La République gaullienne, de 1958 à 1969
Cours : La République gaullienne, de 1958 à 1969. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolo971 • 11 Novembre 2012 • Cours • 1 469 Mots (6 Pages) • 2 226 Vues
La République gaullienne, de 1958 à 1969
Après son retour au pouvoir en 1958, le général de Gaulle va donner au pays une nouvelle orientation qui marqua les débuts de la Vème République, à la fois sur le plan institutionnel, avec des règles qui durent encore aujourd'hui, sur la plan extérieur, avec la fin de la décolonisation et une diplomatie qui cherche à affirmer l'indépendance du pays. Sur le plan intérieur, le régime est servi par une conjoncture favorable.
I - La naissance de la Vème République
Le 1er juin 1958, de Gaulle est investi comme dernier président du Conseil de la IVème République. Il forme un gouvernement avec les représentants de tous les partis (G. Mollet, P. Pflimlin, A. Pinay) et seulement trois ministres gaullistes à l'Intérieur, aux Affaires étrangères et la Défense (Pelletier, Couve de Murville et Guillaumat).
A - La Constitution de 1958.
1° - Un texte fortement inspiré des idées du général de Gaulle :
C'est un texte déjà exposé dans son discours de Bayeux (juin 1946) et mis en forme par son ministre de la justice Michel Debré. Il tient compte des oppositions et conserve le régime parlementaire et la séparation des pouvoirs. Le texte est présenté par de Gaulle le 4 septembre 1958, Place de la République à Paris.
- un système nouveau : prédominance de l'exécutif
- contrôle parlementaire
2° - Le président de la République voit ses pouvoirs renforcés :
- nomme le 1er ministre et les membres du gouvernement. (pas d'investiture parlementaire)
- il peut dissoudre l'Assemblée.
- il peut consulter les Français par référendum.
- il peut exercer les pleins pouvoirs en cas de nécessité - article 16.
- il est élu par un collège de 75 000 grands électeurs, avant que la loi de 1962 ne modifie cette procédure (élection au suffrage universel pour 7 ans)
3° - Le Parlement :
Il est composé de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Les députés peuvent renverser le gouvernement si celui-ci pose la question de confiance ou si les députés votent une motion de censure.
B - La mise en place des nouvelles institutions :
La constitution est adoptée par référendum le 28 septembre 1958, tous les partis font campagne pour le oui, sauf le PCF et quelques personnalités : P. Mendès France, F. Mitterrand, P. Poujade et des groupes minoritaires qui se rassemblent dans l'Union des Forces Démocratiques, l'UFD (des syndicalistes, E. Depreux qui fonde le PSA et les Chrétiens de Gauche de "Jeune république").
15% d'abstentions - 79,2% de oui.
Aux élections législatives, qui ont lieu au scrutin uninominal à 2 tours, les gaullistes rassemblés dans l'UNR (Union pour la Nouvelle République), ont la majorité : UNR = 212 élus, ind. = 118, PCF = 10, SFIO = 44, Radicaux = 33, MRP = 56, élus d'Algérie = 48, divers = 41. Le 21 déc. le général de Gaulle est élu Président avec 80% des voix.
C - l'orientation présidentielle du nouveau régime :
1° - Des institutions marquées par la personnalité de de Gaulle :
Les idées de de Gaulle, sa personnalité vont fortement marquer la pratique des nouvelles institutions. Il pense incarner la légitimité nationale, avoir une mission historique, afin de préserver l'indépendance du pays et restaurer sa grandeur. Il se veut aussi, au-dessus des partis, y compris l'UNR. Il est favorable à une démocratie directe, en s'adressant directement aux Français par référendum (5 en 11 ans), par les discours radio-télévisés, les conférences de presse, les voyages partout en France. Cette politique ne l'empêche pas d'être pragmatique, de tenir compte des réalités.
2° - L'avènement de la Vème République modifier le paysage politique :
1. L'UNR, qui suit la pensée de de Gaulle, est un mouvement de notables, qui profite de la personnalité du général et de l'adhésion des français aux nouvelles institutions.
2. Le CNIP, modéré et libéral qui appuie le général jusqu'en 1962 va se disloquer lorsque Valéry Giscard d'Estaing fonde les Républicains Indépendants et veut donner à la droite un visage plus moderne et dynamique.
3. Au centre, le Parti Radical décline : le MRP qui soutient de Gaulle jusqu'en 1962, subit une forte défaite électorale et est remplacé en 1966 par le CDS de Jean Lecanuet.
4. La SFIO est affaiblie par les divisions et les dissidences : la majorité s'est ralliée en 1958 à de Gaulle, certains dissidents fondent le PSU en 1960.
5. Le PCF, toujours lié à l'URSS, figé dans ses pratiques staliniennes. M. Thorez meurt en 1964 et est remplacé par Waldeck Rochet "le Khrouchtchev français".
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