Quels sont les enjeux du procès de Louis XVI pour la République ?

Quels sont les enjeux du procès de Louis XVI pour la République ?

Septembre 1792, la Ière République est fondée ; elle succède à la monarchie constitutionnelle. Quelques mois plus tard à peine, en janvier 1793, le roi XVI se fait exécuter, reconnu coupable de conspiration contre la liberté publique et d’attentats contre la sûreté générale de l’Etat.

Le roi devait être reconnu coupable, car il fallait montrer que tout le monde, même un homme dont les pouvoirs ont été octroyé par le divin, doit se plier aux articles de la Constitution de 1789, auxquels le roi lui-même a prêté serment en 1791. Toutefois, certains estiment qu’il ne méritait même pas d’avoir un procès. C’est notamment le cas de Robespierre, et il ajoute que faire un procès au roi est une idée contre-révolutionnaire car elle remet en quelque sorte en cause la Révolution : tout le monde sait que le roi est coupable de ses crimes et vouloir lui faire un procès signifie le donner un statut de présumé innocent. De plus, la situation risque de se retourner en faveur du roi, la révolution n’aura alors servie à rien.

La France est passée d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle lorsque le roi prêta serment (ce qui était l’un des objectifs de la révolution), ce qui a eu pour conséquence la perte de presque tous les pouvoirs du roi. Il est devenu un « simple figurant », ce n’était plus un homme de pouvoir. Mais le roi qui a trahi le peuple par ses liaisons avec le Duc de Brunswick, a d’autant plus révolté le peuple. Le peuple prit alors de force le Palais des Tuileries puis proclama la première République. Dès lors, le roi perdit l’intégralité de ses pouvoirs. Donc, organiser un procès à l’encontre de sa personne avec à la clé, son exécution, est un acte extrêmement symbolique. Cet acte a renforcé la République et souligne  la puissance des Révolutionnaires.

A l’inverse, si l’on se place du côté du roi, comme Louis-Antoine Morisson, on peut considérer ce procès d’une toute autre manière. D’un point de vue juridique, le roi a commis ses crimes à une époque où la Constitution n’existait pas encore. A cette époque, le roi était un être supérieur, car son pouvoir était divin et le roi ne pouvait être soumis à des lois. Lors de son dernier discours, Louis XVI dit qu’il n’a en aucun cas voulu trahir le peuple et faire couler son sang. Il essaye de conserver son honneur ainsi que celui des rois l’ayant précédé.

Exécuter le roi en quelque sorte été un acte symbolique. En effet, la monarchie est caractérisée par un chef d’Etat qui n’est autre qu’un roi héréditaire. Cela a donc permis de mettre un terme à la monarchie dans son essence même.

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