La mémoire du génocide en France depuis 1945
Commentaire de texte : La mémoire du génocide en France depuis 1945. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maeva Ouzahrir • 1 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 816 Mots (4 Pages) • 575 Vues
La mémoire est la présence sélective des souvenirs du passé dans une société donnée. Le document sur lequel nous nous appuierons dans cette étude est un discours prononcé par l’ancien président de la République française, François Hollande (2012-2017), le 22 juillet
2012 à l’occasion du 70e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv. A travers ces propos, nous démontrerons l’évolution de la mémoire du génocide en France depuis la Guerre illustré dans son discours. Pour cela, nous évoquerons en premier lieu la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs durant la guerre, puis en second lieu nous nous pencherons sur le rôle joué par les historiens dans cette évolution.
« Nous sommes rassemblés ce matin pour rappeler l’horreur d’un crime, exprimer le chagrin de ceux qui ont vécu la tragédie, évoquer les heures noires de la collaboration, notre histoire, et donc la responsabilité de la France. » François Hollande a marché, ce jour là, dans les pas de Jacques Chirac en reconnaissant le rôle joué par la France dans la rafle du Vel d’hiv qui, les 16 et 17 juillet 1942, aboutit à l’arrestation de plus de 13.000 juifs en région parisienne. En évoquant « la responsabilité de la France », le chef de l’Etat s’est voulu l’héritier de son prédécesseur.
« Le grand mérite du Président Jacques Chirac est d’avoir reconnu ici-même, le 16 juillet 1995, cette vérité. » François Hollande, dans ses propos, va plus loin encore que Jacques Chirac lors de son discours. Ce dernier avait été, en 1995, le premier président français à reconnaître une responsabilité longtemps passée sous silence dans la France de l’après-guerre. Le général de Gaulle puis François Mitterrand s’y étaient toujours refusés, estimant qu’il n’y avait eu, durant l’occupation allemande, qu’une seule France légitime, celle de la France libre. C’est après cinquante années d’un silence perplexe au siège de l’Etat que Chirac a ouvert les portes à une réconciliation de la France avec une page coupable de son histoire, sur les lieux où se dressait auparavant le Vélodrome d’Hiver.
« Il y a 70 ans, le 16 juillet 1942, au petit matin, 13 152 hommes, femmes et enfants étaient arrêtés à leur domicile. » C’est le 16 juillet 1995 que Jacques Chirac reconnaît officiellement la responsabilité de la France dans la déportation des juifs et déclare que la France a « commis l’irréparable ». Cette prise de position est le résultat d’une prise en compte des travaux des historiens sur la question.
« La vérité, c’est que pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l’ensemble de l’opération. » La transmission du souvenir est apparue au coeur des priorités de Hollande. Il s’est dans son discours volontairement démarqué de la position de François Mitterrand sur le sujet qui refusait de présenter des excuses au nom de la France, expliquant que la République n'était pas coupable des actes d'un autre régime. Dans cette confusion entre une France et une autre que l’on a du mal à situer on perd l’essentiel, le sens de l’histoire et des faits qui la constituent. En présentant la France comme coupable devant l’histoire, comme déshonorante, François Hollande rend impossible l’adhésion à la communauté sociale alors qu’elle était
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