Comment l’autorité et la puissance du roi, au XVIe siècle, ont permis la fondation de la monarchie absolue ?

Introduction

La Renaissance est renommée pour sa découverte de l’art et de la culture antique, mais c’est aussi l’âge/ l’époque de la réaffirmation du pouvoir royal en France, avec une évolution tendant vers la monarchie absolue.

Nous avons en notre possession deux textes, extraits de deux œuvres étant les ouvrages majeurs des deux auteurs. Elles témoignent toutes deux de la situation de la monarchie et du pouvoir du Roi à leurs époques respectives.

Le premier texte est de Claude de Seyssel et se nomme La Grande monarchie de France, datant de 1519. L’auteur nous livre un témoignage sur les principes qui animent l’institution de son époque.

Le texte de Claude de Seyssel à pour destinataire François Ier, le roi de France. L’objectif de cet ouvrage est d’offrir un recueil de conseils, pour le nouveau souverain.

Claude de Seyssel est né en 1450 et mort en 1520. Il est né à Aix, c'est-à-dire à la charnière entre la France et l'Italie. Il était admirateur des humanistes de la péninsule, et s’intéressait à l’antiquité et à la redécouverte des historiens et des droits grecs et romain. Il était diplomate, épistolier, traducteur, historien, juriste et théologien. Il sera fait évêque de Marseille puis archevêque de Turin. Son appartenance à la maison des Seyssel, et son doctorat en droit civique et canon vont lui permettre de conseiller le Roi Charles VIII durant la dernière année de son règne. A sa mort en 1498, son successeur le Roi Louis XII fera de Claude de Seyssel un de ses conseillers favoris.

Le Roi surnommé « le Père du peuple » a, durant son règne, fait appliquer une monarchie tempérée, visant à améliorer et reconstruire le royaume après la guerre de 100 ans et la peste noire, et cela pour le bien du peuple. Son admiration pour le Roi Louis XII et sa politique était grande, et sera mise en avant dans ces ouvrages.

Le second texte est écrit par Jean Bodin est Les six livres de la République paru en 1576. L’extrait est tiré du deuxième livre où il est sujet des différents types de Républiques. Il faut avant tout définir ce que signifie le terme de République au XVIe. Selon Jean Bodin la République ‘‘droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine’’. Il a pour destinataire les lettrés, ici féru de politique. Il y dresse le tableau de la monarchie dont il est contemporain. Cet ouvrage impactera la France pendant des décennies.

Jean Bodin est né en 1530 et mort en 1596. C’était un juriste, économiste, philosophe et théoricien politique français. Il a étudié la philosophie, les principes humanistes de la Renaissance, il est devenu professeur de droit romain. Par la suite il sera notamment avocat au Parlement de Paris, conseiller du duc d’Alençon, frère du Roi Charles IX et du futur Roi Henri III, frère du Roi. Ou encore membre de l’Académie du palais sous Henri III, après la publication de son ouvrage Les Six Livres de la République. Il finira procureur du roi.

        Ces deux œuvres sont à placer dans le 16e siècle. La première œuvre se situe au début du 16e c'est-à-dire à la charnière des générations ayant connu le Moyen-Age et celles qui ont connu la Renaissance, les courants de pensées sont alors pluriels et se manifestent dans les écrits.

La seconde œuvre se présente à la fin du 16e, la Renaissance est alors bien installée. Elle va prendre place au milieu des guerres de religions, le texte va alors être emprunt de ce bouleversement.

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I - Contexte de création des oeuvres

1) un royaume en mouvement

2) présentation des oeuvres

II - La fabrication de l’absolutisme

1) L’enseignement doctrinal

2) Les limites juridiques et institutionnelles

3) Vers une monarchie absolue

III - Les allusions à la nouvelle monarchie

1) la noblesse face à/et l’augmentation du pouvoir royal

2) la sémantique primordiale pour ne pas froisser le.s destinataire.s

 I – Contexte de création des œuvres

1. Un royaume en mouvement

Avant tout, les historiens considère que le 16e siècle se situe entre l’avènement de François premier en 1515, et l’assassinat de Henri 4 en 1610.

Nous avons ici deux textes, situés dans le même siècle mais avec des contextes bien différents.

Le premier texte est écrit en 1519, c'est-à-dire au début du règne de François premier, car comme dit précédemment il a été écrit pour François premier.

Le siècle précédent est à la charnière entre le Moyen-Age et la Renaissance, les mentalités sont donc changeantes. De plus ce siècle est emprunté par la peste noire et la guerre de 100ans, la population est donc marquée par ces évènements, et Claude de Seyssel qui va mourir l’année suivant la parution de son livre, est donc emprunt de cette période.

Le Roi Louis XII 1462-1515 (mari d’Anne de Bretagne, de Marie Tudor pour un an) le prédécesseur de François 1er (pas son père, c’est Charles d’angoulême) est surnommé comme dit précédemment le père du peuple. Il a œuvré pour que la population de son royaume sorte de ces périodes macabres. Il a aussi entamé des réformes de la justice ou des impôts. Mais son règne n’est pas non plus sans guerre car se lance dans les guerres d’italie qui auront un coup humains et financier pour le pays.

Claude de Seyssel est très admiratif du travail de Louis XII dont il était le conseiller. Car l’image du souverain fut celle d’un monarque modéré qui s’appuyait sur les états généraux pour gouverner. Il va alors ‘‘essayer’’ de le faire comprendre à François premier par son ouvrage, les intérêts de cette monarchie modérée (nous y reviendront par la suite).

L’autre auteur est Jean Bodin, son texte est écrit en 1576, soit environ 50 ans plus tard. Le contexte est bien différent, nous sommes sortis de la haute Renaissance (courant dans lequel se situait Seyssel). Il se place aussi après le règne de François 1er qui a imposé le fait d'appeler le roi ‘‘sa majesté’’, et qui a renforcé le pouvoir royal.

Son œuvre est écrite au milieu des guerres de religion (1562-1598), dont il sera plusieurs fois victime en étant emprisonné pour ‘‘faits de religion’’. Le pays est alors en guerre civile jusqu’à la signature de l’édit de Nantes par Henri 4. Les guerres de religion sont le résultat de 8 guerres civiles entre les catholiques et les protestant, ils disposent tous deux de forces militaires, mais les catholiques sont soutenus par le Roi, ou du moins par la reine mère régente Catherine de Médicis, mais aussi par les Guises. Ces guerres de religion prennent place dans un pays au pouvoir royal affaibli car le roi Henri 2 meurt et laisse derrière lui ses 4 fils encore très jeunes. C’est donc la reine mère Catherine de Médicis qui sera la régente (de 1560-1474). On le sait la régence est toujours une période d’affaissement du pouvoir royal car dans cette société du 16e une femme ne peut réellement pour la société, avoir du pouvoir. De plus cette période est souvent utilisée par la noblesse et les politiques pour contester les mesures prises par l’ancien roi. Les Etats généraux seront plusieurs fois convoqués durant la période de la régence mais aussi durant la période du règne de Henri 3. Le Roi montre qu’il a besoin de ses sujets pour pouvoir faire respecter et accepter ses décisions. Certains lettrés et homme de loi estiment alors que le roi et les assemblées agissent plus ensemble, ils aspirent même à une subordination du roi à l’égard des assemblées. De l’autre côté, la noblesse aspire à un raffermissement du pouvoir royal car cela signifierait un raffermissement de leur place dans le royaume. La noblesse aurait accès à plus de pouvoir mais aussi de pension.

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