République, trois républiques de 1880 à 1962
Analyse sectorielle : République, trois républiques de 1880 à 1962. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pg2a • 27 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 2 156 Mots (9 Pages) • 880 Vues
La République, trois Républiques des années 1880 à 1962
Le 4 septembre 1870, la IIIe République est proclamée à Paris. Dans une Europe monarchique, la France fait figure d’exception mais affiche sa volonté de défendre des valeurs universelles héritées de la révolution de 1789. Face à des ennemis nombreux, la IIIe République réussit néanmoins à s’enraciner durablement. En 1940, le régime s’effondre avec la défaite, mais renaît à la libération sous la forme de la Ive République. Malmenée par les guerres coloniales, la Ive République s’effondre en mai 1958, une Ve République lui succède.
Pourquoi trois Républiques se sont-elles succédé depuis 1870 ?
Comment la République parvient-elle à s’enraciner en France ?
I ) La troisième République
A ) Les forces politiques
La France est gouvernée durant les années 1870 par des conservateurs monarchistes ; les républicains modérés obtiennent ensuite la majorité aux élections législatives de 1876. La France adopte alors des symboles faisant référence à la révolution française comme le drapeau tricolore, le 14 juillet comme fête nationale et la Marseillaise comme hymne national. En 1884, la République est proclamée « gouvernement définitif de la France ».
Le débat politique républicain est favorisé par l’existence de grands partis qui se forment à cette époque. À gauche, les radicaux dominent : le Parti Radical, créé en 1901, est un des plus importants partis politique français. Clémenceau est un des principaux dirigeants du radicalisme. L’essentiel du programme radical repose sur la séparation des Églises et de l’État (1905) et l’impôt sur le revenu (1914). La SFIO est créée en 1905 et rassemble les socialistes, sous la direction de Jean Jaurès. À droite, les conservateurs, sont moins bien organisés.
B ) Le rôle de la presse et de l’école
Clémenceau et Jaurès s’affrontent fréquemment à l’Assemblée et dans la presse. Le débat politique est encouragé également par la liberté de la presse accordée par la loi de 1881. La presse imprimée connaît alors une sorte d’âge d’or sous la IIIe République. Les titres et les tirages sont très importants. Grâce à des progrès techniques majeurs comme les rotatives, le prix du quotidien diminue. Le pouvoir de l presse est tel que des campagnes de presse peuvent déstabiliser un gouvernement.
La République, après avoir consolidé le suffrage universel, entend instruire les électeurs et les éloigner du clergé dont l’influence est jugée dangereuse. Les lois de Jules Ferry (1881-1882) créent ainsi l’école gratuite, laïque et obligatoire. Cependant, tous ne sont pas favorables au caractère laïc de cette école. Il existe, à coté de l’école publique de nombreuses écoles privées, notamment catholiques.
C ) Le modèle républicain
Aux institutions de la République qui sont celles d’un régime parlementaire, se sont ajoutés d’autres éléments : principe des droits de l’Homme, laïcité, service militaire, assimilation des populations immigrées. Une culture républicaine s’est ainsi développée, nourrie par des exemples et largement diffusée à l’école.
Cette culture n’est pas seulement constituée de connaissances scolaires mais aussi de valeurs et de règles communes qui contribuent à souder la société française autour d’une sorte de morale républicaine. En dépit de réels écarts sociaux, et malgré l’existence de forces hostiles à la République, l’immense majorité des Français finit par se reconnaître dans ce modèle républicain. Son enracinement et le large consensus à son propos expliquent la très forte unité des citoyens en août 1914.
II ) La France de 1940 à 1944
A ) La France vaincue
En Mai-Juin 1940 la défaite de la France est totale. Le maréchal Pétain à la tête d’un nouveau gouvernement depuis le 16 juin 1940, signe un armistice avec les Allemands le 22 juin à Rethondes. Les conditions de cet armistice sont très dures : le pays, amputé de l’Alsace-Moselle, est coupé en deux ; la ligne de démarcation sépare zone libre au sud de la zone occupée par l’armée allemande au nord ; la France conserve sa flotte, son empire et une armée très réduite.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, une forte majorité des députés et des sénateurs accorde les pleins pouvoirs à Pétain. L’État français remplace la IIIe République. Le maréchal exerce de fait une dictature : le suffrage universel, les partis politiques et les syndicats sont supprimés. Avec Pierre Laval, vice-président du conseil des ministres, Pétain veut redresser la France par une révolution nationale dont la devise est : « Travail, Famille, Patrie ».
Après l’entrevue de Montoire, le 24 octobre 1940 avec Hitler, Pétain s’engage dans la collaboration avec l’Allemagne, puis participe activement suivi par son administration et une partie de la population à la déportation des juifs. L’État français, avec la milice et une partie de la population aide les nazis à lutter contre les résistants.
B) La France résistante
Depuis Londres, le Général de Gaulle lance le 18 juin 1940 un appel à poursuivre le combat. C’est l’acte de naissance de la résistance et de la France libre. De Gaulle groupe autour de lui en 1940 quelque 7000 volontaires formant les FFL (forces françaises libres). Une petite partie de l’empire colonial se rallie à lui. Sur le territoire national une résistance nationale, très modeste à ses débuts, s’organise en mouvement de réseaux. Le ralliement du parti communiste en 1941, après l’invasion de l’URSS par Hitler, le refus du STO et l’invasion de la zone sud par les Allemands en novembre 1942 gonflent les effectifs des réseaux et des maquis.
Jean Moulin, envoyé en France par de Gaulle, unifie la résistance intérieure dans les FFI (forces françaises de l’intérieur). En mai 1943, il crée le conseil national de la résistance (CNR) qui a pour mission de préparer des réformes politiques, économiques et sociales.
III ) La IV République (1946-1958) une reconstruction politique difficile
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