Commentaire Dictatus Papae

"Le 'Dictatus Papae' peut être considéré comme un tournant dans l'histoire du pouvoir de l'Église, en réaffirmant et en renforçant les revendications de la papauté à l'autorité suprême sur les affaires temporelles." Selon nous, cette phrase de Brian Tierney, historien médiéviste à l'Université Cornell dans l'État de New York résume parfaitement l’esprit et le fond du 'Dictatus Papae'.

Le 'Dictatus Papae' est un recueil de vingt-sept propositions supposément rédigé par Grégoire 7 à la fin du XIe siècle après Jésus- Christ et conservé au Vatican, même si certains historiens pensent qu’il date de bien avant la naissance de Grégoire 7.

Gregoire 7 de son vrai nom Ildebrando de Soana, est né vers 1015 et est mort le 25 mai 1085 à Salerne en Italie (date à laquelle il est célébré chez les catholique en temps que saint). Il est à l’origine un moine bénédictin toscan qui en 1073 devient le 157e évêque de Rome et pape sous le nom de Grégoire VII, succédant à Alexandre II. Il est d’autant plus important, car il est connu pour avoir réformer l'Église catholique romaine. Dès son accession à la papauté il a interdit la simonie, ou la vente des charges ecclésiastiques, et a insisté sur la discipline morale et le célibat des prêtres. Il a également commencé à remettre en question l'autorité des souverains séculiers sur l'Église, en affirmant que le pape avait le pouvoir suprême sur toutes les questions religieuses. Il est également connu comme étant le principal artisan de la réforme grégorienne, tout d'abord en tant que conseiller du pape Léon IX puis de ses successeurs, ainsi que pour son conflit avec l'empereur Henri IV du Saint-Empire romain germanique.

Ce recueil contient une liste de 27 déclarations, définissant les pouvoirs et les prérogatives de la papauté, en affirmant notamment que le pape a le pouvoir de déposer les dirigeants laïcs et qu'il est la seule personne à pouvoir utiliser le titre de "pontifex maximus" en d’autre terme de pontife suprême. Malgré le fait qu’il n'a jamais fait l'objet d'une promulgation officielle, qu’il n'a pas la forme habituelle des décrets pontificaux et qu' il n'est ni signé, ni daté, qu’il ne comporte ni introduction, ni conclusion, et qu’il n'est adressé à personne en particulier il a eu un très grand impact et pourrait même s'agir de prises de notes dans des compilations de droit canonique.

Le titre Dictatus papæ qui figure sur ce document peut se traduire par « affirmations du Pape », « décrets du Pape », ou encore « les dits du pape », ou « dictée du pape ». A noter que le Pape est l'évêque de Rome, le chef de l'Église catholique et le chef d'État monarchique du Vatican.

En Europe , la fin du XIe siècle a été marquée par des changements significatifs , tant sur le plan politique que social et religieux. Sur le plan politique, les rois et les empereurs cherchaient à renforcer leur autorité en réduisant l'influence des seigneurs féodaux. Cela a conduit à des conflits fréquents entre les dirigeants laïcs et les autorités religieuses, notamment avec l'Église catholique. Le plan religieux a lui été marqué par des mouvements de réforme de l'Église catholique, menés par des ordres religieux tels que les bénédictins et les clunisiens, ainsi que par des personnalités influentes telles que le pape Grégoire VII et le moine italien Saint-Pierre Damien. Pour résumer, la fin du XIe siècle a vu l'Europe se remettre d'une période de perturbations et de conflits, marqué par la séparation de l'Église d'Orient et de l'Église catholique romaine, et les invasions barbares et normandes qui ont eu un impact significatif sur la vie politique et sociale en Europe.

Il faut savoir qu’à la fin du XIe siècle, la ville de Rome reflétait à elle seule la plupart des maux de l'Europe. En effet, elle était en proie à des conflits politiques, religieux et sociaux. Les papes, censés être les dirigeants spirituels de la chrétienté, étaient souvent impliqués dans des querelles avec les puissants seigneurs laïcs de la ville et des régions environnantes, notamment avec les familles Colonna et Tusculum. Ces luttes de pouvoir ont souvent conduit à des violences, à des pillages et à des révoltes populaires. Le contexte politique était également marqué par la lutte pour l'investiture, c'est-à-dire le droit de nommer les évêques et les abbés. Les papes et les empereurs du Saint-Empire romain germanique se disputaient ce pouvoir, ce qui créa de vives tensions entre les autorités civiles et religieuses. En plus de cela, du côté religieux l'Église catholique était confrontée à des problèmes de discipline et de morale. Certains prêtres et évêques étaient accusés de corruption, de simonie (achat et vente de charges ecclésiastiques) ou encore de concubinage. C’est pour cette raison que le pape Grégoire VII (1073-1085) a cherché à renforcer l'autorité de l'Église catholique, en affirmant la primauté de l'autorité papale sur les affaires temporelles et en la réformant.

Le "Dictatus Papae" est un document qui a suscité un grand intérêt pour les historiens et les théologiens, en raison de sa portée historique et de son importance pour la compréhension de la relation entre l'Église et l'État à l'époque médiévale. En termes historiques, le "Dictatus Papae" est important car il reflète la lutte pour le pouvoir entre l'Église et l'État à la fin du XIe siècle et illustre la tentative de Grégoire VII de renforcer le pouvoir papal et de lutter contre l'ingérence des autorités laïques.

dans quelle mesure, le "Dictatus Papae" a t’il eu un impact sur le pouvoir de l’eglise et du pape ?

Le "Dictatus Papae" à d’une part eu pour but d’affirmer la primauté de l’église romaine (I), ainsi que la supériorité du pape (II).

I) Primauté de l’église romaine

La supériorité de l’église romaine : 1 26 22 (audrey)

La première proposition que l’on trouve dans le Dictatus papae du pape Grégoire VII est celle qui parle de l’Église, la première affirmation dite par ce dernier est que “ L’Église romaine a été fondée par le Seigneur seul” cette affirmation qui se trouve en première place permet de montrer la supériorité de l’Église romaine face à tout autres Églises. De plus, Il est également dis de l’église de Rome qu’elle est “la mère et maîtresse

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