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La crise sociale et économique à la fin de l'ancien régime

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Par   •  1 Octobre 2020  •  Dissertation  •  3 452 Mots (14 Pages)  •  900 Vues

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La société de l’Ancien régime est construite sur le modèle féodale, c’est-à-dire, une société avec 3 ordres : Clergé, noblesse et Tiers-États. Au sein des ces 3 ordres, il y a une véritable hiérarchie sociale, avec des privilèges. Cependant, à l’aube de la révolution les tensions sociales vont se dessiner et vont entraîner la fin de l’Ancien Régime en 1789. Cette période, entre 1770 et 1789, est marquée par des difficultés économiques : Impots lourds, mauvaises récoltes, crise démographique mais également par des difficultés sociales : Le clergé tend à disparaitre, la noblesse se déchire, le Tiers-Etats ne supportent plus le poids des impôts, les bourgeois sont à la recherche d’une ascension sociale. Le modèle tripartie de l’ancien régime va se transformer en régime binaire à la fin de l’ancien régime. Dans les années 1780, l’agriculture tente de nourrir 28 millions de français, mais cette agriculture va subir dans ces memes années une crise. Le modèle économique anglais étant prospère, la France va à son tour tenter de développer sa production industrielle et son commerce extérieur. Cependant, les français vont fire face à de nombreuses difficultés ce qui va principalement fragiliser les couches sociales les plus pauvres. Face à ces difficultés, l’Etat va devoir faire face à l’augmentation des tensions et des rebellions. Dès lors, dans quelle mesure le développement des idées philosophiques lié à une crise économique a-t-elle été à l’origine d’une crise sociale, qui elle-même a entrainé la fin de l’Ancien régime en 1789 ?

I. La société d’ordre française, fondée sur le modèle féodal du Moyen Age, remis en question par la philosophie des lumières

  1. Le système hiérarchisé des 3 ordres

La société du XVIIIè siècle conserve la structure héritée du Moyen-Age, c’est-à-dire, composée de ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent. On retrouve alors le clergé, la noblesse et le tiers états.

Le clergé est au sommet de la pyramide hiérarchique de l’Ancien Régime. Cet ordre touche les dimes, qui sont un impôt sur la récolte. Dans la société, cette classe sociale, représentant seulement 0,5% de la population, possède plusieurs roles : Les clercs sont chargés du culte, de l’état civile, de l’instruction publique et s’occupent également du domaine de la santé. Au sein du clergé, il existe également une hiérarchie entre Haut clergé et Bas clergé. Le Haut clergé est un groupe étroitement lié à la noblesse, ils ont une vie fastueuse et ne respectent pas leurs obligations spirituelles. A l’inverse, le bas clergé représente les curés et vicaires vivant des ressources de leurs paroisses, c’est-à-dire, ayant un revenu assez faible. Le clergé, et plus particulièrement le haut clergé possèdent des privilèges.

Le deuxième ordre dans la pyramide hiérarchique est la noblesse. Ils possèdent une place centrale dans la société, bien qu’ils ne représentent que 1% de la population totale en France. Leur fonction première est d’assurer la paix et la justice, ce sont les héritiers de la chevalerie. Tout comme le clergé, les nobles sont bénéficiaires de privilèges, ils ne doivent pas payer la taille qui est l’impôt royal. Le dernier ordre est le tiers-états, celui-ci représente 98% de la population française au XVIIIè. Cet ordre regroupe les bourgeois, les artisans, les ouvriers et les paysans. C’est cette classe sociale qui payent le plus d’impôts et qui de ce fait vont être victime de l’élévation des prix qui aura lieu à la fin de l’ancien régime. Les paysans ou agriculteurs, sont dépendants de leurs récoltes. De plus, ils sont soumis à de nombreux impôts, ils versent au seigneur, le cens, les banalités et le champart, ils versent au clergé la dime et enfin ils versent au roi la taille et la gabelle.

B) Le siècle des lumières à l’origine de la contestation des privilèges

Le XVIIIè siècle est également surnommé « Le siècle des Lumières », c’est en effet une période d’ouverture de la pensée et de la connaissance. Les lumières ont activement participé à la révolution française en suscitant plus particulièrement une crise sociale. La population française ne veut plus de privilèges, et est la recherche d’une justice sociale et d’une égalité. Les deux philosophes ayant une portée majeure sur la question de justice sociale sont : Jean-Jacques Rousseau ainsi que Voltaire, ils sont en effet considérés comme les pères de la Révolution Française.

Rousseau publie en 1755 « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes », mais l’oeuvre qui inspirera la pensée révolutionnaire est « Du contrat social » qu’il publie en 1762. Cette publication a permis la Déclaration des Droits de l’Homme. Le contrat social selon Rousseau consiste à combattre les inégalités, et à mettre en place un système politique dans lequel tous ses citoyens sont libres et égaux, et la mise en place d’un système démocratie où le pouvoir appartient au peuple.

Le second père de la révolution est Voltaire. Il fut contraint de s’exiler en Angleterre, ce qui lui a permis de publier « Les lettre philosophiques ». Voltaire remarque que la société anglaise est en progrès, aussi bien sociale qu’économique. Cette description du système politique britannique permet aux Français d’espérer un autre type de gouvernement pour l’après révolution. De plus, Voltaire lutte pour la tolérance et la justice, il publie ainsi en 1764 « Dictionnaire philosophique ou la raison par l’alphabet ». Cette oeuvre est publié sous forme de feuillets ce qui permet d’éviter la censure en le diffusant plus facilement.

Montesquieu écrit également dans le sens de Voltaire, en prenant le système politique anglais comme exemple qui sépare les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires.

Ces visions philosophiques sont à l’origine d’un accroissement des tensions sociales, qui provoquent des fractures au sein des 3 ordres. Ce qui oppose principalement ces 3 ordres sont la fortune et la différence de privilèges. En effet, être privilégié signifie exclure l’autre d’une liberté dont on dispose. A la fin de l’Ancien Régime, l’on pourrait croire que la fracture ne s’effectue qu’au sein du Tiers-Etats mais, en réalité, la fracture a lieu dans tous les ordres.

C) Volonté d’égalité : Disparition du clergé, tensions nobiliaires et colère du Tiers Etats

Au sein du clergé, la fracture s’effectue entre le Haut clergé et le Bas clergé. Comme dit précédemment il y a une réelle différence entre ces deux classes. Le haut clergé est aisé financièrement tandis que le bas clergé ne gagne que ce qu’il faut pour vivre.

Cette opposition peut s’observer dans l’Almanach royal de 1789, qui est un annuaire de l’administration royale. Ainsi, il est écrit que l’évêché de Strasbourg rapporte à son détenteur 400 000 livres tandis que seulement 700 livres sont versés aux curés. De plus, de nombreux curés ne touchent pas de bénéfice (le bénéfice est un bien de l’église donné à l’exercice des fonctions curiales) tandis que d’autres peuvent toucher 10 000 livres. A la fin de l’ancien régime, la séparation entre Haut clergé et bas clergé se creuse d’autant plus car, le haut clergé limite l’accès au titre d’évêques aux roturiers, c’est-à-dire aux non nobles. Le roi va désormais choisir ses évêques au sein des nobles, de ce fait dès 1783 tous les évêques sont des nobles. Cette décision entraine donc des tensions au sein du bas clergé, incapable d’évoluer socialement ou économiquement. Cette décision entraine également la disparition de l’ordre du clergé. Emmanuel Joseph Siyès, né en 1748 et mort en 1836, homme d’église et homme politique, connu pour ses écrits et ses actions pendant la révolution française, écrit dans « Qu’est ce que le Tiers-Etats » que le clergé n’est pas un ordre, mais une « profession chargée de service public ». Selon lui, le clergé n’a aucune utilité sociale. Ainsi, la France de l’ancien régime, fondée sur un modèle tripartie tend, à se modifier pour adopter un modèle binaire.

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