La Mégalopole Nippone

LA MEGALOPOLE JAPONAISE.

Introduction : L’hyperconcentration de tout le potentiel japonais

• Deuxième puissance économique mondiale avec 128 millions d’habitants, le Japon est un

archipel composé de plus de 3000 îles. Au centre de cet archipel, quatre grandes îles dominent

(les Japonais les appellent le Hondo, le centre) : Honshu, Kyushu, Shikoku et Hokkaido.

• Au coeur du Hondo, se trouve la mégalopole japonaise qui concentre l’essentiel des hommes

(100 millions d’habitants sur 128) et des activités (70% de la production industrielle

japonaise). Elle s’étend sur 1300 kilomètres du Nord au Sud (de Tokyo à Kita Kyushu) et sur

une centaine de kilomètres (parfois moins) d’Est en Ouest. C’est donc un espace très

densément occupé, fortement aménagé et donc très dégradé.

• Problématique : Comment la mégalopole japonaise contribue-t-elle à faire du Japon un

pôle majeur de la Triade et à quel prix ?

I. De fortes densités sur un espace contraignant

A. La première concentration urbaine mondiale

• La mégalopole est installée sur la façade Pacifique du Japon (et de part et d’autre de la

Mer intérieure), à cheval sur les îles de Honshu, Shikoku et Kyushu. Elle se situe dans la

partie la tempérée du Japon mais aussi entre la mer et la montagne, sur les étroites plaines

littorales. Les montagnes intérieures sont en effet peu occupées pour des raisons religieuses

(ce sont des espaces sacrés) et naturelles (le relief est escarpé et la forêt très présente).

• La mégalopole japonaise est un ruban urbain continu sur 1300 kilomètres de long : elle

accueille 128 millions d’habitants, soit 84% de la population nationale dans des plaines

littorales assez étroites. Il en résulte des niveaux de densité extrêmement élevés (plus de

1500 habitants au km² dans les parties les plus denses et en général plus de 700 habitants

au km²). Cette mégalopole est parcourue par un réseau urbain linéaire, égrainé tout le long

du littoral pacifique. Ce réseau urbain est dominé par deux pôles majeurs : Tokyo (35

millions d’habitants) et Osaka-Kobe (16 millions d’habitants).

B. Un espace marqué par des contraintes fortes...

• La mégalopole est un espace morcelé du fait qu’elle s’étire sur trois îles : la mer

Intérieure sépare Honshu, Shikoku et Kyushu et rompt la continuité territoriale de la

mégalopole. De plus, les montagnes étant proches du littoral, les plaines littorales –

espaces les plus facilement aménageables – offrent une superficie réduite. L’espace occupé

par la mégalopole est donc totalement saturé et le coût des terrains est très élevé.

• La mégalopole est soumise à des risques majeurs. Elle est exposée à des séismes (à cause

de la faille séparant la plaque Pacifique de la plaque Eurasiatique), provoquant parfois des

tsunamis. A Kobe, en 1995, un séisme de magnitude 7,3 a fait 6 437 morts et a causé plus

de 100 milliards d’euros de dégâts. Le littoral est aussi très fréquemment frappé par des

typhons. Mais la présence de villes et d’industrie est aussi à l’origine de pollutions de l’air

et des eaux (notamment dans la mer intérieur et dans les baies de Tokyo et d’Osaka).

C. ... maîtrisées par des aménagements colossaux

• Deux types d’aménagements ont permis de contrer les effets handicaps de l’insularité et

du manque de place. Afin d’assurer des liens entre les îles et la continuité des réseaux de

transport, l’Etat japonais a construit, à partir des années 1960, d’impressionnants viaducs et

de longs tunnels. Ils permettent ainsi la continuité autoroutière et ferroviaire (pour le

Shinkansen notamment) entre Honshu, Shikoku et Kyushu. Ces axes constituent en

quelque sorte la colonne vertébrale de la mégalopole japonaise. De plus, dans les plaines

littorales où le manque de place s’est fait sentir, les Japonais ont construit des terre-pleins : il s’agit d’espace gagné sur la mer grâce à la technique du

remblaiement. Par exemple, tout le pourtour de la baie de Tokyo est en doté. Les Japonais

ont également construit en hauteur : gratte-ciel, viaducs qui s’empilent…

• Face aux risques, la politique de protection et de prévention est importante. Les autorités

informent les populations sur la localisation des zones à risques et sur la conduite à tenir en

cas de risque. Des aménagements sont aussi réalisés : des constructions parasismiques

(immeubles installés sur des plots de caoutchouc), des digues anti-tsunami… Face à

l’ampleur des dégradations et à la pression des associations et des citoyens, le Japon a mis

en place des règlements très stricts concernant les normes de pollution. C’est d’ailleurs à

Kyoto que s’est tenue la conférence sur le réchauffement climatique en 1997.

II.

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