Anticolonialisme en France
Commentaire d'oeuvre : Anticolonialisme en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar XaaaXX • 29 Octobre 2018 • Commentaire d'oeuvre • 2 239 Mots (9 Pages) • 891 Vues
L’anticolonialisme français aux XIXe et XXe siècles.
Bien qu’entamée dès le XVIe siècle, l’expansion coloniale européenne trouve son paroxysme aux XIXe et XXe siècles. Les grands pays européens se sont constitués un empire immense, confortant leur place de grande puissance mondiale. Le XIXe siècle peut être considéré comme une course à l’impérialisme.
La France, à travers les siècles, s’est édifiée deux empires coloniaux : Le premier, débutant avec François Ier en 1534 avec la prise de possession de la Nouvelle-France (en Amérique du Nord) jusqu’au XVIIIe siècle, constitué de ce que l’on a qualifié de « vieilles colonies ». Le second, regroupant les colonies que la France posséda dès 1830 mais qui fut essentiellement constitué sous la IIIème République.
Le second empire colonial s’est formé à travers les différents régimes politiques que la France a connu au XIXe siècle. La base de cet empire fut la prise d’Alger et donc la colonisation de l’Algérie sous Charles X, début juillet 1830. Et celui-ci s’étend dorénavant à l’intérieur de l’Afrique, et s’implante en Asie et en Nouvelle-Calédonie (est de l’Australie).
La grande expansion de cet empire eut lieu de 1871 à 1900, sous l’impulsion de plusieurs politiciens français. Notamment Léon Gambetta, député considéré comme un républicain modéré, représentant de l’opportunisme qui a été président du Conseil en 1881. Il fut un farouche opposant à l’« Ordre moral » de Mac-Mahon. Et Jules Ferry, homme politique proche de Léon Gambetta et donc de la Gauche républicaine. Il fut ministre de l’Instruction publique au lendemain de la victoire des républicains, et fut également deux fois président du Conseil. C’est son discours sur les fondements de la politique coloniale du 28 juillet 1885 qui justifia la politique coloniale de la France dans ces années. L’empire trouva son apogée entre 1919 et 1939, et s’étendit sur plus de 12 millions de km2, devenant le second empire colonial le plus vaste, après celui de l’empire britannique.
Les documents présentés, datent du 15 avril 1911, dans cette période que l’on nomme « la Belle Époque ». Période marquée par des progrès sociaux, technologiques, politiques et surtout économiques, qui s’étend de 1896 à 1914. C’est en 1896 que l’on assiste au renversement de la conjoncture, après une longue période de dépression qui a débuté dans les années 1870. Et qui explique la volonté de la France d’étendre son empire au nom d’impératifs économiques, car comme l’a proclamé Jules Ferry, en 1890 : « La politique coloniale est fille de la politique industrielle ».
Les deux documents, signés par M. Steydlé, sont issus du numéro 524 de la revue L’Assisette au beurre. Une revue satirique, à tendance anarchiste, bien que non militante, qui fut l’un des principaux supports de la critique à l’égard des pouvoirs politiques, religieux et militaires. Chaque numéro avait un thème précis et celui du 15 avril 1911 était « Mieux vaut violence ? ». Cette revue était composée de 16 dessins, généralement en couleurs, réalisés par des illustrateurs et peintres peu connus de l’époque, accompagnés d’un texte bref, parfois signés par des écrivains de premier plan, comme Anatole France, prix Nobel de littérature en 1921 pour l’ensemble de son oeuvre.
Le slogan de L’assiette au beurre, créée par Samuel-Sigismond Schwarz, un éditeur et homme de presse d’origine hongroise, connu pour la publication des oeuvres de Victor Hugo et de périodiques légers et grivois, fut « La plus artistique des revues politiques ».
Le prix de la revue assez élevé pour l’époque est l’une des raisons qui fait que L’Assiette au beurre n’était pas adressée aux ouvriers, mais plutôt à une clientèle bourgeoise.
Cette revue a connu plusieurs vies, mais la plus importante fut entre 1901 et 1912, période durant laquelle 593 numéros furent publiés. Plusieurs fois reprises mais sans le succès de sa première édition, la revue s’arrêta définitivement en 1936.
Dès lors, nous pouvons nous poser la question : Quelles sont les conceptions idéologiques que la France utilise pour justifier sa politique coloniale durant le XIXe et le XXe siècles et qui sont dénoncées par L’Assiette au beurre ?
Dans une première partie, nous étudierons le colonialisme sous sa forme la plus violente, la plus brute. Ensuite, nous verrons comment l’envie de civilisation de l’empire français est justifié et comment elle s’est imposée.
I - La réalité de la colonisation.
Nous sommes ici en présence d’un document illustrant la réalité de la colonisation, c’est-à-dire l’extermination des populations. On assiste ici à une scène de massacre des populations indigènes, par les colonisateurs français. On peut voir un contraste entre les envahisseurs tout de blanc vêtus, habit typique du colonisateur français du XIXe siècle, et les populations noires, vêtues de pagnes, symbole d’extrême pauvreté. On peut supposer que ce massacre est la suite d’une sorte de résistance de la part des populations indigènes, qui refusent de se soumettre à une domination européenne. Ici, personne n’est épargné, pas même les nourrissons, qui comme on le voit au premier et deuxième plan, sont littéralement embrochés à la baïonnette. On y voit ici un message de dénonciation de la part de l’auteur, sur les exactions que les colonisateurs sont prêts à faire pour étendre leur influence. On voit également à l’arrière-plan que les huttes sont en fumée, que le village est détruit, et que les quelques survivants n’ont d’autres choix que de s’enfuir. Les Français sont donc prêts à massacrer et à tuer des villages entiers pour assoir leur supériorité et leur hégémonie sur un territoire.
Quant au texte au-dessous du dessin, on peut y comprendre une définition détournée de la colonisation. En effet, à la l1, le terme « mission laïque » est contradictoire, car on essaiera d’évangéliser les populations pour mieux les « contrôler », pour parvenir à une domination française. Ensuite, le passage l2-3 « les populations […] soucis matériels de la vie », signifie que les peuples colonisateurs auraient une volonté d’apporter leur savoir intellectuels et de moderniser ces populations « primitives », ils se sentent concernés par une mission intellectuelle malgré le fait qu’elles vivent simplement et sans s’occuper des désagréments
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