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Socialisme de 1814 à 1914

Dissertation : Socialisme de 1814 à 1914. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 583 Mots (11 Pages)  •  397 Vues

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Edouard Vaillant, un des élus majeurs de la Commune, admet « la lutte de la classe ouvrière contre la classe capitaliste comme la caractéristique du socialisme. » On retrouve ici un des grands principes de ce socialisme. En effet, on peut le définir comme un mouvement visant à transformer l’organisation sociale dans le but de créer une société d’hommes libres et égaux sans patrons ni ouvriers.Ce mot de socialisme n’apparait couramment qu’à partir des années 1830 bien qu’ayant déjà des bases depuis le début du siècle.

En France cependant, ce mouvement ne prend vraiment de l’ampleur qu’après la révolution de février 1848 et poursuit sa montée en puissance pendant toute la fin du siècle et le début du suivant jusqu’en 1914.

Nous nous demanderons donc comment se construit le socialisme français de 1848 à 1914.

Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord la naissance du socialisme en 1848, puis le développement majeur du mouvement à la suite de la Commune et finalement le renforcement à partir de 1893.

 

Tout d’abord, la naissance en France du socialisme se fait en grande partie grâce à la révolution de 1848. En effet, les revendications du peuple rejoignent les idées véhiculer par le mouvement.

Bien que la préoccupation politique soit très présente, le peuple réclamant et obtenant la proclamation la république et le suffrage universel, la question sociale l’est aussi.

Les ouvriers de Paris plus particulièrement sont au cœur de ses revendications. leurs manifestations donnent lieu à l’obtention de certains droits. Le droit au travail, qui consiste à garantir à tout un chacun un emploi pour pouvoir subvenir à ses besoins, est adopté. C’est la création des Ateliers Nationaux qui donne droit au travail aux ouvriers chômeurs de paris sur les grands travaux de la ville.

On voit également des socialistes monter au pouvoir. Louis Blanc, par exemple en fait partie et est d’ailleurs à l’origine de ces Ateliers. Alexandre Martin, surnommé l’ouvrier Albert, qui est donc lui-même ouvrier mécanicien participe lui aussi au gouvernement provisoire, en accord avec les idées de Louis Blanc.

Après la demande des manifestants d’un ministère du travail et du progrès, ils n’obtiennent qu’une commission du gouvernement pour les travailleurs, placée au palais du Luxembourg et d’ailleurs présidé par Louis Blanc et ayant comme vice-président Alexandre Martin. Les décisions prises sont moindres mais permettent un sentiment de compréhension pour les ouvriers. Le temps de travail est par exemple abaissé à 10h par jour.

De nouvelles mesures comme la liberté de la presse où l’autorisation des clubs politiques participent également à répandre le socialisme. On voit des nombreux journaux socialistes naîtrent, comme l’Ami du Peuple ou Le Peuple Constituant. Ces journaux ainsi que les clubs comme la Société Républicaine centrale ou le Club des Amis du Peuple conquièrent de plus en plus de parisiens, et on en voit également naître dans d’autres grandes villes comme Lyon, Marseille ou encore Toulouse. On voit déjà apparaitre dans ces clubs et journaux certains désaccords qui ne jouent pas en faveur du socialisme, désorientant les ouvriers. Cela se remarque dans les élections de l’Assemblée Constituante. Seulement une centaine de socialistes sont élus. L’idée de créer un ministère du progrès et du travail est écartée, les clubs sont fermés, la Commission du Luxembourg également. L’ouvrier Albert ainsi que certains théoriciens socialistes sont arrêtés.

L’entrée plus difficiles aux Ateliers Nationaux crée une vague de soulèvement en juin 1848, qui se solde par l’arrestation, l’emprisonnement et la déportation de milliers de personnes. Le retour à la journée de 12h est également voté. Cependant, l’Assemblée législative de mai compte 210 élus démocrate-socialiste. Mais ce regain n’est que provisoire et des lois sont passés en 1850 pour freiner cette propagation. La naissance du socialisme est donc timide et étouffée le plus possible par le gouvernement.

Mais de nouvelles conditions se mettent en place. Le pouvoir est désormais aux mains de Napoléon III et l’industrialisation se met en marche. Avec elle augmente encore le nombre d’ouvriers puisqu’on dénombre 4 700 000 employés dans l’industrie, le commerce et le transport, mais on observe peu de changement dans les conditions ouvrières jusque dans les années 1860. La journée de travail est toujours de 12h et des dérogations sont souvent accordées. Les salaires sont en hausses, mais les prix le sont également. Mais c’est le début des difficultés pour le Second Empire a cause de la crise économique de 1857, la campagne de Crimée ou la guerre italienne. Des grèves se déclarent en masse de 1860 à 1863, obligeant le pouvoir à autorisé la coalition en 1864 et en 1868, la création de chambres syndicales est tolérée. La création d’une section française de l’Association Internationale des travailleurs se fait en 1865 à la suite de l’exposition de Londres et gagne une certaine popularité. Des congrès sont organisés et aident à propager les idées véhiculer par l’AIT. Des procès sont intentés contre l’Association, mais elle est reformée toujours immédiatement après sa dissolution. Elle soutient les ouvriers dont les grèves sont de plus en plus nombreuses et qui demandent par exemple de pouvoir désignés leurs délégués et d’avoir leur propre organisation. L’internationale est rendu responsable par le pouvoir de ses grèves à répétitions, mais le rapport du Conseil général au Congrès de Bale de 1869 dit à ce propos « Ce n’était pas l’Internationale qui jeta les ouvriers dans la grève, mais la grève qui les jeta dans l’Internationale ». La grève fait aussi naître des caisses de prêts aux travailleurs en grève ce qui nous prouve l’attachement au principe de lutte contre les injustices et d’entraides.

A la fin de l’empire, on ressent le besoin de créer un parti socialiste a part entière. Mais, vu l’ampleur que le mouvement prend, les principaux militants sont arrêtés et La Marseillaise, le principal journal socialiste cesse de paraitre. Malgré ça, les progrès du socialisme auprès de la population ouvrière sont inéluctables.

La Commune de 1871 prouve cette montée forte du mouvement. Elle survient à la suite du siège de Paris contre la Prusse et la reddition du nouveau gouvernement. Elle éclate le 18 mars 1871 lorsque les soldats français cherchent à s’emparer des canons rassemblés sur la Butte Montmartre. L’élection d’une Assemblée Nationale à majorité royaliste alors que le peuple parisien à voté en majorité républicain y contribue aussi.

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