La mondialisation en débat

La mondialisation en débats

« La pire des choses que l’on puisse faire avec les mots, c’est de capituler devant eux », affirmait Orwell dans les années 1940. L’écrivain anglais insistait sur le fait que les notions que nous utilisons ne sont pas neutres, qu’elles sont construites, qu’elles ne doivent pas être appréhendées comme des évidences et que par conséquent, elles doivent être soumises à la critique. Cette analyse est particulièrement nécessaire pour penser la mondialisation. Alors que le phénomène lui-même est ancien, puisque Jacques Lévy le fait remonter aux origines de l’humanité et que les historiens évoquent souvent une première mondialisation au XVIe ou au XIXe siècle, le terme lui-même est d’utilisation récente puisqu’il apparaît dans les années 1960 avant de devenir d’un usage courant dans les années 1990. Sa définition demeure assez flou car il en existe autant que d’auteurs et elle reste souvent très abstraite. David Harvey la caractérise par la « compression du temps et de l’espace ou Jacques Lévy comme un « événement historique à contenu géo qui a pour effet l’émergence d’un espace pertinent d’échelle planétaire. » Avec la fin du monde bipolaire, la mondialisation a été promue comme le processus dominant de notre époque et comme l’explication finale de tous les phénomènes à l’échelle mondiale. Cependant, loin d’être une notion neutre désignant une logique qui s’imposerait de manière inéluctable, la mondialisation est un terme « de combat » utilisée par les acteurs économiques et politiques pour imposer une vision particulière du monde. Le terme a été popularisé aussi bien par les tenants du libéralisme économique que par les opposants au capitalisme mondial. Son caractère en partie idéologique et l’importance qu’on lui attribue dans le monde contemporain explique que la mondialisation soit l’objet d’intenses débats. Autour de quels grands enjeux se structure le débat sur la mondialisation ? En quoi cela permet-il de mieux penser ce qu’est la mondialisation ?

I – La mondialisation, mythe ou réalité ?

1. La mondialisation, un phénomène incontournable

Développement des flux économiques, logique mondiale du capitalisme, avènement d’une culture mondiale, migrations, développement des transports, société civile mondiale, rôle de l’interdépendance.

1. La mondialisation, un phénomène parmi d’autres

La mondialisation est souvent confondue avec d’autres phénomènes : capitalisme, modernisation, hégémonie américaine et occidentale. En outre, la mondialisation est un phénomène limité : elle ne concerne qu’une partie du monde. Elle s’accompagne d’une régionalisation du monde et de la constitution d’un archipel métropolitain. Certains flux sont limités comme les flux migratoires, le commerce international ne représente que 20 à 25% des échanges.

1. La mondialisation, un discours

La mondialisation est aussi un discours idéologique qui vise à imposer une certaine représentation du monde. Elle a été défendue par les tenants du néo-libéralisme : FTN, acteurs financiers, gouvernements à partir des années 1980, intégrations régionales comme l’UE. L’idée de mondialisation est aussi défendue par les contestataires comme les altermondialistes et par les pessimistes  qui voient dans mondialisation le chaos. Certains contestent même son existence. Des spécialistes (Susan Strange, Frederick Cooper, historien américain). Loin d’éclaircir les phénomènes, la notion les brouille.

II – La mondialisation un processus positif ?

1. L’entrée dans une nouvelle ère

Mondialisation assimilée à l’entrée dans une ère nouvelle, une ère de progrès, une ère où tout va plus vite, une ère plus créative, fondée sur des nouvelles règles, de nouvelles technologies. Cependant, notre mondialisation garde certains caractères des mondialisations précédentes, elle n’est pas une rupture radicale.

1. La mondialisation, un facteur d’émancipation

La mondialisation est un facteur de développement économique, sociale. Les migrations permettent de réduire les écarts entre les pays du sud et pays du nord. La mondialisation réduit les écarts économiques entre les émergents et les pays du nord. Elle donnerait plus d’opportunités aux individus, favoriserait l’innovation en permettant l’accès à des connaissances plus larges. L’ouverture stimulerait la croissance économique.

1. La face noire de la mondialisation

La mondialisation accroît les inégalités internes aux Etats, elle aboutit à une moins stable, dans laquelle les crises se multiplient, elles favorisent les acteurs illégaux, elle mondialise l’insécurité, elle est synonyme de chaos géopolitique, elle menace les identités et les cultures nationales, elle provoque un repli identitaire Pose problème du développement durable.

III – Quelle mondialisation ?

Pose le problème de la régulation. Si la mondialisation a des effets négatifs, il faut les maîtriser.

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