Montrez qu’Amélie Nothomb, dans Stupeur et tremblements, tourne en dérision non seulement le monde du travail japonais, mais toute la culture nippone.
Dissertation : Montrez qu’Amélie Nothomb, dans Stupeur et tremblements, tourne en dérision non seulement le monde du travail japonais, mais toute la culture nippone.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sylvie Marcotte • 6 Janvier 2021 • Dissertation • 945 Mots (4 Pages) • 2 481 Vues
La défaite du Japon à la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945 a modifié le rôle de l’empereur, laissant place à l’industrialisation et à la démocratie. L’accroissement économique de ce pays n’a cessé de grandir, mais le système politique est resté similaire à l’ancien. Les Japonais servent l’entreprise avec une dévotion absolue, primant le conformiste à l’individualiste. En 1999, Amélie Nothomb publie l'œuvre Stupeur et Tremblements qui fait partie du courant littéraire postmoderniste. Nourrissant depuis son enfance le désir de renouer avec son pays d'origine, cette autofiction raconte sa première expérience de travail au sein d’une grande compagnie japonaise. Rejetée et humiliée par les Nippons, l’imagination de l’auteure sera sa force qu’elle exploite avec une richesse des mots, une ironie et un humour exceptionnel. Amélie Nothomb tourne en dérision le monde du travail japonais en se moquant de l’entreprise Yumimoto, ainsi que la culture nippone en ridiculisant les valeurs et idéologies japonaises.
Premièrement, l’auteure se moque des différentes tâches ridicules qui lui sont attribuées dans la compagnie japonaise où elle est engagée comme interprète, tournant en dérision le professionnalisme de l’entreprise. N’ayant rien à faire à part servir à boire et manger aux dirigeants, elle décide d’apprendre par cœur la liste des employés : « il utilise ma compétence linguistique » (p.25). Après, elle prend l’initiative de se trouver une occupation : « J’avais un poste : j’étais avanceuse-tourneuse des calendriers. » (p.27). Plus tard, elle se moque de son poste aux chiottes : « J’entrai dans une dimension autre de l’existence: l’univers de la dérision pure et simple » (p.60). L'auteure utilise la tonalité comique de la satire pour exprimer son inutilité au sein de l’entreprise et pour réagir de façon constructive devant l’humiliation qu’elle subit. Par la suite, Amélie-San ridiculise la compagnie en se moquant de ses supérieurs. Elle stimule des incapacités intellectuelles à sa supérieure directe, Mlle Mori en mentionnant que son rire fait partie de sa maladie psychomotrice (p.61). Symbolisé par l’ogre à cause de sa taille, M.Omichi, le vice-président est représenté comme un obèse colérique qui ne cesse de manger et de crier auprès de ses employés. « Omichi » veut dire : gâteau de riz collant. L’auteure dénonce le respect illogique qu’on attribue à un supérieur incompétent n’ayant aucun souci de ses employés, en se moquant d’eux. De plus, l’auteure s’attaque à l’autorité de l’entreprise en ne voulant pas s’y soumettre. Elle rit de M.Saito et de l’ordre stupide de recommencer des photocopies (p.32-35). Lorsque Fubuki lui fait faire de la comptabilité pour la punir. L’auteure la décoiffe mentalement : « (…) elle semblait avoir passé une folle nuit d’amour » (p.63). Elle exprime ses fantasmes avec une touche comique d’érotisme : « J’enlace l’ordinateur de Fubuki et le couvre de baisers. » (p.67). Son esprit de dérision lui permet de créer un renversement de pouvoir. Somme toute, tant par l’imagination loufoque de l’auteure à se moquer des tâches qu’on lui attribuait, des supérieurs de l’entreprise et de l’autorité de ceux-ci, Amélie Nothomb tourne en dérision le monde du travail
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