La France au 19ème siècle

LA FRANCE PENDANT LA PREMIERE MOITIE DU XIXe SIECLE

1814-1852

1814 : Période de restauration de la Monarchie mais qui n'est pas la Monarchie de l'ancien régime

1852 : Début du second Empire

→ Donc c'est un découpage politique

Le 19ème siècle est un siècle méconnu. Du point de vue politique, il y a une succession de partis politiques qui s'enchaînent de manière très rapide, et font écho à la politique de 1789.

10 août : chute de la monarchie donc établissement d'une République (un régime sans roi) en septembre 1792 Et ce jusqu'à 1804 : proclamation de l'Empire. 1Er Empire : dictature militaire.

1830 : Révolution de juillet → 27,28,29 juillet : « Les 3 Glorieuses »

1848 : période de la Monarchie de juillet qui est une Monarchie plus libérale (Philippe Ier).

1848-1852 : 2ème République est installée, à laquelle va succéder le 2nd Empire et ensuite la 3ème République.

Donc à cette période, il y a une instabilité institutionnelle évidente où la 1ère moitié du 18è siècle fait écho à ce qu'il s'est passé lors de la Révolution. Pourquoi cette instabilité ? Il y a une cristallisation des différents partis politiques lors de la Révolution et les oppositions sont très marquées, fortes et idéologiques.

PREMIERE PARTIE : Institutions et cultures politiques

I. La monarchie censitaire

A. Les expériences institutionnelles

1. La Restauration

1814 : Louis Philippe Crépin (peintre) « L'allégorie du retour des Bourbons » → tableau de commande faite par la Royauté et exposée. Montre Louis XVIII, frère de Louis XVI et son successeur depuis la mort du fils de Louis XVI. → Louis XVIII relevant la cendre de ses ruines. Crépin a également représenté les quatre principaux souverains alliés qui ont permis le rétablissement des Bourbons sur le trône : le tsar Alexandre Ier, l’empereur d’Autriche François Ier, le roi d’Angleterre George III et le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. La réinstallation des Bourbons de l'étranger ne donne pas Louis XVIII une grande légitimité. Donc cette allégorie essaye de donner une interprétation positive à cette réinstallation de Bourbons au pouvoir. Louis XVIII est ici assimilé à une forme de sauveur.

Louis XVIII succède à Napoléon mais le problème qui se pose est : est-ce qu'on installe l'ancien régime ? Napoléon lui-même avait commencé à infléchir son régime avec la constitution sénatoriale. En 1814, Louis XVIII se retrouve face à la question du régime politique qui doit être mis en place. Il est influencé par les libéraux dont la figure est Benjamin Constant. Il va faire élaborer un texte par une commission de députés et de sénateurs qui est promulgué le 4 juin 1814 et qui s'appelle « la Charte » : s'apparente à une constitution mais qui n'en est pas une tout à fait et qui marque une volonté de compromis. Cf texte « Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre... » dont le but est la paix et la fin des guerres civiles, volonté de réconciliation qui passe par un effacement des temps en renouant avec la Monarchie. La période révolutionnaire est vue ici comme une sorte d'accident et il s'agit de renouer avec la sagesse des anciens temps illustrés par l'action des rois qui ont su au cours des siècles accorder des droits par exemple aux communes (charte d'affranchissements des communes). La Monarchie renoue avec la pratique des rois d'accorder des droits au peuple. Cela s'inscrit donc dans la continuité de l'ancien régime de la part de Louis XVIII qui a su accorder des droits et des libertés. Mais cette volonté de renouer avec cela n'empêche de prendre en compte de la part des rois de ce qu'il s'est passé. Il n'est pas question de revenir à l'ancien régime et le nouveau régime doit prendre en compte de ce qu'il s'est passé dans la période de la Révolution. Dernier aspect du texte : allusions inscrites dans la charte qui viennent de la période romantique et du Moyen-Âge → idée qu'il faut tout de même revisiter la passé, façon de considérer le passé comme un objet d'études et un objet d'écriture (regard romantique). S'agit-il d'une Constitution ? Non car c'est un texte qui est octroyé et procède de la volonté royale et non de la volonté du peuple. Ce texte insinue un régime de type parlementaire. On revient à une conception libérale du droit de propriété. Les biens nationaux : lors de la Révolution, on avait nationalisé les biens du Clergé et les biens des émigrés, tout cela étant revendus à des paysans aisés ou à des bourgeois. La Charte entérine la vente des biens nationaux : on ne reviendra pas sur les biens nationaux qui étaient pourtant revendiqués + abolition du service militaire (souhait réduire les dépenses militaires et revendications du peuple). Au niveau religion, les desservants du culte sont rémunérés par l’État. La religion catholique est appelée « religion d’État » même si d'autres religions vont être financées → cela marque un retour en arrière. Ensuite, la 2ème partie de la Charte détermine les formes de gouvernement. Elle donne au roi un pouvoir de plus, ce n'est donc pas un régime parlementaire (= parlement à la possibilité de renverser le gouvernement, régime inventé par l'Angleterre). Dans le régime élaboré par la Charte, les ministres sont responsables devant le roi dont la personne est devenue inviolable et sacrée. Le roi propose la loi et il la promulgue. Par conséquent il n'y a pas de réelle séparation des pouvoirs. Il cumule des fonctions législatives et exécutives. À côté du roi se trouvent 2 chambres : la chambre des députés où le mode d'élection n'est pas complètement fixé mais le principe retenu est celui d'un vote censitaire (fondé sur le cens, donc des contributions payées pour être électeurs = régime fondé sur la propriété) → pour être un bon citoyen, il faut être propriétaire, c'est un gage de sagesse dans la société de cette époque. À côté de la chambre des députés, il y a la chambre des pairs qui sont nommés directement par le roi de France et leur nombre est illimité et cela peut être héréditaire en fonction

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