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Pourquoi fait-on la Révolution en Europe et aux Amériques de la fin du XVIIIe siècle à 1848.

Dissertation : Pourquoi fait-on la Révolution en Europe et aux Amériques de la fin du XVIIIe siècle à 1848.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 927 Mots (8 Pages)  •  724 Vues

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Sujet 1 : Pourquoi fait-on la Révolution en Europe et aux Amériques de la fin du XVIIIe siècle à 1848. :

Dans La Révolution, une exception francaise ? ,A. Jourdan met en lumière le changement sémantique qui s’exerce pendant le XVIIIe siècle dans la compréhension du mot révolution. Ce dernier, qui définissait jadis un cycle, et était donc utilisé dans une perceptive cyclique de l’histoire, a commencé à être utilisé dans les années 1750 pour définir une rupture soudaine voir brutale, orientée vers une conception linéaire de l’histoire, et donc vers un futur incertain, inconnu. Ce changement sémantique ne se fait pas par hasard, au même moment, vers la fin du XVIIIe siècle, des insurrections éclatent en Europe et en Amérique dans le but de provoquer un bouleversement majeur de l’ordre politique et social s’accompagnant d’un changement de régime et d’un renouvellement des élites. C’est dans le but de définir ces insurrections que le mot révolution commence à être employé différemment. Ces révolutions aboutissent à des changements, et ces changements sont remis en cause et questionnés les décennies suivantes, résultant en de nouvelles révolutions. Ainsi de la fin du XVIIIe siècle à 1848, de nombreuses révolutions touchent l’Europe et l’Amérique, et remodèlent les sociétés et régimes politiques.

Pourquoi fait-on la Révolution en Europe et aux Amériques de la fin du XVIIe siècle à 1848 ? Qu’est-ce qui pousse le peuple à prendre les armes pour provoquer une rupture ?

Une première vague révolutionnaire appelée Révolution Atlantique (1770-1820) frappe l’Europe et les Amérique des la fin du XVIIIe siècle dans le but d’instaurer des droits fondamentaux et de mettre fin à des pouvoirs absolutistes (I). C’est ensuite une véritable Révolution libérale transnationale qui touche ces territoires, en réponse à l’ordre établi par le Congrès de Vienne, considéré comme dominant, et qui met en position de force une élite bourgeoise libérale (II).

      La Révolution Française de 1789 est la démonstration d’une émancipation d’un pouvoir monarchique absolue. La rédaction des cahiers de doléance en 1789 encourage le peuple à se politiser, à participer à la discussion et la délibération démocratique de la France. Les français ne veulent plus être simple sujet du roi, ils veulent être citoyens, acteurs des décisions prises pour leur pays.  Un transfert de légitimité s’opère puisque ce n’est maintenant plus la légitimité divine qui donnait au Roi le pouvoir de dominer le peuple qui compte, mais la légitimité par le consentement, c’est-à-dire la légitimité des députés, choisi par le peuple, et membres du peuple. Les valeurs principales de cette révolution reposent sur la souveraineté du peuple, et la mise en place de la Constitution du 26 Aout 1789 protégeant les droits fondamentaux du peuple.  Même si cette révolution marque l’entrée en politique d’une nouvelle catégorie sociale, elle ne bouleverse pas completement l’ordre politique et social : la mise en place d’une monarchie constitutionnelle en 1791 ne donne pas énormément de pouvoir au peuple, comme l’explique K.Maarx en qualifiant cette révolution de « revolution bourgeoise ». Mais c’est le fait même d’avoir changer de régime et de s’être détaché du pouvoir absolutiste d’avant 1789 qui rend cette révolution inédite et symbolique.

      Dans cette même période, de nombreux pays rentrent en révolution également pour se détacher d’un pouvoir colonial. C’est notamment le cas en Amérique. Dans les treize colonies américaines, les contestations augmentent alors que l’Angletterre ne cesse d’augmenter les impôts et les taxes pour essayer de combler leurs dettes. En s’inspirant des idées d’égalités civiques mise en place en Angleterre avec le Bill of Right de 1689, les américains commencent à se révolter des 1773 avec le Boston Tea party, conduisant ensuite à la guerre d’indépendance qui se finira en 1783. Les américains ressortent de cette guerre indépendants, et quelques années plus tard, munis d’une Constitution prônant des libertés fondamentales. C’est dans cet même Etat d’esprit que les colonies espagnoles en Amerique du Sud se révoltent : elles aussi souhaitent obtenir leur indépendance, et sont inspirés par les différentes constitutions voyant le jour autour d’elles ( la Constitution Amercaine de 1789, la Constitution francaise de 1789 ou encore la constitution de Cadix de 1812).  Les guerres napoléoniennes sont favorables aux indépendantistes de Colombie, Pérou et Venezuela qui profitent ainsi du moment de faiblesse de l’Espagne pour obtenir leur indépendance.

      Enfin, l’insurrection des esclaves de Saint-Domingue, met en lumière la volonté du peuple de se révolter pour obtenir les droits des plus simples. Il ne s’agit même pas ici d’intellectuels qui demandent une égalité devant la loi comme c’était le cas en France, ou de peuples colonisés souhaitant obtenir leur independance comme dans le reste de l’Amérique, mais d’un peuple persecuté et dominé cherchant à sortir de l’emprise des esclavagistes. En effet,bien que ce l’élite de cette île ( les quelques colons blancs et les affranchis) commencent les contestations, c’est la détermination des esclaves, qui ont pris les armes et se sont révoltés de manière inédite, qui a contraint la France à abolir l’esclavage, puis à laisser l’indépendance à cette île, renommée Haïti. Leur déclaration d’indépendance suit le modèle de celle de ses voisins les États-Unis.

Il y a donc déjà une notion de transnationalité dans ces révolutions, puisque les constituions d’un pays sont inspirés d’autres, ou que les idées révolutionnaires d’un côte de l’Atlantique alimentent celles de l’autre. Mais c’est surtout avec l’apparition du libéralisme que cette notion de transnationalité se développe.

      Les révolutions atlantiques ont laissé d’importants vestiges et idées d’égalités. Cependant, après le Congrès de Vienne, l’Europe se retrouve surveillée et dominée par les principaux empires continentaux qui souhaitent à tout prix éviter toutes tendances révolutionnaires qui pourraient menacé l’équilibre actuel. Mais ce vent révolutionnaire est inévitable, le peuple a gouté à la souveraineté, et beaucoup ne se voient donc pas être à nouveau sous la tutelle (voire domination) de puissances. Un courant se forme donc, pronant l’Etat de droit, l’application des droits fondamentaux et la liberté (d’expression, de religion, d’entrepeunariat…) : c’est le libéralisme. Contrairement aux idées recus, ce dernier voit le jour en Europe du Sud et plus précisement en Espagne, sous le Cortès de 1810 qui incorpore dans la consitution de cadix de nombreux éléments libéraux. Ce libéralisme se propage ensuite dans le reste de l’Europe, et devient peu à peu insurrectionnel.

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