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Penser la fin de la guerre froide

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Par   •  21 Mai 2016  •  Dissertation  •  1 795 Mots (8 Pages)  •  1 116 Vues

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Penser  la fin de la guerre froide

Le Traité de Westphalie en 1648, la Révolution Française en 1789, le congrès de Vienne en 1815, la conférence de Yalta en 1945, sont des événements essentiels de l’histoire dans la mesure où ils aboutissent à un changement majeur dans l’équilibre mondial et idéologique qui précédait auparavant. L’année 1991 qui marque la fin de la guerre froide et le début d’une ère nouvelle est sans aucun doute une date majeure de la même nature.

Jusqu’à la fin des années 80, les relations internationales sont profondément marquées par la bipolarisation issue de la Seconde Guerre mondiale. Pendant presque 50 ans, le face à face entre les Etats –Unis et l’URSS, même en l’absence d’affrontement direct, est une véritable guerre, un conflit global et mondial. Cette guerre froide qui imprègne autant les calculs de politique intérieure que de politique extérieure à cause de sa durée, modèle les réalités politiques, économiques, sociales et culturelles du monde ; elle structure toute une époque. Elle est le prisme référence qui permet de lire le monde. En 1991, ce système bipolaire disparaît. Les repères et stratégies politiques sont alors bouleversés. Privés d’ennemi, les Etats-Unis désormais seule superpuissance doivent repenser leur politique étrangère.  Dans ce contexte nouveau, la fin de la guerre froide apparait comme une période d’incertitude entre espoirs et apparition de nouvelles menaces. C’est dans cette optique que se placent les travaux de Samuel Huntington et Francis Fukuyama. Les deux auteurs possèdent des points communs : Ils ont tous les deux enseigné dans des universités prestigieuses, Harvard pour Huntington et Stanford pour Fukuyama. Chacun a publié un ouvrage largement commenté dans les cercles où politiques et penseurs se côtoient pour tenter de comprendre le monde et de le diriger. Ils possèdent cependant des différences fondamentales : Fukuyama a été conseiller de Clinton alors que Huntington émarge dans le camp républicain. Le premier pourrait être classé comme confiant et optimiste quant aux progrès des sociétés alors que le second serait plutôt du genre sceptique, inquiet face à la maîtrise des sociétés à l’âge démocratique. Le premier est l’auteur de La Fin de l’histoire et le dernier homme, paru en 1992 alors que le second a publié en 1995 Le Choc des civilisations. Ces deux livres ont été développés chacun à partir d’un article ayant eu un impact fort dans l’historiographie moderne. Enfin, le troisième texte du corpus est un extrait de l’essai de l'historien français François Furet Le Passé d'une illusion. Essai sur l'idée communiste au XXe siècle publié en 1995. Le livre connu un succès certain, la gauche radical allant jusqu’à faire de lui un « Fukuyama régional » (Jean Birnbaum) par son statut d’idéologue post guerre froide. L’essai s’attache à montrer le bilan terrible du communisme et son pouvoir d’attraction à l’époque de sa diffusion. L’extrait étudié ici se concentre sur la chute du communisme et ce que cet echec révèle sur le monde de demain.

Quelles visions ces trois textes proposent-ils de l’après-guerre froide ? En quoi leurs approches s’opposent et se complètent par certains aspects ?

Si les auteurs s’attachent à décrire la fin de la guerre froide comme un période charnière faite de bouleversement et de recomposition des forces, leurs approches en terme de long terme et de finalités de ce bouleversement différèrent sensiblement.

I) la fin de la guerre froide : «  une table rase » idéologique et politique

A) Vers la fin de la concurrence idéologique

B) La recomposition des modèles : de l’échec du communisme au triomphe de la démocratie libérale

II )Une croisée des chemins : l’oppostion des modèles    de l’apres guerre froide

A) Fukuyama et l’espérance du triomphe du modèle unique

B) le modèle d’Huntington : vers une confrontation d’aires civilisationnelle et culturelle

I

Francis Fukuyama développe l’idée que la fin de la guerre froide, qui coïncide également à la fin du millénaire est un tournant majeur dans la lutte idéologiques qui régissait jusqu’ alors le monde . En effet, ces affrontements ont laissé un vainqueur incontesté : la démocratie libérale. Les échecs cinglants  de l’autoritarisme puis du socialisme incarné par l’URSS sonnent comme la consécration durable d’un régime basé sur les valeurs du libéralisme, de l’égalité et de la liberté. Fukuyama évoque également l’idée de « résurrection » : les pays engloutis par des régimes liberticides entrent dans une phase nouvelle d’adoption des valeurs démocratiques et libérales. Cependant Fukuyama n’est pas mu , comme a souvent pu le vulgariser par un optimisme aveugle . Dans l’extrait étudié, il admet le fait que les anciens satellites de l’URSS ont un horizon compliqué du fait des nombreuses reformes économiques a mettre à l’œuvre. De meme que les anciennes juntes d’Amérique du sud sont encore rongées par une dette instable, dont l’argentine reste l’exemple le plus probant  Enfin il évoque la dichotomie entre le progrès économique des pays d’extrême orient et leur avancée démocratiques. A travers ces trois exemples on retrouve une vision propre aux Etats -Unis et quasi ethnocentriste : celle d’allier la démocratie au mode économique du libéralisme, comme si ces notions ne pouvaient exister l’une sans l’autre. Pour autant si le penseur américain laisse la porte ouverte à des « déceptions », « des retours en arrière », il inscrit ce processus dans un mouvement plus global de « l’histoire du monde  ». En évoquant la diminution du nombre de choix potentiel, qui s’accroit encore un peu plus avec la chute du socialisme, il s’inscrit dans une logique quasi darwinienne. En effet, Fukuyama évoque les divers régimes ayant façonné l’histoire politique : les monarchies, aristocratie, théocraties jusqu’au dernier jalon la dictature communiste et constate leur effondrement. Cet effondrement se fait au profit d’un modèle, faisant office de survivant dans cette lutte acharné : la démocratie libérale.

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