l'éducation illustrée par Rabelais (1483-1553) dans Pantagruel (1532). Document 4 page 127
L’éducation humaniste est fondée sur le plaisir d’apprendre et la curiosité.
Elle nécessite, outre la maîtrise des langues anciennes, des connaissances en histoire et en sciences.
Les humanistes posent les bases de la méthode scientifique fondée sur l’observation et l’expérimentation : Vésale (1514 -1564), grand chirurgien, fait progresser la connaissance anatomique par les dissections.
Copernic (1473 -1543) élabore la théorie de l’héliocentrisme (son œuvre reste peu connue au XVIe siècle). Document 5 page 127
Léonard de Vinci (1452 – 1519) s’intéresse à l’anatomie, à la mécanique et dessine des machines ingénieuses. Document 1 page 126
Elle insiste aussi sur l’apprentissage des bonnes manières et la culture physique.
L’humaniste doit avoir « un esprit sain dans un corps sain ».
L'optimisme de l'humanisme les pousse à proposer des plans de société idéale comme l'île d'Utopia (1516) de Thomas More (1478-1535) où la misère, l’intolérance et les guerres ont disparu.
C) La diffusion de l’humanisme, de l’Italie à l’Europe
L’humanisme se répand en Italie puis gagne progressivement toute l’Europe.
Grâce à leur pratique commune du latin, les humanistes de tous les pays peuvent échanger aisément, par le voyage (peregrinatio academica) ou la correspondance.
Ils discutent de leurs idées, de leurs traductions, de leurs écrits et découvertes.
Érasme, humaniste hollandais, séjourne ainsi dans de nombreuses villes d’Europe (Rotterdam, Paris, Londres, Rome ou Bâle) et échange plus de 6000 lettres avec des centaines de correspondants.
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