Histoire Staps L2
Cours : Histoire Staps L2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar raphouille0008 • 8 Février 2019 • Cours • 6 910 Mots (28 Pages) • 833 Vues
Genèse et développement du sport moderne
Introduction : (livre sport et civilisation la violence maîtrisée, Norbert Élias et Eric Dunning).
Suivre le fil de la pensée de Norbert Élias (1897-1990) qui est un sociologue et philosophe Allemand. Il a cherché toute sa carrière à réunir sociologie et histoire. Pour comprendre les phénomènes sociaux, il faut les replacer dans une perspective longue.
Définition : la sociologie et l'histoire sont deux sciences sociales et humaines proches. C'est deux disciplines jeunes à l'échelle de l'histoire des sciences. Elles partagent le même objet, les sociétés humaines, mais sont appréhendées comme différentes. L'analyse des sociétés humaines « moderne » versus analyse des sociétés humaines « du passé ».
Il y a deux découpages largement superficiel, il a servi à affirmer l'autonomie des deux disciplines naissantes pour créer des postes à l'université, l'influence intellectuelle, attirer des étudiants... Logique institutionnelle, nécessité de s'affirmer pour se construire et assurer son développement. Le rapprochement entre ces deux disciplines s'est constitué à partir de 1929, avec la création de la revue « les annales d'histoire économique et social ». Cette revue est à l'origine de deux historiens, Marc Bloch (1886-1944) et Lucien Febvre (1878-1956). Influence de la sociologie durkheimienne sur les jeunes sciences humaines notamment sur l'histoire. Marqués par cette influence, ces deux histoires lancent un mouvement « les Annales » contre l'histoire telle qu'elle est pratiquée. Ils veulent opérer une rupture épistémique en dénonçant les « trois idoles » de l'histoire :
- L'idole politique qui exagère le rôle des faits politico-guerriers.
- L'idole individuelle qui préfère l'étude des grands personnages plutôt que les institutions, les phénomènes collectifs, les interactions.
- L'idole chronologique considère l'histoire comme une suite d’événements qui se valent tous.
Refus net de l'histoire traditionnelle, volonté de développer une « nouvelle histoire ».
- Qui s'appuie sur les sciences humaines ?
- S'intéresse aux sociétés ?
- Aux mentalités collectives ?
Il y a donc à cette époque un rapprochement des deux sciences. La sociologie a donc toute sa place pour comprendre l'histoire du sport et des pratiques physiques. La dynamique du sport, un rapide survol. Le sport est un fait « neuf » à l'échelle de l'histoire. Le sport est aujourd'hui omniprésent, on vit une époque très sportive. Il structure l'espace social, le temps, les moments de la vie collective. Le sport intègre et rythme notre vie. La figure du sportif a envahit la sphère du travail. Et cette place grandissante du sport est surtout vraie depuis les années 1990, il y a la diffusion médiatique des sports, la valorisation pédagogique, une croissance matérielle, une valeur sociale du sport forte ce processus à son revers tous ce qui va à l'encontre de la « pureté » du sport (dopage, corruption, violence...) est puni. Le sports a été sanctuarisé. La situation présente n'est donc pas universelle, elle n'a pas toujours existé. Le sport n'est pas un fait naturel, c'est une lente construction sociale, un processus social à long terme. Étudier les sports c'est important puisqu'ils sont un puissant révélateur de l'esprit des sociétés qui les ont développés au XIXème siècle. A partir du XVIIIème et du XIXème siècles, on observe deux modèles concurrents de pratiques physiques :
- Les sports issus d'Angleterre
- Les gymnastiques d'Europe continentale, Allemagne, Suède, Danemark, France...
Ces pratiques ont remplacé les jeux traditionnels.
Ces deux types de pratiques se sont développées en concurrences jusqu'au milieu de XXème siècle.
Elles ont « intéressé » de nombreuses institutions (encadrement de la jeunesse et des masses), armée, école, médecine. Cela va créer le sport affinitaire. Finalement, on à a faire à une imposition lente du modèle sportif compétitif à partir des années 1930, rupture nette entre 1950-1960.
Cette histoire pose des questions :
- A partir de quand peut-on parler de sport ?
- L'apparition du sport correspond-elle à une rupture par rapport à d'autres formes de pratiques physiques ? De divertissements ? De jeux ?
- Comment peut-on expliquer que les principales formes de sport apparaissent en Angleterre ?
- Pourquoi par ailleurs ?
- Pourquoi à cette époque ? Le XIXème siècle et pas une autre ?
- Quelles conditions ont permis l'éclosion de ce phénomène ?
I- La genèse : processus de « sportization » et caractéristiques des sports modernes.
L'origine d'un mot : beaucoup de sports pratiqués dans le monde entier aujourd'hui sont originaires d'Angleterre comme le football, le rugby, l'aviron, l'athlétisme, la boxe, le tennis, les courses de chevaux... Ces sports se sont répandus pendant la seconde moitié du XIXème et le début du Xxème siècle. Et le terme anglais sport est repris à l'identique dans quasiment tous les pays ce qui est un fait rare. A l'origine, au XIXème siècle, le sport était étranger dans les autres pays. Cela ne renvoyait à rien de ce que l'on connaissait. Le mot a été introduit en même temps que la pratique : radicalement nouvelle. Les français ramènent le mot « sport » à une origine française.
A cette époque, il y a eu de nombreuses querelles entre chaque pays pour revendiquer la paternité de certains sports.
- Quels sont les premiers sports anglais diffusés dans les autres pays européens ?
-----> Les courses de chevaux, la boxe, la chasse au renard, le tir à l'arc et l'aviron (18-19ème s.).
-----> Les jeux de balles, football, tennis, rugby, se répandent plus tardivement, seconde partie du 19ème siècle : fait significatif.
Au XVIIIème siècle, première moitié de XIXème siècle : le sport désigne en Angleterre un type de loisir aristocratique ou mondain. La diffusion de ces loisirs en Europe s'appuie donc sur les élites de chaque pays. Et ce sont d'abord les termes anglais qui appartiennent au langage des sports aristocratiques qui sont empruntés aux anglais, au XVIIIème, par les autres pays : « match », « turf », « jockey », « boxe ».
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