Les transformations de Bordeaux au XVIIIème

Les transformations de Bordeaux au XVIII ème

En quoi les transformations de Bordeaux aux XVIIIème soulignées dans ce texte témoignent-elles de son importance dans le « siècle d’or » ?

I – Un commerce favorable à un nouvel urbanisme commercial

A) L’ouverture sur la Garonne, symbole de l’ouverture sur le Monde

B) La nécessité de l’aménagement des quais

II – Le passage d’un modèle médiéval à un urbanisme moderne

A) L’abandon d’un modèle urbain médiéval

B) Les transformations hygiénistes

III – Bordeaux, symbole de l’architecture et écrin de la bourgeoisie française du XVIIIème

A) L’influence architectural de l’Antiquité

B) Un urbanisme culturel mis en avant

En France, les échanges avec le « Nouveau Monde », et en particulier avec l’Amérique du Nord, ont suscité une forte croissance des activités maritime occidentale, aussi bien dans les grands ports que dans leurs arrière-pays. L’essor urbain de Bordeaux attire la curiosité de marins et de voyageurs tels le jeune noble François de la célèbre famille la Rochefoucauld qui rédige, en 1783, à l’âge de 18 ans, un récit de voyage intitulé Voyages de France, qu’il destine à son père. Il y raconte son séjour dans la capitale royale de Guyenne dont il décrit la croissance, l’architecture et le commerce. Si Bordeaux semble rayonner par son nouvel essor apporté par de profondes transformations architecturales et urbaines ainsi que la richesse de sa population, c’est en grande partie grâce au commerce colonial florissant dirigé vers l’Amérique et aux exportations européennes.

Ainsi il sera intéressant de se demander en quoi les transformations de Bordeaux aux XVIIIème soulignées dans ce texte témoignent de son importance dans le « siècle d’or ».

Tout d’abord le récent commerce maritime apporte des conditions très favorables à la mise en place d’un nouvel urbanisme commercial. Puis, Bordeaux bénéficie du passage d’un modèle urbain médiéval à celui moderne apportant de profondes transformations. Enfin, par ces différents changements, Bordeaux semble apparaître comme un symbole de l’architecture et un écrin de la bourgeoisie du XVIIIème.

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Tout d’abord, le commerce maritime prend une importance considérable dans les grands ports français.

En effet, la Rochefoucauld parle de cette « rivière qui forme elle-même le croissant »(l.1). La Garonne se jette dans l’Océan Atlantique et donne ainsi accès au commerce maritime alors en plein essor au XVIIIème comme le souligne la Rochefoucauld avec cette « forêt de mâts » (l.4).

Devenu premier port de France sous Louis XV, avec une population qui triple en un siècle, Bordeaux assure sa prospérité et sa richesse grâce à quatre grands mouvements commerciaux. En premier lieu, elle redistribue depuis Bordeaux, par la Garonne, les richesses de tout l’arrière-pays vers les îles à sucre (Poteries, salaisons et fromages, vins, eaux de vie, poudre, bois, fers …) . Au retour de ce commerce « en droiture » dirigée essentiellement vers Saint-Domingue, ses bateaux ramènent dans leur cale du sucre, coton, cacao, café, épices, etc. Puis dans une troisième phase, ces marchandises stockées dans les entrepôts bordelais , sont revendues au meilleur prix en Europe. Enfin, le commerce se faisant plus difficile, les commerçants bordelais lanceront des expéditions vers l’Afrique participant ainsi à ce commerce triangulaire, destiné à stimuler la production sucrière et caféière.

Cette période vit un prodigieux essor économique de Bordeaux au travers de toute son organisation marchande. La prospérité de la ville, grâce à l’intensification du commerce maritime, va aller de pair avec une véritable révolution urbaine. Ainsi, l’intendant Gabriel propose une ouverture de la ville vers le fleuve pour lui donner la « forme d’une demi-circonférence » (l.1) en démolissant le rempart médiéval.

Par ailleurs, le successeur Tourny, intendant de 1743 à 1757, va plus loin en initiant la façade des quais sur plus de « deux lieues d’étendue » (l.3) ce qui correspond à environ 10 kilomètres. Le chargement des navires est donc rendu plus facile par ses aménagements et améliore ainsi les conditions de commerce.

L’apparition de « bâtiments » (l.3) et de « places vastes et régulières » (l.7) permettent par ailleurs de faire venir « des marchands de toutes espèces » (L.21). Bordeaux devient par ces transformations urbaines d’ordre commercial un foyer économique majeur pour le royaume de France au XVIIIème. La présence de la « Bourse » (l.9) témoigne en effet de cette importance commerciale. Elle y renferme la chambre de commerce et l'administration des Fermes (ancêtres des douanes).

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Ainsi avec le commerce favorable au nouvel urbanisme à visée commerciale, Bordeaux se transforme petit à petit et passe d’un modèle médiéval à un système urbain moderne.

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La Rochefoucauld précise que les bâtiments sont « réguliers » (l.3), « toutes les rues sont alignées » (l.6). Bordeaux connaît une apparition de nombreuses places « vastes » (l.7). Ces différentes descriptions soulignent

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