La Russie, le continent de l'État eurasien reconfiguré
Analyse sectorielle : La Russie, le continent de l'État eurasien reconfiguré. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bakie • 30 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 1 425 Mots (6 Pages) • 658 Vues
La Russie, un État-continent eurasiatique en recomposition
La Russie ou, plus exactement, la Fédération de Russie, est un État héritier à la fois de l'Empire russe d'avant 1917 et de l'URSS qui lui a succédé jusqu'en 1991. À ce titre, le territoire de ce pays a dû se recomposer pour s'adapter à ses nouvelles frontières. Cette adaptation territoriale s'est doublée d'une adaptation à l'économie de marché qui a été très difficile dans les années 1990. Aujourd'hui la Russie connaît une croissance économique notable, ce qui fait d'elle une puissance émergente, membre du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). L'immensité de son territoire, à cheval sur l'Europe et l'Asie séparées de façon conventionnelle par la chaîne de l'Oural, est un formidable potentiel mais aussi un défi posé aux acteurs de l'émergence russe.
Quelles sont les recompositions territoriales du territoire russe ? En quoi l'immensité de cet État-continent est-elle un atout pour l'émergence ?
1. Un territoire marqué par l'immensité
Un territoire remodelé
• Le territoire russe est marqué par l'immensité. Avec 17 millions de km2, la Russie est le plus vaste État du monde. Ce territoire est le fruit de l'histoire. Depuis le xvie siècle, l'Empire russe a conquis de vastes territoires. Vers l'est, il prend possession de la Sibérie et atteint l'océan Pacifique ; au sud, il atteint le Caucase et l'Asie centrale ; à l'ouest, il conquiert de vastes territoires polonais. Suite à la Révolution russe, cet empire devient, en 1922, l'URSS. Il s'agit d'un État fédéral où chaque nationalité possède une République autonome, mais en réalité fermement contrôlée par le parti communiste, dont le centre est à Moscou. La Russie elle-même est organisée de façon fédérale. En 1991, les Républiques qui formaient l'URSS accèdent toutes à l'indépendance. La Russie devient elle aussi indépendante, mais elle ne contrôle plus ses marges.
• La structure fédérale héritée du communisme existe toujours. Elle s'est même encore accrue. En effet, on compte en Russie 21 républiques autonomes et 4 districts autonomes, destinés à garantir des droits aux peuples minoritaires à l'échelle nationale, ainsi que 46 régions et 9 territoires occupés historiquement par les Russes. Moscou et Saint-Pétersbourg ont un statut de villes fédérales. Ce sont les principales villes du pays.
Une population multiethnique et multiculturelle
• Ce système fédéral a été rendu nécessaire par la complexité du peuplement et de la population de la Russie. Sur 143 millions d'habitants, 78 % sont Russes, mais on compte en tout 128 nationalités. Il s'agit souvent des peuples présents avant l'avancée du peuplement russe à partir du xvie siècle. Ceux-ci sont présents dans l'est de la Russie d'Europe, comme les Tatars, en Sibérie, comme les Iakoutes. La région du Caucase se présente comme une mosaïque de peuples (Ingouches, Tchétchènes…) et est régulièrement déstabilisée par des conflits meurtriers, comme en Tchétchénie jusqu'en 2006.
• On retrouve cette diversité également du point de vue religieux. L'identité chrétienne orthodoxe des Russes a été réaffirmée après les soixante-dix ans de communisme athée. Aujourd'hui, l'Église orthodoxe russe représente 56 % de la population du pays. Les autres peuples sont généralement musulmans (15 % de la population russe), comme les Tchétchènes ou les Tatars, ou bouddhistes, comme les Kalmouks ou les Bouriates. La dimension religieuse est souvent évoquée par les peuples souhaitant acquérir davantage d'autonomie, notamment dans le Caucase.
• La population russe est marquée par un faible taux de croissance. Le taux de natalité est très faible (12,5 pour mille) et le taux de mortalité (13,5 pour mille) s'est accru depuis la chute de l'URSS à cause de fléaux comme l'alcoolisme, mais aussi à cause des difficultés à maintenir financièrement un système de santé de bon niveau. Depuis 1992, le pays perd 800 000 habitants par an, même si les effets du développement économique du pays commencent à se faire sentir : l'espérance de vie est repartie à la hausse en 2009. Ce sont par ailleurs surtout les Russes qui connaissent ce phénomène de diminution de la population, car les peuples minoritaires maintiennent un taux de natalité plus élevé.
Un territoire et des ressources inégalement maîtrisés
• Le territoire russe est inégalement maîtrisé. Le pays possède une très faible densité de population avec une moyenne de 8,5 habitants par km2. En réalité, ceci cache un profond déséquilibre est-ouest. La densité est de 25 habitants par km2 à l'ouest de l'Oural,
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